Retour d’Egypte (2) 2018
Depuis l’époque des pharaons et jusqu’à aujourd’hui, la Haute Egypte est l’objet de fortes convoitises. On la nomme : pays de Kouch, Nubie ou Basse Nubie, gouvernorat d’Assouan, Porte d’entrée de l’Afrique, vallée moyenne du Nil.
Assouan, capitale du gouvernorat actuel, est devenue, avec le Haut barrage, un verrou encore plus stratégique. C’est aussi un haut lieu touristique prisé autant par le tourisme de masse qui vient admirer un patrimoine millénaire, que par les « grands de ce monde » qui viennent s’y ressourcer en hiver dans le célébrissime hôtel Old Cataract. Atouts et vulnérabilités peuvent s’analyser à différentes échelles.
■ Le Haut barrage d’Assouan et le lac Nasser
Le but avoué du Haut barrage d’Assouan, en Égypte, était la promesse de nouvelles terres, la fourniture d’eau aux collectivités, une agriculture hydraulique, la protection contre les crues, la navigation fluviale, les ressources énergétiques… bref que de bonnes intentions.
L’autre but était plus politique : donner au régime une image de marque, rivaliser avec la tradition pharaonique des grands ouvrages pour faire oublier la misère du présent, répondre à l’explosion démographique…
Depuis l’Antiquité les crues sont observées par un nilomètre : des bassins sont creusés pour faire des réserves, des digues sont dressées pour contenir le fleuve. Les riverains du Nil les connaissent très bien et les considèrent généralement comme bénéfiques. L’eau du Nil et ses limons les préservent des famines.
Le cours moyen du Nil est interrompu par des rapides (les cataractes), numérotés de 1 à 6.
Depuis l’Antiquité la 1ère cataracte marque la limite entre le nord et le sud de l’Egypte
Aujourd’hui, il existe en fait 2 barrages, éloignés de 6 km, et entre lesquels un petit lac s’est formé. Un premier barrage avait été construit par les Britanniques. Il était destiné à réguler les inondations : retenant les eaux au début de la crue et les relâchant au printemps lorsque commence la sècheresse.
Le Haut barrage d’Assouan, en Égypte, ou Sadd el-Ali, de son nom égyptien, est un ouvrage colossal. Épais de 980 mètres à la base, de 40 mètres au sommet, il fait 3.600 mètres de long et 114 m de hauteur. Conçu par les Soviétiques, commencé en 1962, il fut terminé en 1971.
Il a créé un lac artificiel, le lac Nasser, alimenté par les eaux du Nil.
Le lac Nasser, est un lac de retenue qui s’étale entre la 1ère et la 2ème cataracte. Il a 500 km de longueur dont 150 appartiennent au Soudan. Sa largeur oscille entre 10 et 30 km (soit une superficie de 5.000 km2 et une profondeur de 70 m), il est, par sa capacité de retenue (157 milliards de m3), le second du monde après celui du Zambèze.
■ Le Haut barrage d’Assouan et ses conséquences sur les milieux naturels
Les bénéfices sont nombreux : 2,1 millions de KW/an, des inondations jugulées, une sècheresse annulée, une navigation améliorée, des surfaces cultivées accrues, trois récoltes au lieu d’une… la fin d’inondations ou de famines meurtrières.
► La Basse Egypte, c’est-à-dire l’aval, est préservé des risques d’inondation et les populations peuvent s’y installer sans véritable danger. Mais il existe aussi des conséquences négatives. En voici quelques-unes dans le désordre :
– fragilisation des berges du fleuve jusqu’à plus de 100 km en aval.
– absence de limon fertilisant qui constituait l’apport principal pour le delta qui, depuis, recule beaucoup.
– utilisation d’engrais chimiques pour compenser les apports perdus du limon
– pollution industrielle parce que de nombreuses industries se sont installées au bord du fleuve.
– perte d’eau par évaporation colossale (10 milliards de m3/an).
– absence de drainage du sel qui était emporté par la crue.
Personne n’a encore envisagé le coût du nettoyage du barrage. Il se remplit des limons du fleuve qui ne sont plus distribués lors de la crue et la capacité du barrage diminue d’autant chaque année…
► En Haute Egypte, c’est-à-dire en amont du Haut barrage, les conséquences sont plus contrastées.
