Une première version de ce dossier a été mise en ligne le 18 novembre 2011. Nous remettons en ligne ce dossier suite à la mise à jour de notre site, les articles cités en références étant à nouveau disponibles (le texte de ce dossier n’a pas été actualisé).
Le 29 juin 2011, les journalistes français Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, otages des Taliban depuis 18 mois, sont libérés. Entre le 12 et le 14 juillet 2011, 7 militaires français vont trouver la mort sur ce théâtre d’opérations où la France est engagée depuis 2011. Le 14 juillet 2011, le président de la République française annonce le retrait progressif des troupes dès la fin 2011, processus qui devrait s’achever fin 2013. D’autres militaires vont être blessés ou tués dans les mois qui suivent, tandis que les acteurs de l’humanitaire dénoncent un retrait militaire trop hâtif, qui n’entre pas en résonnance avec la réalité du terrain. Derrière les enjeux d’ordre politique, éthique et juridique, se dessinent une géographie des conflits, des paysages de guerre, des espaces-refuges et des espaces-cibles, des espaces de combat et des espaces d’urgence humanitaire. Les Cafés géographiques vous proposent ce dossier, réunissant les archives du site sur la situation géopolitique de ce pays encore mal connu et mal compris, mais aussi pour vous donner à voir un « autre » Afghanistan, notamment au prisme de sa culture.
L’Afghanistan : une géographie des conflits
Depuis 1979, l’Afghanistan est déchiré par de nombreuses guerres : guerre d’occupation de 1979-1989 marquée par l’invasion de l’armée soviétique ; guerre civile aux lendemains de cette guerre d’occupation pendant laquelle les vainqueurs se disputent le pouvoir jusqu’à sa prise par les Talibans en 1996, et enfin guerre dite contre le terrorisme depuis 2001 menée par une coalition internationale aux lendemains des attentats du 11 septembre 2001. Ces trois décennies de guerres ont profondément affecté les équilibres sociaux, démographiques et géopolitiques de l’Afghanistan.
- Sonia Jedidi, Valérie Rohart et François Grünewald, 2004, « Lever le voile sur la reconstruction en Afghanistan», Cafés géographiques, rubrique Des Cafés, compte-rendu du café géopolitique du 14 juin 2004, par Alexandra Monot.
- Pierre Gentelle, 2006, « Le martyre de l’Afghan», Cafés géographiques, rubrique Lettres de Cassandre, n°50, 11 octobre 2006.
- Sonia Jedidi, 2007, « Les enjeux géopolitiques de l’Afghanistan», Cafés géographiques, rubrique Des Cafés, compte-rendu du café géographique du 10 avril 2007, par Françoise Dieterich.
L’Afghanistan : une géographie militaire
L’intervention armée des militaires français n’a cessé de questionner depuis 2001. Alors que l’annonce du retrait progressif des troupes vient d’être faite, les enjeux de la présence militaire française restent peu connus. Cette présence questionne la géographie militaire : de la géographie des combats à la géographie du militaire, ce sont les pratiques spatiales de notre armée en Afghanistan qui doivent être questionnées.
- Gilles Fumey, 2008, « Mourir pour l’Afghanistan. Pourquoi nos soldats tombent-ils là-bas ? (Jean-Dominique Merchet)», Cafés géographiques, rubrique Des livres, 6 décembre 2008.
- Bénédicte Tratnjek, 2009, « L’Afghanistan et nous (2001-2009)», Cafés géographiques, rubrique Des expos, 1e décembre 2009.
- Bénédicte Tratnjek, 2010, « Haute tension. Des chasseurs alpins en Afghanistan (Sylvain tesson, Thomas Goisque et Bertrand de Miollis)», Cafés géographiques, rubrique Des livres, 14 octobre 2010.
L’Afghanistan : une géographie du quotidien
Derrière la question de la présence des acteurs en armes et leurs pratiques spatiales, la géographie de l’Afghanistan est aussi celle des quotidiennetés : les stratégies de survie, entre enfermement et déplacements résidentiels forcés, interrogent les espaces de la guerre comme territoires du quotidien pour les habitants « ordinaires ». La géographie du quotidien questionne les espaces de l’urgence et de l’action humanitaires, mais aussi la participation des habitants au processus de reconstruction, leurs mobilités forcées par les violences, leurs pratiques spatiales telles qu’elles sont adaptées à la géographie du danger.
- Pierre Gentelle, 2008, « Souvenirs d’Afghanistan, automne 1966», Cafés géographiques, rubrique Lettres de Cassandre, n°81, 22 septembre 2008.
- Pierre Gentelle, 2010, « La géographie du souvenir : l’Afghanistan en guerre», Cafés géographiques, rubrique Lettres de Cassandre, n°109, 7 février 2010.
- Bénédicte Tratnjek, 2011, « Villes afghanes, défis urbains. Les enjeux d’une reconstruction post-conflit (Béatrice Boyer)», Cafés géographiques, rubrique Des livres, 4 novembre 2011.
L’Afghanistan : une géographie culturelle
L’Afghanistan doit enfin être questionné au prisme de la géographie culturelle : au détour d’un repas géographique ou d’un Lettre de Cassandre sur l’art afghan, c’est un regard sur la culture dans et malgré la guerre, sur les héritages historiques, sur les traditions gastronomiques qui sont donnés à voir, et proposent un « autre » regard sur l’Afghanistan, celui d’un Afghanistan « à boire, à manger et à vivre ».
- Claudine Colin-Delavaud, Pierre Gentelle et François Neuville, 2002, « Repas afghan», Cafés géographiques, rubrique Repas Géo, compte-rendu du repas géographique du 19 mars 2002, par Marc Lohez.
- Pierre Gentelle, 2005, « L’art en Afghanistan», Cafés géographiques, rubrique Lettres de Cassandre, n°30, 12 octobre 2005.
Bénédicte Tratnjek.