Balade du samedi 6 avril 2013
Et au dessous coule la Bièvre – Permanences, renouvellement urbain, Paris 13e & 14e
Cette journée vous a été proposée par Maryse Verfaillie pour les Cafés géographiques de Paris.
Marie-Paule Caire, professeur honoraire en CPGE au lycée Lakanal, a été notre intervenante tout au long d’un parcours qu’elle a établi, en lisière des 13è et 14 è arrondissement, au-dessus de la Bièvre enfouie, ou du moins de son souvenir.
Que reste-t-il des chiffonniers, des blanchisseuses, des glaciers, des meuniers, des tanneurs qui vivaient dans la vallée de la Bièvre, affluent de la Seine, entré dans Paris par la poterne des Peupliers ? Que reste-il de cette « petite banlieue », devenue 13è et 14 è arrondissements de Paris en 1860 ?
De la Place d’Italie à la Butte aux Cailles, de la place de Rungis jusqu’au parc Montsouris et à la Cité universitaire, des villas d’artistes jusqu’à la place Denfert-Rochereau, les permanences rivalisent avec les renouvellements urbains.
Première partie : Les renouvellements urbains des XIX è et XX è.
Le nord des 13è et 14 è arrondissements, porte la marque de l’enceinte des Fermiers Généraux, barrière fiscale édifiée de 1784 à 1789. L’affaire avait fait grand bruit, « le mur murant Paris rendait Paris murmurant ».
Le sud des 13è et 14è arrondissements porte la marque de l’enceinte de Thiers, enceinte militaire édifiée de 1840 à 1844. L’affaire était sérieuse : les fortifications faisaient bien 140 m de largeur et elles dominaient une zone non-aedificandi de 250 m…. où s’installèrent discrètement « des zonards » !
Entre deux enceintes au XIX e siècle
L’enceinte des Fermiers Généraux englobe le faubourg Saint Marcel (aujourd’hui 5 e arrondissement), et le nord des 13è et 14è dans Paris. La deuxième enceinte permet de doubler la superficie de la capitale et de gagner 8 arrondissements, ceux « de la petite banlieue » en 1860.
Un gigantesque remue-ménage se développe alors ! L’entre deux murs, composé de petits villages, perd toute identité. Le baron Haussmann, préfet de la Seine de 1853 à 1870, et maître d’œuvre des grands travaux du Second Empire en fut le principal instigateur.
– La première enceinte fut rasée et remplacée par les grands boulevards, portant aujourd’hui les noms de Vincent Auriol, Auguste Blanqui, Saint Jacques. Des rues en radiales partent des places (place d’Italie, place Denfert-Rochereau) permettant d’irriguer leur quartier.
– La révolution industrielle célébra le chemin de fer sous toutes ses formes et les emprises au sol furent nombreuses ! Les usines se multiplièrent à proximité, remplaçant les ateliers des artisans.
En 1848 la ligne de Sceaux relie la barrière de Denfert à Sceaux Centre. Elle est devenue la ligne B du RER en 1983.
En 1850 existaient déjà 5 gares et 8 lignes en étoile, dues à l’ingénieur Belgrand. Une 1ère rocade dite ligne de Petite Ceinture est ouverte en 1869. La ceinture, de 32 km est tracée en avant des fortifications de Thiers. Une partie de la ligne, aujourd’hui désaffectée, est visible au sud du 13è et 14 è arrondissements.
En 1900, le métro fait son apparition, les lignes doublant le plus souvent les grands boulevards et les principales radiales.
Si le réseau routier fluidifie les échanges locaux de personnes et de biens, les emprises au sol ferroviaires constituent des entraves, des barrières infranchissables. Des ponts ou des tunnels doivent les enjamber.
A la fin du XIX è les 13 è et 14 è sont des arrondissements industriels et ouvriers, des quartiers pauvres, surtout peuplés de gens de peu, à la révolte facile. Les immeubles haussmanniens ne bordent que les principaux boulevards.
Grands chambardements au XX e siècle
La destruction de l’enceinte de Thiers au début du siècle, puis la construction du boulevard périphérique après la 2GM, sont d’une importance cruciale pour les arrondissements périphériques de Paris.
En 1919, lorsque le choix fut fait de raser les fortifications, l’Etat a donné les territoires ainsi libérés à la ville de Paris qui trouve ses limites actuelles, avec le bois de Vincennes et le bois de Boulogne.
-La ceinture militaire laisse la place à des habitations bon marché (HBM) construites à partir de 1921, à des équipements collectifs (la Cité internationale universitaire) et à des espaces verts.
– Au nord de la « zone » sont tracés les boulevards des maréchaux.
-Au sud de la zone, des boulevards périphériques ceinturent la capitale dans la deuxième moitié du XX e (1953-73).
Si les boulevards des maréchaux, aujourd’hui empruntés par la nouvelle ligne T3 du tramway, constituent d’abord des axes de circulation, le périphérique, et ici les entrées de l’autoroute A6, constituent une nouvelle frontière, psychologiquement infranchissable entre Parisiens et Banlieusards. Une deuxième frontière, institutionnelle double l’effet frontière : la disparition en 1964 du département de la Seine et la création de nouveaux départements : 78, 91, 92, 93, 94, 95.
