Avec 525 kilomètres, la Marne est la plus longue rivière française, traçant un arc de cercle depuis sa confluence avec la Seine à Charenton-le-Pont jusqu’à sa source sur le plateau de Langres. Cependant, elle occupe une place restreinte dans la mémoire nationale, même si elle est associée à une bataille décisive de la Grande Guerre, celle du sursaut de septembre 1914. C’est pourtant cette rivière que Jean-Paul Kauffmann a choisi de remonter à pied tout au long de son parcours, pour procéder à un inventaire personnel du pays auquel il est attaché par une relation de « dépendance psychique et physique », cette France qui l’a façonné par son histoire, sa littérature, sa langue, ses églises et ses paysages. Lui qui est né dans un village des marches de la Bretagne revendique « un fort tropisme de l’Est », probablement dû à ses lointaines origines alsaciennes, et son choix d’un périple marnais au sein d’un territoire largement méconnu ne résulte sans doute pas du seul concours des circonstances mais peut-être aussi d’une aspiration inconsciente à arpenter une sorte de territoire des origines. D’ailleurs, la question de suivre la Marne vers l’aval ou vers l’amont ne s’est pas posée, la remontée de la rivière vers sa source s’est imposée naturellement, comme pour aller vers la vie et la renaissance. De cette expérience qui a duré un mois et demi, à la fin d’un été et au début d’un bel automne, est né un livre-quête[i] tout en retenue, laissant s’échapper parfois quelques fulgurances pour mieux rendre compte du génie des lieux mais aussi de l’ambiguïté des choses et des êtres.
Balade du samedi 6 avril 2013
Et au dessous coule la Bièvre – Permanences, renouvellement urbain, Paris 13e & 14e
Cette journée vous a été proposée par Maryse Verfaillie pour les Cafés géographiques de Paris.
Marie-Paule Caire, professeur honoraire en CPGE au lycée Lakanal, a été notre intervenante tout au long d’un parcours qu’elle a établi, en lisière des 13è et 14 è arrondissement, au-dessus de la Bièvre enfouie, ou du moins de son souvenir.
Que reste-t-il des chiffonniers, des blanchisseuses, des glaciers, des meuniers, des tanneurs qui vivaient dans la vallée de la Bièvre, affluent de la Seine, entré dans Paris par la poterne des Peupliers ? Que reste-il de cette « petite banlieue », devenue 13è et 14 è arrondissements de Paris en 1860 ?
De la Place d’Italie à la Butte aux Cailles, de la place de Rungis jusqu’au parc Montsouris et à la Cité universitaire, des villas d’artistes jusqu’à la place Denfert-Rochereau, les permanences rivalisent avec les renouvellements urbains.
Première partie : Les renouvellements urbains des XIX è et XX è.
Le nord des 13è et 14 è arrondissements, porte la marque de l’enceinte des Fermiers Généraux, barrière fiscale édifiée de 1784 à 1789. L’affaire avait fait grand bruit, « le mur murant Paris rendait Paris murmurant ».
Le sud des 13è et 14è arrondissements porte la marque de l’enceinte de Thiers, enceinte militaire édifiée de 1840 à 1844. L’affaire était sérieuse : les fortifications faisaient bien 140 m de largeur et elles dominaient une zone non-aedificandi de 250 m…. où s’installèrent discrètement « des zonards » !
Entre deux enceintes au XIX e siècle
L’enceinte des Fermiers Généraux englobe le faubourg Saint Marcel (aujourd’hui 5 e arrondissement), et le nord des 13è et 14è dans Paris. La deuxième enceinte permet de doubler la superficie de la capitale et de gagner 8 arrondissements, ceux « de la petite banlieue » en 1860.
Un gigantesque remue-ménage se développe alors ! L’entre deux murs, composé de petits villages, perd toute identité. Le baron Haussmann, préfet de la Seine de 1853 à 1870, et maître d’œuvre des grands travaux du Second Empire en fut le principal instigateur.
– La première enceinte fut rasée et remplacée par les grands boulevards, portant aujourd’hui les noms de Vincent Auriol, Auguste Blanqui, Saint Jacques. Des rues en radiales partent des places (place d’Italie, place Denfert-Rochereau) permettant d’irriguer leur quartier.
– La révolution industrielle célébra le chemin de fer sous toutes ses formes et les emprises au sol furent nombreuses ! Les usines se multiplièrent à proximité, remplaçant les ateliers des artisans.
Débat animé par Nancy Meschinet de Richemond (Maître de conférences-HDR, UMR GRED, université Paul-Valéry-Montpellier III et IRD), le mardi 2 avril 2013 à 19h30 au café Riche
Dans une ambiance festive et chaleureuse, Caroline Calandras, Professeur en classes préparatoires au lycée Joffre de Montpellier, nous présente Nancy Meschinet de Richemond dont l’intervention porte sur les inondations méditerranéennes d’hier à aujourd’hui. L’exposé est enrichi d’un diaporama dont les photos, schémas et cartes viennent illustrer le propos.
Plan de l’intervention :
1. Une inégale répartition dans le temps et l’espace
1.1. Comment définir une inondation méditerranéenne ? exemples de 2002 et 1940
1.2. Des faits : l’irrégularité des crues
1.3. Types de répartition des dommages : inondations torrentielles et pluviales
2. Des inondations, témoins de l’hybridation Société/Nature
2.1. Une sous-représentation des inondations pluviales dans les archives
2.2. Des choix politiques de gestion du XVIIIe siècle qui se traduisent par une répartition des tâches entre l’Etat et les populations locales : à l’Etat la lutte contre les inondations importantes par débordement, aux villageois la lutte contre les inondations pluviales localisées
2.3. L’accroissement récent et massif des enjeux dans les zones à risque : (re)découvrir les vulnérabilités fonctionnelles
3. Faire face aux inondations : « l’indemnisation » témoigne des transformations de la société du XVIIIe siècle à nos jours.
3.1. Une indemnisation qui devient essentiellement financière
3.2. Du sinistré sujet du roi au sinistré citoyen, statut de l’aide
3.3. D’une perception empirique et globale à une approche plus théorique et sectorielle ?
Les inondations constituent un risque majeur sur le territoire national comme régional. En Languedoc-Roussillon, il est avéré pour 1132 des 1545 communes de la région et pour 25 % de la population.