Les Alpes, un paysage de carte postale ?

affiche-café-laslazCafé géographique « Les Alpes, un paysage de carte postale ? », animé par Bénédicte Tratnjek, avec Lionel Laslaz (géographe, Université de Savoie), le jeudi 11 octobre 2012 au Bar Thiers (54 rue Thiers, Saint-Dié-des-Vosges) à 19h30.

Le 11 octobre 2012, à 19h30, à Saint-Dié-des-Vosges, les Cafés Géographiques accueillent Lionel Laslaz, maître de conférences à l’Université de Savoie, à Chambéry pour un café géographique sur « Les Alpes, un paysage de carte postale ? ». Spécialiste des espaces protégés et notamment dans les Alpes, différents ouvrages qu’il a publiés circulent dans la salle. Bénédicte Tratnjek précise comment l’idée d’organiser ce café géographique est née : après les comptes rendus de lecture de plusieurs ouvrages de Lionel Laslaz (dont le superbe La Meije, un haut lieu alpin, malheureusement épuisé), les Cafés géographiques ont accueilli sur le site une « Carte postale du Mont Blanc ».Comment ne pas revenir, pendant une édition du Festival international de géographie consacrée aux paysages, sur ces paysages, qui, pour beaucoup d’entre nous évoquent un paysage de carte postale, un paysage de tourisme, un paysage de loisirs, et même un paysage de légendes. Mais, pour les habitants, les Alpes sont aussi un espace de vie, un espace de travail, un espace de conflits[1]. Derrière la carte postale, quels paysages ?

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La géographie au collège et au lycée : une exception française ?

Compte rendu du Café géo du 23/04/2013

Introduit et animé par Daniel Oster

Invités :
François Louveaux, Doyen du groupe histoire-géographie de l’Inspection Générale ;
Corinne Glaymann, Inspectrice de l’Education Nationale – Enseignement Général de l’Académie de Créteil ;
Christian Grataloup, Professeur des universités de l’Université Paris 7-Denis Diderot.

Introduction de Daniel :
Un Café géo à Lille en janvier dernier avec Xavier Leroux a traité de la géographie dans l’enseignement primaire. Il est peut-être dans l’air du temps de faire le point sur la géographie scolaire. La discipline a connu des avancées incontestables sur les contenus comme sur les méthodes. Mais en même temps des menaces la fragilisent comme la concurrence d’autres disciplines telles que les SVT, les SES, la baisse des horaires d’enseignement, et le fait que la géographie est aujourd’hui majoritairement enseignée dans le secondaire par des historiens. L’ « exception française » tient au couple histoire-géographie qui n’existe pas ailleurs et dont le caractère obligatoire du primaire au lycée, y compris aux examens nationaux est également unique au monde.
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Les frontières

Débat « Les frontières » animé par Michel Foucher (géographe et diplomate, ENS Ulm, Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale, auteur, entre autres, de L’obsession des frontières), le mardi 26 mars 2013, de 19h30 à 21h30, au premier étage du Café de Flore, Paris, M° Saint-Germain.

Présentation :
Nous vivons sur une idée fausse et dangereuse : parce que le monde est devenu plus fluide et l’économie globalisée, les frontières seraient condamnées à disparaître. Or, depuis quinze ans, plus de 26 000 kilomètres de frontières politiques ont été tracées rien qu’en Europe et en Asie centrale, et autant ont fait l’objet d’accords internationaux. Plus grave, les conflits les plus durables et les plus disputés portent sur le bornage des territoires : entre Israël et ses voisins ; entre le Pakistan, l’Inde et l’Afghanistan. Partout, on délimite l’espace, on l’équipe de caméras et de portiques, on y patrouille, on le clôture. Les frontières, terrestres et maritimes, sont devenues un marché florissant, en même temps qu’une lancinante question : à quoi servent-elles dans le monde actuel ? Michel Foucher a multiplié les analyses de terrain avec sa qualité rare d’associer vision planétaire et réalités frontalières.

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Internet et Réseaux sociaux : quel rôle dans la (géo)politique ?