Il faudra attendre le début du XXI pour que Paris s’insurge contre ce corset et rêve d’un Grand Paris !
Renouvellement et requalification urbaines
A la fin du XIX e siècle le 13 è arrondissement s’est couvert d’usines profitant de la Seine à l’Est, et des infrastructures ferroviaires de la gare d’Austerlitz. Des quartiers ouvriers ont été édifiés pour les travailleurs.
Mais l’ère de l’industrie a pris fin. Les usines ont fermé progressivement après la 2GM, laissant place à de vastes friches industrielles et à des quartiers insalubres.
Les politiques urbaines ont évolué avec la conjoncture économique et les disponibilités foncières.
Le temps des cerises, des HBM, des ouvriers, et des artistes (1880-1930)
– Au sud de la place d’Italie, les radiales tracées par Haussmann sont bordées par des immeubles tous semblables : même hauteur, même toiture en zinc, même façades de pierre contiguës, même enfilades de balcons en fer forgé.
– En rive droite de la Bièvre, enfouie en 1912, les buttes naturelles ou résultant de terrassements ont gardé des maisons rurales et un air de campagne. De la place de la Commune à la place de l’abbé Hénocque, on a multiplié les petits lotissements de maisonnettes à 2 niveaux. Lotissements sociaux ou lotissements privés, ils ont perduré jusqu’à aujourd’hui. En ce début du XXI e siècle, ces coins tranquilles sont très recherchés. La boboïsation est à l’œuvre comme en témoigne le développement fulgurant du street art.
– Sur le tracé des anciennes fortifications la politique des HBM a laissé beaucoup de traces. Le nom de « ceinture rouge » tient autant à la couleur des bâtiments qu’aux opinions qu’on prêtait à leurs habitants. Les immeubles des HBM ont été fortement marqués par le style Art déco : ils ont fait la part belle aux décorations variées, aux panachages de briques et de céramiques, aux fenêtres en hauteur et aux toits pentus. Les équipements scolaires ont parfois bien maîtrisé le style « paquebot » des années 30 (rue Küss).
A l’ouest du parc Montsouris, tracé par Alphand, ingénieur d’Haussmann et de part et d’autre du Réservoir de la Vanne (5 ha ceints de hauts murs et surmontés d’une pelouse verte) ont été édifiées de cités d’artistes : villa Seurat, au nord, villas du Montsouris au sud . S’y sont illustrés des architectes renommés : André Lurçat et Le Corbusier dans les années 1930.
Le temps des tours et des quartiers sur dalle (1958-1977)
– Après la 2GM, le déclin industriel a libéré de vastes espaces, des îlots insalubres ont été identifiés. En 1958, un nouveau règlement autorise les tours dans Paris.
La première tour s’élève rue Croulebarbe (dans le 13 è). Elle s’implante en contrebas de la Bièvre enfouie, compte 22 étages de logements sur 61 m de haut.
Elle sera, dans le 13è la première d’une haute série de tours.
Les tours édifiées sur les anciennes usines automobiles Panhard sont prévues pour de jeunes cadres. Mais c’est un échec, elles restent vides et seront ensuite occupées par des vagues migratoires venues d’Asie : Chinons, Vietnamiens, Cambodgiens. C’est la naissance des chinatowns.
Enfin un urbanisme sur dalle, comme à La Défense, s’est construit dans le quartier Olympiades. Y cohabitent un centre commercial chinois, une université, une médiathèque.
– Mais en 1977, un coup d’arrête brutal est porté à cette politique.
Un ensemble de textes impose un POS (plan d’occupation des sols), et une hauteur d’immeuble limitée à 25 m dans les quartiers centraux et à 31 m dans les arrondissements périphériques de Paris.
C’est le retour « au style parisien » : alignement et continuité du bâti, toitures en zinc, bow-windows, etc. Mais les architectes vont multiplier les références au passé et inventer le post modernisme. La place de Catalogne (14è) imaginée par Ricardo Bofill est une belle référence au néoclassique.
Le temps des ZAC. De ZAC en ZAC (1990-2013)
Les zones d’aménagement concerté prennent de l’ampleur à partir des années 1990. Les opérations sont complexes, associent l’Etat, la Ville de Paris, les collectivités locales. Elles se veulent « globales », rasant ce qui ne peut guère être réutilisé, rénovant le bâti ancien de qualité.
La plus célèbre, dans le 13è est la ZAC rive gauche (1991 – 2017) qui suit la Seine, sur 130 ha ! La ZAC a été découpée en 3 quartiers, livrés à 3 architectes maîtres d’œuvre différents. Elle associe, des logements (sociaux ou pas) des bureaux, un pôle universitaire et un dessein présidentiel : la BNF (bibliothèque nationale de France). Elle est structurée par deux rues principales : l’avenue de France et la rue du Chevaleret.
La ZAC Alésia Montsouris (1992- 2007) est située dans le 14 è arrondissement
Elle s’est implantée sur 6 ha de friches ferroviaires de la RATP, entre l’avenue Reille et l’avenue René Coty. Elle est scindée par la voie du RER B. Elle comporte 980 logements (dont 760 sociaux) une école, un gymnase, une crèche. Une rue nouvelle a été percée, la rue Sibelle qui devrait donner son nom au quartier à l’avenir.