Des risques d’inondation pèsent sur les riverains du lac Nasser. A l’automne 1998, des pluies abondantes sur les hauts plateaux éthiopiens ont élargi le lac à 17 km au-delà des berges habituelles : 28 000 ha ont été inondés et 1 000 familles déplacées.
La fragilisation de la vallée par le barrage a provoqué le 14 novembre 1981 un séisme da magnitude 5,3 sur l’échelle de Richter…. Le barrage peut résister à une magnitude de 7 … ouf ! Mais depuis 1981 la ville d’Assouan s’est beaucoup étalée et des immeubles de plus de deux étages ont été construits…. sans contraintes antisismiques…
Le risque éolien s’est accentué : en février 2002, 14 maisons ont été menacées par le déplacements d’immenses vagues de sable.
Deux autres problèmes, sont aussi en prendre en compte. Celui du sauvetage des sites archéologiques lors de la mise en eau du lac Nasser a été réglé par l’UNESCO.
Encore plus graves, le déplacement de 500.000 Nubiens a été effectué sans que personne ne s’en émeuve vraiment. Mais les Nubiens accablés par l’indifférence générale se réveillent à présent. Aujourd’hui, surgit une « renaissance nubienne », prise en compte par l’UNESCO
■ Le sauvetage des sites archéologiques entre 1ère et 2ème cataracte
La construction du barrage d’Assouan dans les années 1960 a menacé d’engloutir des monuments et des temples de l’ancienne Nubie, vieux de 3.000 ans. L’Unesco a lancé une campagne internationale en 1960, invitant la communauté des nations à élargir son assistance financière et son expertise technique pour sauvegarder ces temples.
En vingt ans, six groupes de monuments de la Nubie égyptienne et soudanaise ont été démontés pierre par pierre, transportés et assemblés de nouveau sur d’autres sites. L’envergure du projet et l’immense défi technologique que celui-ci a représenté étaient sans précédent : au total, les 22 monuments et complexes architecturaux ont nécessité l’assistance de 40 missions techniques venues des cinq continents.
Pour le sauvetage de Philae, il a fallu transporter et déplacer les 49 000 blocs du temple. Belle prouesse.
Kalabcha, île située en amont du grand barrage, sur le lac Nasser
Le site de Kalabcha été sauvé lorsque le gouvernement allemand, à l’appel de l’Unesco, a financé les travaux et sauvé le temple de Mandalis en 1962-1963. Moins connu et plus hétéroclite que celui de Philae, le lieu surprend et offre cependant de très belles surprises.
■ La Nubie égyptienne : entre disparition et renaissance
Villageoises nubiennes
Lorsqu’en 1963, Gamal Abdel Nasser a lancé les travaux du Haut barrage, il a du même coup rayé de la carte la Nubie égyptienne et son histoire millénaire. Près de 100 000 habitants ont dû abandonner leurs champs et leurs maisons traditionnelles décorées au pochoir. Tout a été englouti sous les eaux du lac Nasser. Environ 14 000 familles ont été réinstallées sur les zones bonifiées. Une partie des Nubiens a été relogée à Assouan (ils y représentent actuellement 25 % de la population) ou en aval à Kôm Ombo. Une autre partie a émigré vers La Caire, ou le Soudan ou encore les pays du Golfe. Pourtant, à aucun moment, la disparition de la Nubie n’a suscité de mouvement politique ou de protestation organisée.
Vivant depuis plus de 15 siècles à cheval entre l’Egypte et le Soudan, les Nubiens constituent une ethnie à part, qu’il est difficile de réduire à un territoire ou à une langue même s’il existe « une identité nubienne ». Dès l’Antiquité Nubiens et Egyptiens s’opposent en conflits violents. Les Nubiens doivent se défendre de l’action conquérante des pharaons. Leur pays contient des mines d’or (noub en égyptien signifie « or ») et un couloir commercial mène au cœur de l’Afrique Noire. Au VII ème a.v.J.C. un roi nubien, Piânkhy, prend le pouvoir et monte sur le trône d’Horus. Ce pharaon noir est le fondateur de la XXV ème dynastie. Ainsi est né le mythe des pharaons noirs.