Café Géo « Internet et Réseaux sociaux : quel rôle dans la (géo)politique ? », animé par Mathieu VIDAL, Maître de conférences en géographie et aménagement au Centre universitaire J.-F. Champollion d’Albi et membre du LISST-CIEU.

Ce Café Géo aura lieu le mardi 21 mai au Pré en Bulle – 9 Lices Jean Moulin, Albi à partir de 18h30.

(Première publication le 21 mai 2013, à l’url http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=2560)

Quel avenir pour le commerce en centre-ville ?

66ème café de Géographie de Mulhouse 29 Avril 2013
Bernadette Mérenne-Schoumaker

Phénomènes généraux

Le commerce a toujours été un secteur qui change et cette évolution touche bien sûr les centres-villes.

Pourquoi des changements ?

Le commerce est le reflet de la société qui évolue sans cesse. Les technologies ont toujours favorisé les changements comme les transports, les cartes de crédit et l’e-commerce mais il se passe des choses très différentes dans des villes similaires selon les pays.

Plusieurs acteurs influencent le commerce ainsi : les pouvoirs publics qui ne peuvent cependant porter seuls le poids des responsabilités, les distributeurs qui décident des implantations et les consommateurs qui pèsent beaucoup en orientant le commerce par leur comportement et leur choix.

Évolutions de la demande

Plusieurs facteurs interviennent pour expliquer les changements. Des facteurs socio-économiques comme l’accroissement global des revenus des ménages et la bipolarisation des extrêmes [très riches et très pauvres], la réduction de la taille des ménage, le vieillissement des populations , le multiculturalisme, de nouvelles valeurs plus hédonistes qui priment : la santé, la famille, le plaisir, l’écologie… et des facteurs spatiaux liés à la mobilité comme l’étalement urbain des classes moyennes qui induit une segmentation des espaces.

Évolutions de l’offre

On constate la montée en puissance des grandes enseignes internationales omniprésentes mais aussi la transformation des modes de vente avec la banalisation du libre-service, de l’e-commerce, du discount. Se multiplient les « offres bouquet » : « tout pour l’enfant » et on voit apparaitre de nouveaux produits et services. Le plus grand changement est la généralisation de la distribution périphérique, d’une banalité évidente sur le plan paysager à l’inverse des centres-villes. L’opposition centre-périphéries s’accroit et le commerce urbain se reconcentre sur quelques petites rues alors qu’à l’inverse, on constate une dégradation des quartiers non centraux.

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L’âge d’or des cartes marines. Quand l’Europe découvrait le Monde

Café géo-expo 

L’âge d’or des cartes marines. Quand l’Europe découvrait le Monde, 12 janvier 2013, Dupont Café.

Ce compte rendu a été rédigé à partir des discussions et débats du café géo-expo (voir le programme), mais aussi des notes prises pendant la visite de l’exposition par les adhérents. Pour un compte rendu exhaustif de l’exposition, voir le texte de Daniel Oster dans la rubrique « Des expos ».

Cartes_Marines_CafesGeo1Pour la première édition des Cafés géo-expo, les adhérents de l’Association des Cafés géographiques ont visité, en compagnie de l’historien Jean-Yves Sarazin (directeur du département des Cartes & Plans de la Bibliothèque nationale de France, notamment auteur de deux des trois catalogues de l’exposition L’âge d’or des cartes marines :Nouveaux mondes et Cartes et images des nouveaux mondes) et du géographe Christian Grataloup (professeur de géographie à l’Université Paris Diderot, notamment auteur de Géohistoire de la mondialisation. Le temps long du Monde, de L’invention des continents, et de la Documentation photographique « Représenter le Monde ») l’exposition L’âge d’or des cartes marines. Quand l’Europe découvrait le monde (à la Bibliothèque nationale de France). Une visite exceptionnelle qui n’a pas manqué d’attirer l’intérêt des visiteurs de l’exposition, au cœur de documents exceptionnels, dont beaucoup sont disponibles sur le site des expositions virtuelles de la BNF1. Nos deux intervenants ont été rejoint par Jasmine Salachas (cartographe, fondatrice des Cafés cartographiques) pour un café géographique exceptionnel, afin de discuter du making-of de cette exposition, de ce que les regards de l’historien, du cartographe et du géographe peuvent dire d’un tel événement. Parce que cette exposition propose une démarche atypique : elle n’est pas une histoire de la cartographie marine, Bénédicte Tratnjek la présente comme un « lieu de mémoire » éphémère sur les représentations du Monde dans l’histoire, sur la manière dont l’Europe a découvert, découpé et pensé le Monde. Les portulans présentés dans cette exposition sont de véritables œuvres d’art, que ce café géo-expo se propose comme un voyage au cœur des cartes marines et de l’histoire des représentations spatiales sur le Monde. A travers les portulans, ce café géo entraîne l’auditoire dans l’histoire et la géographie de la connaissance du monde par les cartes marines.

