Café Géo animé par Robert MARCONIS, Professeur émérite de l’Université Toulouse II – le Mirail, agrégé de Géographie.

Éléments de problématique :

Pour le grand public, la géographie est d’abord une discipline scolaire, traditionnellement associée à l’histoire dans le système éducatif français. Depuis les débuts de la IIIème République, histoire et géographie ont pour mission de donner aux élèves, de l’école élémentaire au baccalauréat, les bases d’une éducation civique enracinée dans l’espace et dans le temps.

Très tôt, comme l’histoire, la géographie a su éviter le piège d’une instrumentalisation à des fins politiques en s’affirmant comme une discipline scientifique, visant à rendre compte avec méthode et de façon rigoureuse, de la diversité de l’espace terrestre. Un espace terrestre où à différentes échelles, s’organisent des territoires d’une grande variété, résultant de la combinaison de processus naturels et de l’action des groupes humains.

Longtemps, l’Ecole géographique française, qui connut une large audience internationale dans la première moitié du XXème siècle, a ainsi dressé de brillants « tableaux géographiques » des différentes « régions » de France et du monde, dont la synthèse fut la grande Géographie Universelle publiée dans l’entre-deux-guerres. Cet inventaire raisonné de la planète conduit un peu à la façon des inventaires notariaux, impliquait une grande familiarité avec les territoires observés ; il fut une étape décisive dans le développement dune géographie qui privilégiait la description des paysages et des formes d’occupation de l’espace, s’attachant surtout à ce qu’ils avaient de « fixe et permanent ».

L’apparition de nouveaux moyens d’observation de la terre (photos aériennes, satellites…), l’abondance de données nouvelles désormais quantifiables, stockées dans des bases de données informatisées permettant un traitement statistique, graphique et cartographique ont montré les limites de la démarche géographique classique, contrainte de modifier ses méthodes et de préciser plus clairement ses problématiques. Et cela d’autant plus que d’autres sciences de la Terre (géologie, climatologie…) et de la société (économie, sociologie, démographie…) lui contestaient sa légitimité et s’interrogeaient sur son utilité.

Dans un monde en mouvement, la géographie pouvait-elle aider à comprendre les mutations qui affectaient ses territoires et dont les ressorts relevaient de processus complexes, économiques, sociaux, politiques… qui se développaient de plus en plus à l’échelle de l’ensemble de la planète, ce qu’illustre la référence systématique à une « mondialisation » à laquelle chaque portion de l’espace terrestre est aujourd’hui confrontée ?

Dans un monde globalisé, les crises contemporaines (économique, financière sociale, culturelle, écologique, géopolitique…) ont montré la vanité de grands « modèles » explicatifs et rendu à l’étude du « local » tout son intérêt. Ce retour au « terrain », aux territoires de la vie quotidienne, rend à la géographie tout son intérêt. Encore fallait-il que cette géographie accomplisse une véritable révolution culturelle pour se saisir des thématiques répondant aux grandes questions du moment et à la demande des acteurs ayant pour mission la gestion et l’aménagement des territoires, dans une perspective de développement durable associant préoccupations économiques, sociales et environnementales.

A côté des Etats et des organisations internationales, ces acteurs sont de plus en plus des « acteurs locaux » comme en témoignent en France les processus contemporains de décentralisation, le rôle croissant des collectivités territoriales, la capacité d’innovation des tissus économiques locaux, et les revendications d’une société civile qui, par ses associations, demande à être associée plus étroitement aux choix qui affectent son cadre de vie et ses pratiques de l’espace. Jamais la demande d’une géographie « active », c’est-à-dire tournée vers l’action, éclairant les contraintes, les enjeux et les risques des choix d’aménagement, ne fut aussi forte.

Les géographes sont-ils aujourd’hui en mesure de relever ce défi ?