La construction de la ZAC a posé de nombreux problèmes car elle passe sur un bras ancien de la Bièvre et sur des carrières. Elle passe aussi sur des restes d’aqueducs : aqueduc de Lutèce du II è siècle et aqueduc de Marie de Médicis pour alimenter fontaines et bassins de son palais du Luxembourg. Des tronçons ont été sauvés et entourés d’un espace vert. Plus grave, les habitants se plaignent des vibrations produites par le RER B.
La ZAC Gare de Rungis : un éco quartier (2002-2014)
La gare de Rungis était une gare de marchandises sur la ligne de la Petite Ceinture. Désaffectée, cette friche de 3,8 ha des RFF (réseaux Ferrés de France) a été cédée à la Ville de Paris.
Le projet comprend :
– des logements collectifs, des logements pour étudiants et pour personnes âgées dépendantes
– une crèche, une halte garderie, un jardin public de 5 000 m2
– des immeubles de bureaux et de commerces
Le quartier doit être désenclavé par la réalisation d’une promenade est-ouest.
Aujourd’hui, la requalification urbaine avance, mais lentement !
Maryse Verfaillie
Deuxième Partie
Et au dessous coule la Bièvre
Constitué par la réforme de 1860, le 13 arrondissement est alors un arrondissement défavorisé, peuplé pour sa plus grande partie de populations pauvres. Il est constitué de trois ensembles différents : le vieux bourg Saint Marcel (qui va être partagé entre 5e et 13e arrondissement), qui était quasiment Paris (en 1735 le faubourg St Marcel avait été intégré à Paris), auquel sont rattachés le village de Gentilly et une partie du village d’Ivry.
Lorsqu’il s’agit de donner des numéros aux 20 nouveaux arrondissements la première idée avait été de l’utiliser le sens la lecture, de gauche à droite, et de haut en bas, mais les quartiers riches de l’ouest parisien auraient hérité du chiffre 13, censé porter malheur… on le donna donc sans risque de contestation à ce qui était l’un des lieux les plus pauvres de la capitale. Ajoutons pour l’anecdote, qu’avant 1860 alors qu’il n’existait que 12 arrondissements, une expression populaire disait : « il (on) s’est marié à la mairie du 13e » pour désigner un couple vivant en union libre…
Dès 1866 est décidée la construction d’une mairie, l’architecte en est Paul-Émile Bonnet ; celle – ci sera achevée en 1893 ; c’est la première mairie construite dans le cadre de la rénovation haussmannienne, la seule au point de convergence des 4 quartiers de l’arrondissement (vers les Gobelins, vers la Seine : hôpital La Pitié Salpetrière, gare d’Austerlitz, vers l’avenue d’Italie, vers la Butte aux Caille par le boulevard Blanqui). La mairie se veut ainsi une forte opération d’installation du pouvoir central au cœur de ce quartier défavorisé.
Espaces vastes, naguère ruraux…le 13e arrondissement offrait de nombreuses possibilités pour des installations industrielles, et les logements sociaux qui les ont accompagnées. Les rues gardent le souvenir des médecins hygiénistes et des divers acteurs sociaux qui ont œuvré dans ce quartier défavorisé. Quartier qui se souvient aussi de la Commune.
Un quartier marqué par la révolution industrielle au XIX : en 1792 : quai de la Gare, installation d’une verrerie à bouteilles (sur site BNF), en 1818 les abattoirs de Villejuif, en 1860/90 : les raffineries Say, boulevard Vincent Auriol, en 1890 1914 : arrivée de l’industrie automobile : Panhard au sud de l’avenue d’Ivry, Delahaye dans le quartier de la Salpetrière ; c’est également le lieu de nombreux entrepôts, usines, chemin de fer : 1843 embarcadère d’Austerlitz, 1869 gare d’Austerlitz ; dans les années 1920 : industries électroniques et électromécaniques, télécoms, SNECMA.
De cette vocation industrielle le quartier conserve une forte emprise d’établissements d’enseignements professionnels, soit pour répondre aux besoins de la manufacture des Gobelins, soit pour les industries ultérieures : en 1896 l’École Estienne, boulevard Blanqui, en 1910 l’École Nationale des Arts et métiers, boulevard de l’Hôpital (sur l’emplacement des abattoirs de Villejuif).
Il y a donc plusieurs 13e arrondissement : l’ensemble assez bourgeois du quartier saint Marcel, le boulevard de l’Hôpital marqué par la présence de l’immense hôpital La Pitié Salpêtrière, les friches industrielles qui deviennent une ville nouvelle entre la Bibliothèque François Mitterrand et la rénovation de tout le quartier autour des grands moulins de Paris, de la ligne 14, du RER C ; le quartier asiatique entre l’avenue d’Italie, l’avenue de Choisy…
La promenade du 6 avril se fixe un autre objectif : marcher au dessus de la rivière enfouie et descendre en pente douce vers son amont (impossibilité géographique qui doit tout aux travaux de remblaiement de la rivière et à son enfouissement ….), avant dans la seconde partie de la journée de remonter les pentes du parc Montsouris, pour découvrir le campus de la cité internationale.
Au dessous coule une rivière……….