Sur le long terme, la Nubie apparaît essentiellement « colonisée » par l’Egypte. Du fait de sa situation reculée, elle est touchée avec retard par les bouleversements qui touchent l’Egypte : invasion arabe, christianisation, qui dure ici jusqu’au XIV ème siècle, puis conversion à l’islam. Parfois subsistent des pratiques syncrétiques. Ce n’est qu’en 1899 que la Basse Nubie est rattachée à l’Egypte par un traité britannique.
► La Nubie égyptienne aujourd’hui
On compte aujourd’hui environ 6 millions de Nubiens, répartis en 14 tribus, usant de 5 langues non-nilotiques et de 2 langues nilotiques.
Les villages nubiens et leurs populations résistent tant bien que mal « à la modernité ». Cultivateurs, ils peuvent tirer profit des eaux du lac Nasser, pêcheurs, ils en tirent du poisson.
Artisans, ils offrent quelques « produits typiques » aux touristes.
Mais ils restent peu considérés par leurs voisins avec lesquels perdurent des relations colonisés/colonisateurs.
Malgré la disparition de la Nubie égyptienne, la culture nubienne reste vivace et la voix des Nubiens se fait aujourd’hui plus forte. Mais ils sont très divisés et n’ont pas véritablement de langue écrite. En outre leurs protestations sont parfois qualifiées de séparatistes puisque si la Basse Nubie est égyptienne, le Haute Nubie est soudanaise. Le lac Nasser, rappelons le, est un plan d’eau gigantesque qui se prolonge largement au Soudan, pays avec lequel l’Egypte entretient des relations passablement tumultueuses.
En 2014, ils protestent contre un décret présidentiel qui désigne des bandes de terre le long des frontières comme des zones militaires : 16 villages ont été délestés d’une partie de leurs terres par l’armée. En 2016, une grande conférence a porté à Khartoum, la voix des Nubiens.
■ Assouan devient une grande ville
Située sur la rive droite du Nil, gardienne de la 1ère cataracte, son nom égyptien ancien signifie « commerce ». Elle était effectivement la porte d’entrée et de sortie de l’Afrique noire. Sa prospérité était liée au passage des caravanes. Elle fournissait des sédiments, du poisson et exploitait des carrières de granit. Elle fut plus tard le siège d’un évêché.
Outre la navigation sur le Nil, elle a bénéficié d’une gare dès 1898. Puis un aéroport international a permis de relier commodément la dernière ville de Haute Egypte avant la frontière avec le Soudan, désormais accessible par navigation sur le lac Nasser.
Située sur le tropique, elle a un climat désertique chaud. Il n’y pleut pratiquement jamais.
Le barrage d’Assouan a tout chamboulé, pour le plus grand profit de la région.
L’agglomération, chef-lieu du gouvernorat du même nom, compte actuellement 250 000 habitants. Elle est aussi le siège d’une métropole copte : cathédrale copte orthodoxe Saint-Michel.
Depuis longtemps, les quartiers résidentiels étaient sur l’île Eléphantine, les ouvriers et artisans sur la rive droite. De nombreux quartiers se sont développés au sud, entre la ville ancienne et le haut barrage. Ils ont entre autre accueillis des Nubiens, qui représentent actuellement ¼ de la population d’Assouan.
Le principal atout de la région est présentement le tourisme. On peut visiter des villages nubiens magnifiquement colorés, descendre le Nil en felouque et visiter le Musée.
Le récent Musée de la Nubie, inauguré en 1997, retrace pas à pas l’existence des Nubiens, aux périodes hellénique, romaine, copte et islamique. Il témoigne aussi des échanges culturels réciproques. Il s’attache enfin à présenter les aspects anthropologiques et sociaux de la culture nubienne d’aujourd’hui.
C’est l’Unesco qui est à l’origine de cette réalisation, en vue de sauvegarder le patrimoine nubien
En plus des visites de sites et des croisières, la ville attire en hiver des personnalités du monde entier. L’Aga Khan y a fait construire un mausolée. Agatha Christie séjourna au Old Cataract et y écrivit une partie de Mort sur le Nil, puis Winston Churchill y pris des habitudes, relayé plus récemment par François Mitterrand.