Compte-rendu :

Compte-rendu réalisé par Julie FOLTRAN et Virginie GASTAUD, étudiantes de L3 au Centre universitaire J.F.Champollion, sous la direction de Thibault COURCELLE etMathieu VIDAL, enseignants-chercheurs, co-animateurs des Cafés Géo d’Albi.

Éléments de la présentation :

Qu’est ce que la géographie aujourd’hui ? En voilà une vaste question ! Dans les années 1960, elle ne se posait pas encore ; mais dès le début des années 1970, beaucoup de géographes (comme par exemple Yves LACOSTE) se posent la question de la définition de cette géographie. En plus d’être considérée comme ambigüe de par sa partie « physique » la rapprochant des sciences naturelles, la géographie semble être durant cette période, « une discipline à la remorque de l’histoire ». Dans les années 1970/1980, elle sera une discipline « éclatée » en « miettes » de spécialités ; à cette époque, d’ailleurs, on ne se revendiquait pas « géographes » car la géographie avait une très mauvaise image. Il semblerait pourtant que depuis une vingtaine d’années, la géographie se soit « réconciliée avec elle même ».

1950 – début 1960 : « une géographie physique hégémonique »

Durant cette période, la géographie sert à faire l’inventaire du monde. Dans cette discipline « à tiroirs », chacun essaye de comprendre l’organisation du territoire, son fonctionnement. Fortement corrélée à l’histoire, la géographie a une finalité pédagogique, l’important étant de donner aux élèves une connaissance de leur pays mais aussi du monde qui les entoure afin de former des citoyens. Mais, avec la montée des nouveaux moyens de communication, la géographie se retrouve « concurrencée » par les médias qui ne cessent de montrer la diversité du monde. L’outil premier du géographe est souvent la carte topographique car la géomorphologie semble être l’activité principale des géographes. Cette science dure donne à une géographie « éclatée » un fondement scientifique, des outils, des techniques mais aussi un sujet d’étude qu’elle est la seule à étudier de la sorte.

Fin 1960 / 1970 : « une géographie qui éclate »

Mais vers la fin des années 1960, de nombreuses questions se posent. Cette géographie purement physique est abandonnée par les historiens qui sont plus proches d’une géographie humaine ; des frictions entre les deux disciplines (pourtant très liées dans les enseignements) ressortent. De nombreuses questions émergent : Que faire de cette géographie qui ne semble être faite que pour former des professeurs ? Certains chercheurs sont intéressés pour donner à la géographie une approche plus économique et sociale et d’autres comme Yves LACOSTE pour lui donner un volet plus géopolitique (c’est à cette époque qu’il publiera d’ailleurs son célèbre ouvrage « La géographie, ça sert d’abord à faire la guerre » -1976-). La géographie, au vu des spécialisations de plus en plus marquées, a-t-elle encore sa raison d’être ? Doit-elle se fondre dans une discipline plus vaste ? Est-elle vouée à disparaitre ? D’autant plus qu’il est question de supprimer la géographie et l’histoire du programme du baccalauréat ! Cette époque met alors en évidence les liens importants des géographes avec les historiens, qui contribueront fortement à la « survie » de la discipline. Car la géographie perdure, bien qu’elle se divise en différentes branches…

Milieux des années 1970 / 1980 : Une discipline formant des « touche-à-tout »

Avec ces évolutions, la question des débouchés donnés aux étudiants géographes se pose à nouveau : comment valoriser ces nouvelles connaissances autrement que par l’enseignement ? Afin de répondre à cette question, les départements de géographie vont étudier les besoins et signer des conventions avec la DATAR, les ministères, l’administration d’État… Les géographes sont recherchés et valorisés pour leur caractère généraliste ; si des lacunes dans un domaine apparaissaient, on mettait en place des modules afin de compléter la formation (exemple : formation juridique ou en comptabilité publique…). Robert MARCONIS précise : « A cette époque, on formait des touche-à-tout ! ».