La Bièvre : aujourd’hui souterraine dans toute sa partie parisienne, la Bièvre est un petit affluent de la Seine (33kms de Guyancourt à Paris, sur 4 m de large en moyenne) Elle entre à Paris au niveau du parc Kellermann et de la poterne des Peupliers, se divise en deux bras, et rejoint la Seine au niveau de la gare d’Austerlitz. Son cours suit une forte pente : altitude 135m dans la haute vallée, 38 m à la poterne des Peupliers, 25,5 rues Censier et du Fer à Moulin , ce qui entraîne des inondations brutales, et une lente évacuation des eaux. Sur les armoiries du 13e arrondissement figurent deux castors, censés rappeler la rivière. De nombreuses spéculations ont couru sur son nom : il vient d’un terme celte beber celte, qui signifie à la fois le castor et la couleur brune par analogie avec la fourrure du castor ; on a également pu évoquer une étymologie latine : de bibere : boire, barvoter…
Au fil des millénaires les cours de la Bièvre ont changé : au néolithique elle occupait le lit actuel de la Seine, celle-ci coulait alors beaucoup plus au Nord, au pied des collines de Montmartre et Belleville ; le confluent des deux rivières devait se trouver au niveau de l’actuel pont de l’Alma ; puis la Seine a capté le bras de la Bièvre , s’est installée dans son lit ; il existe deux bras de la Bièvre : l’un se jette dans la Seine au niveau du pont d’Austerlitz, l’autre : en face du quai de l’Archevêché : une Bièvre vive plus à l’est (lit 3 m plus haut que la Bièvre morte) et une Bièvre morte ; la Bièvre vive est le résultat d’une opération de dérivation pour créer des chutes d’eau utilisées par des roues hydrauliques, et répondre aux besoins des métiers installés le long du cours d’eau. La Bièvre a dû être canalisée au moins au XIIIe siècle et peut être même à l’époque mérovingienne, travaux repris sous Henri IV.
Au XIIe s (entre 1147 et 1153) a lieu la construction du « canal des Victorins », sans doute partie creusé, et partie utilisant l’ancien lit de la Bièvre (tracé : départ de actuelle annexe du Muséum d’histoire naturelle, rejoint saint- Nicolas du Chardonnet, rue de Bièvre (à qui il donne son nom), puis il se jette dans Seine à la hauteur du chevet de Notre Dame ; les moines de saint Victor obtiennent le droit de percer une arche avec herse dans la muraille de Philippe Auguste, au niveau de l’actuelle rue du cardinal Lemoine, à l’occasion de la construction de la muraille de Charles V le tracé du canal est modifié.
Fin XVe siècle, le canal en partie voûté n’est plus alimenté, fait office d’égout, mais un canal parallèle est construit au XVIe siècle (1525) ; finalement le canal est progressivement comblé ; en 1660 restent environ 70 m entre rue de la Bièvre et la Seine. A la suite d’arrêtés royaux (1674, puis 1685) est opéré le comblement définitif du canal. En 1665, pour absorber le trop plein de la Bièvre, est construit un faux ru au niveau de la rue Geoffroy Saint-Hilaire, n°28) ; cependant, mal entretenu, source de pollution, il est sans doute détruit lors de la canalisation de la Bièvre. Toute l’histoire de la Bièvre parisienne est ainsi celle de l’édification de dérivations régulières pour lutter contre les inondations.
La Bièvre parisienne a aussi été une rivière industrieuse, avec de nombreux métiers installés sur ses rives.
Ainsi un édit royal de février 1672 expulse mégissiers et tanneurs de la place de Grève, pour les envoyer s’établir faubourg saint Marcel, là où leurs activités polluantes seront moins gênantes…
Profitant des ressources hydrauliques, les meuniers s’installent : on a repéré 7 moulins le long de la Bièvre dont le moulin de Croule Barbe (rue Corvisart/rue E Gondinet) ; le moulin des prés, au sud de la rue du moulin des prés, près de la rue des Peupliers. Ceux-ci fonctionnent, avec des dysfonctionnements variés jusqu’en février 1826, date à laquelle la Ville achète les moulins pour organiser leur démantèlement
Autre activité : les teinturiers : depuis la seconde moitié du XVe siècle (penser aussi plus en amont à l’installation d’ Oberkampf à Jouy-en-Josas). L’eau de la Bièvre était fort prisée, sans doute en raison de son faible taux de calcaire (l’un des plus bas de la région). La présence d’un champignon sur rives donnerait à l’eau une qualité particulière.
Le 6 juin1662 Colbert achète la fabrique des Gobelins, qui en 1667 devient la Manufacture Royale des Meubles de la Couronne.
En amont : les blanchisseuses, avec leurs tonneaux à eau à leurs côtés, étendent le linge sur les prés de la Glacière ; elles disparaissent au cours du XIXe siècle, les dernières exercent en 1901 sur le bief des Peupliers, en 1904 sur le bief Pau, et place Rungis (…) ; les glaciers profitent d’anciennes excavations d’argile, envahies par les eaux qui gèlent en hiver, d’où la fabrication de puits maçonnés et l’exploitation de glace dans les prairies inondables, et le réseau de petits canaux et de petits étangs dont l’eau gèle en hiver dont ensuite on casse l’eau de la glace, on l’entrepose en blocs gelés dans les anciennes carrières.