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Quels contours des provinces à la création du Royaume de Belgique en 1830 ?

Quels contours des provinces à la création du Royaume de Belgique en1830 ? Le fond cartographique de la Bibliothèque nationale de France au service de notre histoire.

Café-géo liégeois du 19 avril 2013.

Intervenants : François Nawrocki, conservateur du département des cartes de la BnF à Paris ;
Jasmine D.Salachas, cartographe.

En début de séance, Mme Salachas rappelle l’importance de la vérification des sources. Mr Nawrocki souligne quant à lui le rôle de la carte en tant que document de synthèse, notamment pour défendre un territoire ou pour éclairer la genèse de limites territoriales.

Les contours de la Belgique ont évolué au cours du temps comme le montrent les nombreuses illustrations, issues des collections de la BnF, présentées au cours de la soirée.

La carte « Leo Belgicus » (Pieter van der Keere, vers 1650) montre un territoire correspondant approximativement à la forme d’un lion assis : les Pays-Bas actuels constituent la tête et le cou, le reste du corps représente la Belgique.

A l’époque de Louis XIV, une carte des Pays-Bas présente la division géographique du territoire entre les différentes puissances qui le gouvernent. Les frontières sont soit des limites naturelles, soit une suite de places fortes participant au système de défense du territoire. Les conflits nombreux entraînent souvent l’apparition d’enclaves.

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Enjeux géopolitiques des Pôles

Café géo de Toulouse 17.04.2013 

Discours de Michel Rocard (09.11.2010)

Ambassadeur de France chargé des négociations internationales relatives aux pôles Arctique et Antarctique

Je pense que je devrais me présenter. Personne n’est parfait : je viens de très loin de l’Arctique. Je suis Français. Je suis même un ancien Premier ministre, ce qui aggrave mon cas : pour un politicien, la relation avec le sérieux et la rigueur scientifique est moins claire qu’elle ne l’est pour la plupart d’entre vous. Mais j’ai néanmoins été nommé Ambassadeur français chargé de la négociation internationale pour les pôles Arctique et Antarctique. Inutile de le demander, j’entends vos deux questions : pourquoi, et pour faire quoi ?

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Après la Françafrique : la Chinafrique ?

Compte rendu du café géo albigeois du 9 avril 2013

Présentation par Roland POURTIER, Professeur émérite des Universités en géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre du laboratoire de géographie PRODIG. Spécialiste de l’Afrique centrale et du bassin du Congo.

Présentation de la problématique :

En une décennie, la Chine s’est hissée au rang de premier partenaire commercial du continent africain, longtemps resté sous la dépendance de l’héritage colonial. Forte de son dynamisme économique et de son statut de pays « en développement » militant contre le colonialisme, elle est devenue un acteur majeur de l’Afrique dont elle accélère l’insertion dans la mondialisation. Le modèle « gagnant-gagnant » a séduit les autorités politiques africaines ; grâce à la compétitivité de ses entreprises, la Chine s’est imposée comme leader dans le secteur des infrastructures ; elle inonde l’Afrique de ses produits industriels.

Mais à quel prix ? Le « troc » pétrole et minerais contre infrastructures favorise-t-il un développement durable, ou n’est-ce que la nouvelle mouture de l’exploitation d’un continent réputé « regorger » de ressources naturelles ?