La vieille ville et ses souks conservent un charme indéniable
■ Le partage des eaux du Nil, source de conflits
Le bassin du Nil est très complexe du fait de sa longueur (6671 km) et de sa superficie (3 millions de km². Le fleuve comporte deux cours d’eau principaux.
Le Nil Blanc prend sa source dans le lac Victoria qui a 3 pays riverains : Kenya, Ouganda, Tanzanie. Le Nil Bleu prend sa source au lac Tana, en Ethiopie. Les deux Nils confluent à Khartoum, au Soudan, avant de s’écouler du sud au nord jusqu’au delta égyptien.
Le Nil est aussi un fleuve mythique, ce qui ne facilite pas les relations entre les 11 pays riverains.
Le partage des eaux du Nil fait l’objet d’une bataille diplomatique croissante depuis plus de dix ans. L’Egypte estime avoir des droits historiques en vertu de deux traités : l’un signé en 1929 avec la Grande Bretagne, durant la période coloniale, l’autre en 1959 avec le Soudan. Ces textes lui attribuent les deux tiers des ressources en eau et un droit de veto sur tous les projets concernant le fleuve. Pendant longtemps les autres pays se sont accommodés de ces accords, ce n’est plus le cas.
- En 1999, les pays riverains ont créé l’Initiative du bassin du Nil pour encourager la coopération. Les deux pays privilégiés (Egypte et Soudan) se sont évidemment opposés au processus. Une gestion plus équilibrée de la ressource hydraulique est cependant la meilleure solution à terme pour l’ensemble de la région. De la Tanzanie à l’Égypte, au moins 200 millions d’habitants vivent aujourd’hui sur le bassin du Nil.
Les pays riverains s’accordent sur la nécessité d’aménager le grand fleuve mais cette belle unanimité part en pièces dès qu’il s’agit de savoir comment. C’est ce qui s’est passé à Arusha, en Tanzanie, à l’occasion d’une autre conférence ministérielle des pays riverains du Nil. Du côté du Nil Blanc (Tanzanie, République démocratique du Congo, Rwanda, Burundi, République centrafricaine, Kenya et Ouganda), l’intérêt portait surtout sur la production d’énergie
- En 2010, avec l’Accord d’Entebbe, six pays (Ethiopie, Burundi, Tanzanie, Kenya, Rwanda et Ouganda) ont signé un accord de répartition des eaux : ils veulent une répartition équitable et abrogent le droit de veto du Caire.
► Le grand barrage de la Renaissance en Ethiopie
L’Ethiopie, qui ne se considère pas engagée par l’accord de 1959, construit actuellement un gigantesque barrage qui, lors de son remplissage puis à cause de l’évaporation, aura d’ores et déjà des conséquences sur le débit du Nil. L’Egypte a d’abord menacé d’envisager toutes les options, y compris militaires : « Si une seule goutte du Nil est perdue, notre sang sera la seule alternative ».
- Puis, en 2015 un accord a été signé entre le président du Soudan, Omar el-Béchir, son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi et le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn. Il ouvre la voie à la construction du barrage « Grande renaissance » par l’Éthiopie sur le Nil Bleu.
Cet ouvrage monumental, démarré en 2013, répond à l’ambition d’Addis-Abeba de devenir la plus grande puissance hydroélectrique du continent. Pilier du développement du pays, le barrage sera le plus grand d’Afrique, avec une puissance de 6 000 mégawatts, soit trois fois celle du Haut barrage d’Assouan. Il devrait aussi permettre à l’Ethiopie de devenir le premier producteur africain d’électricité.
Le Soudan est favorable au nouveau barrage, l’Ethiopie s’étant engagée à lui livrer l’électricité à des prix préférentiels. D’autres riverains en profiteront aussi.
Mais le sujet est beaucoup plus sensible pour les Egyptiens car le fleuve est la seule source d’eau douce pour les 92 millions d’habitants et parce que 80 % du débit vient du Nil Bleu.
Par ailleurs ils font remarquer que la pluviométrie des pays d’amont est beaucoup conséquente et qu’ils ont donc moins besoin d’eau.
L’Egypte a donc obtenu dans un premier temps que l’eau du barrage de la Grande Renaissance ne serait pas utilisée pour développer l’irrigation des terres. Mais à plus long terme que se passera-t-il ?