Deux emplacement d’étangs : le triangle formé par les rues Wurtz, Boussingault, Vergniaud, et la cité florale. Ces étangs sont des lieux prisés de patinage l’hiver et ensuite on casse l’eau de la glace, on l’entrepose en blocs gelés dans les anciennes carrières.
Les conflits sont constants entre glaciers et meuniers. Les glacières disparaissent avec la canalisation de la Bièvre, et le 31 décembre 1890 est prononcée la liquidation de la Société des glacières réunies de Saint Ouen et Gentilly.
Très tôt l’attention est attirée sur la pollution que représente la Bièvre. Le 30 août 1790 : un rapport à la Société de médecine du docteur Hallé, propose de combler la rivière. Cette idée est reprise en 1822 par Pavet de Courteille et Parent-Duchatelet (suggestion de construire un réservoir de chasse au sud de la Poterne des Peupliers qui aurait été ouvert 2 fois par semaine). Les travaux de canalisation de la Bièvre commencent en 1828, et avec Haussmann la couverture de la Bièvre s’accélère ; commencée avant Haussmann (1848), elle s’achève en 1902, au conseil municipal du 9 juillet 1903 Desplas constate que la Bièvre n’est plus qu’un « mauvais souvenir » dans Paris.
Les travaux de la Ville en tiennent compte : le viaduc de la rue de Tolbiac est tracé d’est en ouest en 1875 entre l’avenue d’Italie et la rue de la Glacière, un pont en pierres est élevé au dessus de la rue du Moulin des prés, avec 2 escaliers latéraux. Grâce aux travaux des grandes avenues du quartier, un remblai de 350 000 mètres cube de terre est édifié. L’aménagement des rues d’Alésia, de la rue Monge, de l’ avenue des Gobelins dégage des quantités de terre qui sont utilisées pour combler les étangs et les marais entre la place de Rungis et le boulevard Blanqui ; on relève donc le niveau de la vallée qui est remblayée : environ 4 mètres de remblai au niveau du théâtre 13,9 mètres au carrefour des rues Daviel et Vergniaud, 11 mètres rue Vergniaud entre rues Tolbiac et Wurtz, 17 m sous l’église sainte-Anne-de-la-Maison-Blanche qui est construite sur des colonnes de béton (nivellement de 9 à 17 mètres) pour tenir compte de la configuration du terrain. Le profil de la rivière est désormais totalement masqué et on a l’impression qu’elle « monte » de la poterne des peupliers ….
Une fois la Bièvre disparue, des opérations d’aménagement de l’ancienne vallée vont être poursuivies pendant environ 40 ans : construction d’une gare sur la ligne de petite ceinture, place de Rungis,. Les opérations de remblaiement dureront jusqu’en 1933, et le relief des lieux est modifié : la Butte aux cochons (rue Damesme) est arasée pour permettre de construire la gare Paris Gobelins (sous les actuelles Olympiades) ; on pratique un rehaussement du niveau des rues, par exemple la pente de rue Daviel autrefois de 40 degrés est ramenée à 10 degrés.
Logements et équipements sociaux
Tout concourait à doter le 13e d’un vaste parc de logements sociaux : sa position longtemps excentrée, le moindre coût des terrains immobiliers, la présence forte d’industries. Les équipements y sont donc variés, et on pourrait y dresser un inventaire quasi exhaustif des différents logements sociaux parisiens du XIX au XXI siècle. Immeubles collectifs, cités ouvrières, mais aussi lotissements pour employés et petites classes moyennes qui réalisaient à moindre frais leur rêve pavillonnaire.
Le 13e est le lieu de toute une politique de logements sociaux : des HBM : 1910/30 : rues Henri Becque, rue de la Colonie, boulevard de l’Hôpital, dans les années 1950 : grandes entreprises de rénovation urbaine : Édouard Albert édifie en 1960, le premier immeuble de grande hauteur a Paris. La grande opération Italie 13 : une trentaine de tours réalisées (sur les 55 prévues), l’opération est finalement arrêtée en 1975. Le quartier des Olympiades (où vit la communauté asiatique) est édifié à partir de 1975. Dernier très grand chantier : le quartier de la BNF.
De nombreux lotissements de maisons individuelles dans le quartier de la place de l’Abbé Hénocque, Autrefois quartiers de champs et cultures vallée de la Bièvre, l’ancien village de Gentilly était lui le domaine des chiffonniers (Abbé Lhande, Le Christ dans la banlieue)
Lotissement Dieulafoy : résultat d’une opération immobilière privée en 1921, Henry Trésal (en dépose le modèle). L’ouverture de la rue Dieulafoy en 1912 fut assortie de l’obligation de préserver une bordure de 2,50 m aujourd’hui verdoyante.
Entre les rues des Peupliers, du Moulin des Prés et Henri Pape, l’architecture est homogène en raison du cahier des charges imposé par la Ville de Paris, qui vendit les 32 parcelles de ce lotissement à la Compagnie du Métro de Paris en 1900.
L’Association fraternelle des employés et des ouvriers de la Compagnie de chemin de fer du métropolitain réalise le lotissement sur la rue des peupliers, la rue du Moulin des prés, la rue Henri Pape, construit à partir de juillet 1908 ; ce sont des maisons en meulières, avec planchers en béton armé, les toits sont en terrasses ce qui entraîne souvent des problèmes d’étanchéité et de fuites sous le climat parisien.