Si la Françafrique a été décriée, la Chinafrique est-elle au-dessus de tout soupçon ?

Autant de questions alimentant spéculations et rumeurs, d’autant plus que l’information est incertaine, souvent opaque. La déferlante chinoise est de toute évidence portée par les besoins en énergie et matières premières de l’usine du monde.

Mais combien de Chinois se sont-ils engouffrés dans le sillage des grandes entreprises ?  500 000, un million ? Qu’en est-il des « millions d’hectares » de terre soi-disant accaparés par la Chine ? Tandis que la rumeur va bon train, « l’amitié » entre la Chine et l’Afrique commence à être écornée : grèves, manifestations anti-chinoises ternissent l’image d’une coopération proclamant l’intérêt mutuel des partenaires mais qui peine à masquer les enjeux de la realpolitik.

Alors que la Françafrique est en train de disparaître du champ des relations internationales, la Chinafrique rebat les cartes de la géopolitique au bénéfice de la deuxième puissance mondiale.

Peut-on pour autant parler d’un « impérialisme rouge » ?

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Et au dessous coule la Bièvre

Balade du samedi 6 avril 2013

Et au dessous coule la Bièvre – Permanences, renouvellement urbain, Paris 13e & 14e

Cette journée vous a été proposée par Maryse Verfaillie pour les Cafés géographiques de Paris.
Marie-Paule Caire, professeur honoraire en CPGE au lycée Lakanal, a été notre intervenante tout au long d’un parcours qu’elle a établi, en lisière des 13è et 14 è arrondissement, au-dessus de la Bièvre enfouie, ou du moins de son souvenir.
Que reste-t-il des chiffonniers, des blanchisseuses, des glaciers, des meuniers, des tanneurs qui vivaient dans la vallée de la Bièvre, affluent de la Seine, entré dans Paris par la poterne des Peupliers ? Que reste-il de cette « petite banlieue », devenue 13è et 14 è arrondissements de Paris en 1860 ?
De la Place d’Italie à la Butte aux Cailles, de la place de Rungis jusqu’au parc Montsouris et à la Cité universitaire, des villas d’artistes jusqu’à la place Denfert-Rochereau, les permanences rivalisent avec les renouvellements urbains.

Première partie : Les renouvellements urbains des XIX è et XX è.

Le nord des 13è et 14 è arrondissements, porte la marque de l’enceinte des Fermiers Généraux, barrière fiscale édifiée de 1784 à 1789. L’affaire avait fait grand bruit, « le mur murant Paris rendait Paris murmurant ».
Le sud des 13è et 14è arrondissements porte la marque de l’enceinte de Thiers, enceinte militaire édifiée de 1840 à 1844. L’affaire était sérieuse : les fortifications faisaient bien 140 m de largeur et elles dominaient une zone non-aedificandi de 250 m…. où s’installèrent discrètement « des zonards » !

Entre deux enceintes au XIX e siècle

13&14 plan reseau

Schéma des contraintes physiques sur les marges des 13è et 14 è

L’enceinte des Fermiers Généraux englobe le faubourg Saint Marcel (aujourd’hui 5 e arrondissement), et le nord des 13è et 14è dans Paris. La deuxième enceinte permet de doubler la superficie de la capitale et de gagner 8 arrondissements, ceux « de la petite banlieue » en 1860.
Un gigantesque remue-ménage se développe alors ! L’entre deux murs, composé de petits villages, perd toute identité. Le baron Haussmann, préfet de la Seine de 1853 à 1870, et maître d’œuvre des grands travaux du Second Empire en fut le principal instigateur.
– La première enceinte fut rasée et remplacée par les grands boulevards, portant aujourd’hui les noms de Vincent Auriol, Auguste Blanqui, Saint Jacques. Des rues en radiales partent des places (place d’Italie, place Denfert-Rochereau) permettant d’irriguer leur quartier.
– La révolution industrielle célébra le chemin de fer sous toutes ses formes et les emprises au sol furent nombreuses ! Les usines se multiplièrent à proximité, remplaçant les ateliers des artisans.

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