Pour l’instant, la construction de barrages pour la seule production hydroélectrique modifiera peu la ressource en eau de l’Egypte, une fois le lac de barrage de la Renaissance rempli. Le temps du remplissage peut être plus ou moins long et faire l’objet d’une négociation.
Il en ira tout autrement lorsque les pays d’amont voudront développer leurs périmètres irrigués. C’est déjà le cas du Soudan avec le barrage de Méroé qui ennoie la 4è cataracte du Nil
■ La présence de nombreux chrétiens en Haute Egypte
Evoquer les chrétiens dans un article intitulé « Périls sur le Nil en Haute Egypte » peut sembler incongru, mais les deux tiers des chrétiens d’Orient, majoritairement des coptes, vivent en Haute-Egypte.
L’élection à la tête de l’Etat égyptien du Frère musulman Mohamed Morsi, en 2012 a marqué un tournant dans les relations entre les communautés. L’implantation islamiste s’est accrue et la cohabitation avec les chrétiens génère régulièrement des affrontements sectaires.
Plusieurs églises coptes ont été attaquées par des islamistes ces dernières années, faisant de nombreuses victimes (en 2015, 2016, 2017) et encore en novembre 2018. La communauté copte est en péril.
La tradition rapporte que c’est Saint Marc qui a fondé l’église copte, à Alexandrie. Il est communément affirmé qu’il y a 10 % de coptes parmi les 93 millions d’Egyptiens, soit entre 5 et 10 millions de chrétiens. Ils sont majoritairement orthodoxes (leur « pape est Théodore II) et minoritairement coptes catholiques avec pour patriarche Ibrahim Isaac Sidrak. Il existe aussi des coptes protestants évangéliques.
Qu’ils soient 5 ou 10 millions, peu importe, les chrétiens d’Egypte trouvent dans leur nom un surplus d’appartenance nationale. Le terme « copte » vient de l’arabe qibt, lui-même abréviation du grec Aiguptos (Egyptien).
La langue copte est l’une des plus anciennes du monde. Elle est « le dernier état de la langue parlée à l’époque pharaonique. Son usage remonte au 3ème millénaire avant J.-C. La connaissance du copte, qui a été rendu possible par sa longue cohabitation avec la civilisation grecque, a permis la traduction des hiéroglyphes. C’est le copte, en effet, qui figure sur la fameuse pierre de Rosette, entre le grec et les hiéroglyphes et qui permet à Champollion de les déchiffrer.
« Imagine-t-on le Nil sans ces grands oiseaux blancs, posés sur ses flots ? Les felouques sillonnent le fleuve depuis des temps immémoriaux. Ces bateaux à fond presque plat et aux voiles immenses ont échappé à tous les assauts de la technologie. Comme hier, ils savent se soumettre aux caprices du vent et prendre leur temps ». Robert Solé, Dictionnaire amoureux de l’Egypte.
On peut faire remonter la tradition du voyage en Egypte à Hérodote, le célèbre voyageur grec qui s’y rendit au V ème siècle avant .J .-C. et consigna ses observations dans ses Enquêtes. Le formidable succès du Voyage dans la Haute et la Basse Egypte, publié par Vivant Denon après l’expédition de Bonaparte, va lancer la mode de l’orientalisme. Des générations d’écrivains, voyageurs, savants vont se succéder :
– Lettres écrites d’Egypte et de Nubie, de Jean-François Champollion, 1833
– Itinéraire de Paris à Jérusalem de Chateaubriand, 1853
– D’Alexandrie au Caire, Théophile Gautier, 1870,
– Le Désert, Jérusalem et la Galilée, Pierre Loti, 1895,
-Lettres de voyages, Rudyard Kipling, 1922
-Mort sur le Nil, Agatha Christie, 1937
– Le Quatuor d’Alexandrie, de Lawrence Durrell, 1957-1960
Maryse Verfaillie – octobre 2018
Clichés de Maryse Verfaillie
https://cafe-geo.net/events/le-partage-des-eaux-dunil/print/
http://cafe-geo.net/egypte-les-mille-et-une-villes-du-caire/
Dictionnaire insolite de l’Egypte, de Guillaume de Dieuleveult, Cosmopole, 2012