Fin 1980 / début 1990 : La géographie « gagne la partie »

Cette formation de « touche à tout », n’enlève pas le clivage qui existe entre les différentes branches de la géographie. Il faudra attendre la mise en place de débats entre les différents géographes comme par exemple avec la création du festival de Saint-Dié-des-Vosges pour que les différentes branches échangent et s’entrelacent. Ce renouveau de la géographie s’accompagne d’une médiatisation de la discipline ; les festivals mais aussi les chercheurs sont de plus en plus sollicités. Leurs connaissances intimes du terrain (société, territoire, substrat…) expliquent que leur avis soit de plus en plus préconisé, notamment afin que les projets de développement nationaux ne s’imposent sur des territoires de manière uniforme sans prendre en considération leurs spécificités. Médiatisée, sollicités… Avec le brassage de toutes ces branches, la géographie adopte alors un nouveau visage, une nouvelle dynamique : « A ce moment là, on a gagné la partie ! » précise d’ailleurs Robert MARCONIS dans son intervention.

Aujourd’hui : Une « géographie qui investit d’autres domaines… »

Si le volet géopolitique a peu à peu été réinvesti par la géographie qui l’avait délaissé aux historiens, de nouvelles branches se sont rajoutées à la discipline géographique. Au début de la montée des mouvements « environnementaux », ce furent tout d’abord les sciences de la Terre, les naturalistes qui étudièrent ces questions ; mais la dimension humaine étant absente de cette science, la géographie, avec ses volets « physique » et « humaine », semblait tout à fait apte à investir le domaine de l’Environnement. Cette branche de la discipline est le plus fort symbole de la « réconciliation » entre la géographie humaine et physique. Enfin, dernier rajout à la discipline, le domaine de l’aménagement du territoire. Une autre évolution à souligner est, elle, d’ordre plutôt méthodologique. La géographie a connu une évolution de ces outils (apparition des images satellites, etc.) et a vu, comme beaucoup d’autres sciences, ses conditions d’étude s’améliorer grandement avec l’informatique. Aujourd’hui, on n’a plus besoin de chercher des informations : elles sont disponibles ! La discipline ne se limite plus à de la recherche d’information mais bien à résoudre des questions, en se demandant « Qu’est ce que je cherche ? ».

Après avoir suivi l’évolution de la discipline à travers le temps, ses difficultés, son explosion, sa réunification, sa recherche de reconnaissance scientifique et enfin sont avènement récent, Robert MARCONIS conclut son intervention de manière positive en affirmant « Je suis très serein pour l’avenir de la géographie ».

Eléments du débat :

– Michel PILLON (Professeur au Centre universitaire Champollion en Histoire Antique) : J’ai été moi même étudiant dans les années 1965/1970 et en tant qu’historien, j’ai été formé à la géomorphologie, et je trouve que c’était pas mal. Je défends un peu la géomorphologie car je trouve qu’il y a de bonnes méthodes, des astuces qui pouvaient servir. « Est ce que vous les géographes n’avez pas été trop loin dans le fait d’abandonner la géomorphologie ? »

– Jean-Michel CARROZA (MCF en géomorphologie, Université de Strasbourg) : Je trouve que vous avez une vision plutôt optimiste de la réconciliation de la géographie. Pour ma part, je trouve que l’éclatement de la géographie n’a jamais été aussi grand. L’intitulé entre les différentes thèses montre une diversité des approches, des thématiques très importante. Si bien que la belle image que vous donniez d’une « géographie carrefour » me semble être de retour. La difficulté de la géographie, c’est d’arriver à être « entre le trop général et le trop particulier ». Aujourd’hui, il faut bien constater qu’une grande partie du rayonnement de la géographie française passe par la partie “physique” qui est diffusée au détriment, peut-être, de la géographie humaine.