En 1911 un 3e lotissement : rue du Moulin des prés, rue Henri Pape, rue Ernest et Henri Rousselle, avec possibilité de choix de son architecte par les propriétaires, ce qui explique la diversité des maisons qui s’oppose à l’unité (ou à la monotonie/harmonie) des lotissements à architecte unique.
La « cité florale » construite sur un terrain instable, entre 1925 et 1930, est une ancienne zone marécageuse sillonnée de petits canaux avec étangs : bâtie sur un ancien étang (d’où tracé polygonal). Sa réalisation est due à la société AEDES.
Équipements sociaux dans le quartier : sans en dresser –loin de là –une liste exhaustive on peut signaler :
La piscine de la Butte aux Caille, place Paul Verlaine. Il s’agit au départ d’ un puits artésien de la Butte aux Caille : foré en août 1866 pour alimenter le quartier en eau, mais aussi pour déverser le trop plein d’eau dans une Bièvre trop souvent à sec ; la canalisation souterraine de 300 m devait écouler chaque jour 6000 m 3 dans le lit de la rivière ; en fait quand les travaux furent terminés, en 1903, l’alimentation de la Bièvre n’était plus à l’ordre du jour et on décida de construire une piscine que décrit ainsi le guide Baedeker « un établissement balnéaire destiné à assurer l’hygiène des pauvres habitant le quartier »
Situé à 584 mètres de profondeur, le puits artésien qui fonctionne à partir de 1903, fournit de l’eau ferrugineuse à 28°. Mais en 1903, le besoin d’eau n’existe plus… les immeubles sont alimentés en eau courante et la Bièvre est recouverte, aussi décide-t-on d’ouvrir un bain douche, en 1908, puis une piscine. Construite en 1924, la piscine a une façade de briques rouges toute en courbes, à l’intérieur : une voûte en ciment supportée par 7 arches légères. Deux architectes : Louis Bonnier et François Hennebique, les travaux sont réalisés par l’entreprise de béton armé Baffrey-Hennebique.
Non loin de là : un dispensaire pour les malades du poumon.
En descendant vers la place de l’abbé George Hénocq, rue Fourier, l’œuvre caritative de la Mie de Pain (http://www.miedepain.asso.fr/) fondée par Paulin Enfert(1853-1922), en 1891.
Construction en 1933 d’une école primaire, 8 rue Küss ; l’architecte en est Roger Henri Expert, (architecte qui au même moment travaillait sur le Normandie)
Boboïsation et street art
La « boboïsation » est ancienne dans ce quartier du 13è, facilitée par différents pôles attractifs : le parc Montsouris, la Butte aux Caille (et ses souvenirs militants de la Commune), les lignes de métro depuis la place d’Italie et en particulier la ligne de métro 6 (Nation Étoile) et au bord du parc Montsouris ce qui est aujourd’hui le RER B (naguère Ligne de Sceaux) avec sa station Cité universitaire, construite pour desservir la cité internationale. Enfin l’attrait des petites maisons de lotissement avec leurs jardinets et leur air de campagne à Paris…
Sont venus s’installer artistes et intellectuels autour des années 1970, sans que la mixité sociale du quartier ne soit trop violemment bousculée.
Un des signes visibles de cette évolution sociale est (outre les commerces, restaurants etc.) l’accueil généreux fait au street art, qui culmine chaque année, le second week-end de juin. L’association Lézarts de la Bièvre confie à un artiste le soin d’illustrer les murs du quartier et d’indiquer le parcours des ateliers d’artistes aux portes ouvertes pour l’occasion : « Depuis 2001, le deuxième week-end de juin, les portes ouvertes des ateliers d’artistes permettent de découvrir une centaine de créateurs [peintres, céramistes, dessinateurs, sculpteurs, photographes, plasticiens…].
Chaque année un artiste urbain est invité à baliser les parcours menant aux ateliers. Cette année, SETH.
La Bièvre constitue le fil souterrain qui réunit au sein de l’association les artistes des 5e et 13e arrondissements de Paris, au-delà des découpages administratifs traditionnels. »( http://www.lezarts-bievre.com/) Cette année : 8 et 9 juin 2013.
Le parc Montsouris : somptueux espace vert
Le parc Montsouris (15 ha) résulte de la politique paysagère voulue par Napoléon III et le préfet Haussmann. Comme les autres grands parcs contemporains (Buttes Chaumont, bois de Boulogne, bois de Vincennes…) il a été aménagé par l’ingénieur Alphand entre 1867 et 1878. Alphand avait plusieurs contraintes : intégrer à l’ensemble les deux lignes de train qui le traversaient , donner une impression d’espace augmenté en jouant sur un terrain pentu, au dessus d’anciennes carrières, dans lesquelles on avait replacé les ossements déterrés du cimetière des Innocents. L’ensemble est un grand parc à l’anglaise, avec lac (alimenté à l’époque par l’aqueduc d’Arcueil), rochers, 1400 arbres aujourd’hui pluri centenaires, coins et recoins…
Parc parisien il est équipé de lieux de divertissements : petit théâtre de Guignol, zones de jeux pour les enfants, le restaurant Pavillon Montsouris, crée en 1889, naguère guinguette sans prétention, aujourd’hui lieu chic avec sa verrière installée en 1930. En juillet 1912, les bolcheviques de Paris y organisent une réunion d’adieu pour le départ de Lénine et de Kroupskaïa, qui veulent se rapprocher de la Russie et partent s’établir à Cracovie. Pendant la première guerre mondiale l’espionne Mata Hari y donnait ses rendez-vous. A l’époque des « montparnos » le restaurant est la « cantine » de nombreux artistes : Georges Braque (dont la maison est de l’autre côté du parc), le Douanier Rousseau, Foujita, Louis Jouvet, Marcel Carné, Jacques Prévert, Eugène Ionesco, Marguerite Yourcenar, etc.… ¨Pendant les gares un réseau de résistance tient ses réunions secrètes dans les caves.
