« Géopolitique de l‘ours polaire » : le rapprochement des termes peut faire sourire ou intriguer. Il est pourtant parfaitement justifié. Le grand plantigrade est à la fois le symbole et l’habitant du monde arctique, territoire que se disputent de façon plus ou moins feutrée plusieurs Etats avides de ressources minières et territoire que le réchauffement climatique modifie rapidement, sujet d’inquiétude pour tous les terriens.
L’ouvrage se compose de huit chapitres de taille inégale, eux-mêmes divisés en courtes sous-parties (de type fiches), ce qui facilite la consultation si l’on cherche une information précise mais rend moins agréable la lecture suivie et n’évite pas les redites. Il comprend aussi un encart de 16 pages en couleur montrant cartes et photos et de trois annexes citant des accords internationaux sur la protection de l’ours polaire. La bibliographie est riche. Un petit glossaire n’aurait peut-être pas été inutile au lecteur peu familier de l’univers arctique.
L’objectif des auteurs est de montrer que l’ours est présent là où des conflits de frontières opposent des Etats souverains, là où populations autochtones et non autochtones sont en désaccord sur leurs intérêts respectifs, là où les compagnies d’hydrocarbures doivent ménager et leurs profits et leur réputation internationale, là où des multinationales, des associations, des personnalités politiques et des stars médiatiques l’utilisent pour se construire une image positive.