– Robert MARCONIS : On est tout à fait d’accord ; ce que j’ai contesté de la géographie physique, c’est son caractère hégémonique, notamment pour passer l’agrégation. Mais il ne faut pas l’abandonner ! Le problème de la spécialisation, que vous voyez à travers les thèses actuelles : il est vrai que les grandes thèses de toute une vie sont aujourd’hui rares, mais cette spécialisation que vous regrettez, est pareille en histoire. Aujourd’hui, je comprends qu’un jeune qui vient de faire sa thèse veuille continuer là-dedans, car faire un cours de première année généraliste ne lui servira a rien pour sa carrière. Il n’y a plus de grand manuel général ni en histoire, ni en géographie. Aujourd’hui, on a des gens très spécialisés, qui peuvent faire un cours très généraliste sur le VIIème siècle ou sur l’Afrique (comme le faisait Pélissier). Les historiens s’en sortent en faisant de la « micro historia » qui interroge de façon très pointue et approfondie des territoires sans pour autant perdre le général. « Parfois, à vouloir trop généraliser, on perd aussi la rigueur scientifique. »

– Bernard CHARLERY (Professeur de Géographie, Université de Toulouse le Mirail) : Il y a tout un domaine dont tu n’as pas parlé, c’est celui du développement ainsi que tout ce qui se rapporte à l’agronomie, qui associe la géo physique et humaine à l’échelle du terroir. Autre chose sur le fait que, globalement, le naturalisme a envahi complètement l’analyse des situations contemporaines au détriment des sciences sociales. La géomorphologie rassure, les méthodes de la géographie physique sont rassurantes, contrairement à celles des sciences sociales qui sont moins facilement intégrables dans des modèles et schémas d’analyse…

-Robert MARCONIS : Sur le développement, c’est vrai que je l’ai un peu mis de côté dans mon propos… Mais je suis d’accord, la géomorphologie est très importante. Anecdote par exemple, lorsque dans les années 1976, la France a cherché à vendre des centrales nucléaires « clé en mains » en Iran, les géomorphologues on été plus que sollicités afin de parler des problèmes sismiques…Etc. Aujourd’hui le géographe pose problème car il a une distance critique. Il remet en cause l’imposition de grands modèles d’aménagement car on rajoute toujours la dimension locale. On sème le doute. Mais aujourd’hui, son utilité est reconnue ! Ce n’est plus le temps de l’année 1970 où l’homme politique venait chercher le géographe comme caution de ce qu’il faisait. Aujourd’hui, on écoute le géographe, même s’il est souvent perçu comme un « enquiquineur ». Son regard critique est accepté, ça montre le changement du regard politique sur la géographie.

– Bernard CHARLERY : Ce que tu as dit montre bien qu’une discipline, pour trouver sa place doit s’institutionnaliser. Pourquoi, a un moment donné, la géographie trouve-t-elle sa place en France ? Aujourd’hui, comment tu vois le rapport entre la géo et l’histoire notamment dans ce travail de géographie active, appliquée, qui devient prédominante ?

– Gérard BUONO (Enseignant de géographie et intervenant au Centre universitaire Champollion) : Dans le prolongement j’ai une autre question… La fonction pédagogique de la géographie appliquée intervenant dans les actions et débats, n’est ce pas prendre le risque qu’elle perde son âme ? Une géographie instrumentalisée comme celle-là, ça ne va pas entrainer la perte du noyau scientifique de la géographie ? Le scientifique, l’expert, ne met certes pas les « mains dans le cambouis » mais en garde de fait une liberté plus grande. L’instrumentalisation ne fait-elle pas perdre de sa liberté à la géographie ?