Il abrite une station météorologique depuis 1872, on y installe en 1869 le pavillon du Bardo (pavillon de la Tunisie à l’Exposition Universelle), qui sera détruit par un incendie en mars 1991. Traversé par le méridien de paris (on y a placé la mire du Sud, édifiée en 1806 et initialement installée dans les jardins de l’Observatoire ; elle est légèrement décalée par rapport au méridien car elle sert à calibrer l’alignement d’instruments placés dans l’aile est de l’Observatoire de Paris) . L’artiste Jan Dibbets a placé 9 de ses médaillons Hommage à Arago dans le parc(médaillons de bronze, sur le sol, le long de la ligne du méridien).
La BD de Edgar P. Jacobs, L’Affaire du collier.
Paris capitale culturelle : La Cité Internationale, boulevard Jourdan
(RER Cité universitaire)
Édifiée sur l’espace libéré par la destruction des fortifications de Thiers ; la décision finale, à l’initiative du mécène Émile Deutsch de la Meurthe, est prise le 9 juillet 1925 ; la Fondation Louise et Émile Deutsch de la Meurthe accompagne le projet. L’idée est de créer, au lendemain de la guerre, un grand campus international, pour faire vivre ensemble des étudiants de différentes nationalités. Aux côtés d’Émile Deutsch de la Meurthe, Paul Appell (président du conseil de l’université de Paris) et André Honnorat (ministre de l’Instruction Publique). Le projet conjugue idéal pacifiste et volonté de contribuer au rayonnement international de Paris. 19 résidences étaient réalisées en 1939. Entre 1948 et 1969 : 17 nouvelles constructions. Chaque pays a fait don de son pavillon à l’université de Paris par l’intermédiaire de la Fondation ; les façades devaient être construites en dur, et il ne devait pas y avoir de séparation entre les jardins. Le campus connaît des agrandissements successifs (en 1928 : 4,5ha de la commune de Gentilly, puis 4 ha cédés par le ministère de la guerre, 1934 : départ des derniers habitants de la « zone »).
Le pourcentage des étudiants nationaux est limité à 60% pour ouvrir la cité aux différentes nationalités. Depuis 1968 la mixité est autorisée. En 2007 deux nouvelles résidences sont inaugurées dans le 19e arrondissement et « rattachées » à la Cité U.
L’architecte, Lucien Bechmann, a conçu une cité-jardin à l’anglaise autour d’un grand parc. Chaque pays est libre de ses choix architecturaux qui sont aussi des manifestations nationalistes. De nombreux équipements collectifs : théâtre, bibliothèque, piscine, gymnase ; en 1936 : ouverture du premier self service d’Europe. Chaque maison dispose également de ses propres équipements.
En 1936, financée par Madame Pierre Lebaudy, à l’initiative de l’abbé Robert Picquard de la Vacquerie, qui fut plus tard évêque d’Orléans, l’église du Sacré-Coeur de Jésus est construite sur Gentilly ; aumônerie des étudiants jusqu’en 1968, elle est reliée à la cité par une des deux passerelles au dessus du périphérique. Puis abandonnée par l’aumônerie, elle a été confiée en 1979 à la communauté portugaise.
La Fondation Deutsch de la Meurthe est réalisé dans un style anglais qui évoque Oxford et Cambridge : 6 pavillons autour d’un jardin et d’un bâtiment dominé par un beffroi (salle de fêtes etc.) : 326 chambres sur 6 pavillons (1 seul réservé aux filles). Les pavillons portent des noms de scientifiques et universitaires français (Pierre t Marie Curie, Appell, Gréard, Pasteur, Poincaré,Liard).