-Robert MARCONIS : Non je ne pense pas. On ne perd pas, on a juste développé une vision très problématisée, en montrant que sur la base de ces enjeux, il fallait identifier les acteurs ; et on les a réintroduits dans la démarche. Aujourd’hui, on a des élus, des décideurs, des acteurs aux intérêts divergents… Et cela est important, car il faut avoir conscience que sur le territoire sur lequel on vit, il y a des acteurs qui l’impactent avec des intérêts différents… A ce moment là peut naitre un intérêt de la géographie, avec des études de cas. Le rapport avec l’histoire : pendant longtemps, les géographes on été frileux. Ils se sont interdits de travailler sur la dimension temporelle des phénomènes qui étaient de leurs compétences. D’autant plus que les historiens se gardaient les questions politiques et géopolitiques ! Les historiens ne se sont pas suffisamment intéressés aux questions territoriales. Où s’arrête la limite des historiens ? Il peut y avoir des dialogues très importants entre les deux domaines. Mais la géographie a nécessairement un côté de l’approche historienne : Comment voulez-vous faire de l’aménagement sans en connaitre l’histoire, les processus, les dynamiques qui on abouti à ça ? Il ne faut pas regarder uniquement d’avant hier à ce soir… Il faut avoir cette vision dans le temps, cette construction sociale qui se fait dans le temps ! Il faut revendiquer cette dimension, nous somme spécialistes des territoires à différentes échelles et nous les étudions. Les sociologues ou les économistes n’ont pas ce souci là car ils n’ont jamais été associés à l’histoire ; et pourtant ils en font ! Les géographes, sous le regard courroucé des historiens, ne semblent pas avoir le droit de faire des études, des plans historiques ! C’est assez ridicule ! On voit souvent des géographes expliquer la situation actuelle puis un retour en arrière pour expliquer les processus, ce n’est pas clair comme démarche ! Pourquoi un géographe devrait-il avoir des scrupules à faire des études chronologiques quand les économistes, les sociologues, n’en ont pas. On est des spécialistes de territoire. On les étudie eux ainsi que leurs temporalités ! On a aujourd’hui moins de scrupules. Et peu d’historiens travaillent dans ces domaines, ou sinon on travaille avec eux !

– Thibault COURCELLE : Il y a des champs de la géographie qui ont été investis tardivement : aménagement, environnement ; les géographes ont aussi réinvesti tardivement les champs de la géopolitique, après une longue période de latence. Y-a-t-il aujourd’hui encore des champs dans lesquels les géographes ne se sont pas encore assez investis ?

– Bernard CHARLERY : C’est revenir sur le rapport à l’espace ! La façon dont on redéfinit le rapport à l’espace aujourd’hui, notamment avec les nouvelles technologies… Le rapport a lieu, il me semble que les géographes aujourd’hui sont en retard. Pourtant, il y a une vraie redéfinition du rapport à l’espace. Tu es très optimiste vis-à-vis de la géographie française mais à mon sens, notre géographie porte en premier lieu des idées républicaines. S’accrocher au territoire c’est bien, mais je pense qu’il y a un changement radical dans le rapport à l’espace qui menace cette vision classique.

-Robert MARCONIS : On est peut-être trop revenu sur le territoire, en s’y enfermant un peu trop. Chacun de ces territoires est intégré dans un système de réseau, de flux ! Et c’est vrai que nous vivons en même temps dans une volonté d’enracinement, de local mais aussi dans un quotidien à l’échelle de la planète avec des territoires articulés. C’est un domaine difficile à analyser. On n’a pas suffisamment investi ce domaine, cette géographie des réseaux, des liens invisibles mais aussi physiques ! Ce que nous étudions sur notre territoire dépend pourtant largement de ces flux et de ces réseaux… En cela, nous sommes en retard ! Tout ces flux changent. Aujourd’hui, on cherche à étudier l’espace en fonction du temps, du coût et de la distance… Très complexe… Il y a une demande très forte dans ce domaine et des études nécessaires pour comprendre l’articulation des espaces ! Il ya du boulot dans ces domaines là, pour les jeunes générations ; mais c’est là encore optimiste !

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(Première publication le 11 janvier 2011, à l’url http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=2107)