A partir de 1926 les autres pays volontaires commencèrent leurs maisons. Aujourd’hui, la cité accueille 5500 étudiants de plus de 120 nationalités (1/3 de Français, 1/4 d’Européens), répartis dans les 40 pavillons,
Nous avons été fort bien reçus par le Collège d’Espagne. Sa construction avait été décidée en 1927, le roi Alphonse XIII venu à Paris sur le chantier a choisi son terrain, et le Collège ouvre ses portes en 1934 ; il est inauguré officiellement 10 avril 1935. L’architecte, Modesto Lopez Otero, Directeur de l’École d’architecture de Madrid (1923-1955), s’est inspiré de l’université d’Alcala, du palais de Monterrey de Salamanque et de l’Escorial. Le style est donc néo-plateresque et rend hommage à la grande tradition universitaire espagnole. D’emblée il s’inscrit dans cette tradition séculaire, ce que rappelle Jimenez Fraud chargé du projet, en s’adressant au premier Directeur du collège, Angel Establier : « Voyez si le nom du Collège oblige à ceux qui y vivent et s’il vous oblige à tous pour le présenter comme modèle de la grande culture et de la grande tradition espagnole. » Aujourd’hui encore le Collège, vitrine de la culture espagnole, propose de très nombreuses activités (conférences, concerts etc.) de belle qualité. De très nombreux artistes et intellectuels ont résidé dans au Collège, Après mai 1968 le Collège, très endommagé à la suite d’affrontements entre étudiants, est fermé durant une longue période. Il rouvre ses portes après une superbe restauration en 1987. (http://www.ciup.fr/les_maisons/college_espagnol)
Quelques maisons :
La Maison internationale : financée par John D Rockefeller en 1928, maison destinée à l’ensemble des étudiants ; l’architecte prévu est Lucien Bechmann, mais finalement c’est un architecte américain Frédéric Larson qui est chargé de la réalisation qui est un pastiche du château de Fontainebleau
(Bordant la rue Faguet, tout à l’ouest…)
Le pavillon néerlandais, 63 bd Jourdan
(Architecte Wilhelm-Marinus Dudok, 1928)
Un bâtiment résolument moderne (que l’on compare au silo à grain de Buenos Aires), mais avec des touches néerlandaises (les petits carreaux des fenêtres…)
La fondation Avicenne (ex-pavillon d’Iran), 27 bd Jourdan
(Architectes Claude Parent, Mossem Foroughi et Hedar Ghial, 1968)
Bien visible depuis le périphérique, c’est un immeuble suspendu à trois grands portiques en acier, qui s’opposent à l’escalier en double spirale inversée qui « dynamise la construction ». La grande hauteur s’explique par les nuisances du périphérique. En effet, ouvrir des chambres du côté périphérique ayant été impossible, l’immeuble se rattrape en hauteur. Aujourd’hui abrite la conservation. Derrière ce pavillon une passerelle au dessus du périphérique mène à la maison des Arts et Métiers construite sur Gentilly.
Le pavillon suisse, 7 bd Jourdan
(Architecte Le Corbusier, 1932)
Première commande publique de Le Corbusier qui y applique ses 5 points fondamentaux : pilotis qui libèrent le sol pour la circulation et la végétation, façade en « rideau », planchers permettant de poser les cloisons où on veut, fenêtres en longueur et toit terrasse. 6 jardinets privatifs. Charlotte Perriand a réalisé le mobilier.
Non loin : la maison du Japon décorée par Foujita. Architecte : Pierre Sardou ( qui est aussi celui de N Dame du Rosaire 1911).
Le pavillon du Brésil, avenue de la Porte de Gentilly
(Architectes : Lucio Costa, l’architecte de Brasilia, et Le Corbusier, 1959)
L’immeuble du Corbusier est inspiré de sa « Cité radieuse » de Marseille construite 7 ans plus tôt. L’architecte moderniste supposait son « unité d’habitation » universellement transposable : pouvant être posée n’importe où, sans tenir compte du climat ou du cadre urbain. Mais ici, les loggias (balcons extérieurs) peintes aux couleurs du drapeau brésilien ont des brise-soleil peu utiles à Paris.
Albert Laprade (architecte de la Cité de l’immigration anciennement Musée des arts africains et océaniens porte de Vincennes) est aussi l’auteur de deux pavillons à la cité U : la résidence Lucien Paye (construite en 1949, absolument dans le style de la cité de l’immigration, Porte Dorée et la fondation Rosa Abreu de Grancher qui est la maison de Cuba (1932)
Marie-Paule Caire
Bibliographie
Renaud Gagneux, Jean Anckaert, Gérard Conte, Sur les traces de la Bièvre parisienne, Parigramme 2002,
Patrick Fournier, Claire Gauge, Elizabeth Grech, »La Bièvre tome III, une rivière dans Paris », Ed. Alan Sutton (2004) Reproduction de cartes postales anciennes
La cité internationale universitaire de Paris, Architectures paysagées. L’œil d’or. Drac Île de France.
Sur la toile :
http://www.mairie13.paris.fr
http://www.mairie14.paris.fr
http://www.bievre.org/
http://www.ciup.fr/actuel/presse (site de la cité universitaire)
http://insitu.revues.org/855
Sur le street art :
http://streetart-paris.fr/
http://www.lezarts-bievre.com/
Les artistes ont également leurs sites :
http://www.missticinparis.com/
http://baudelocque.com/
http://janaundjs.com/
Sur le 13e arrondissement :
http://www.flickr.com/photos/24275015@N03/page15/
http://www.commune1871.org/, le siège de l’association Les Amis de la Commune de Paris 1871, 46 rue des Cinq-Diamants.
Pour le plaisir de tous visiblement, le street art contribue largement à la renommée de la bièvre et de ces arrondissements de Paris. Meme si le street art précède et survivra au boboïsme, on est content de voir qu’il figure en bonne place dans cet article.
Paris, des messages, des émotions et beaucoup de street-art… Il suffit de décrocher les yeux de son smartphone pour y découvrir ces sublimes oeuvres cachées. Merci pour votre article !