Le territoire au service de la santé ? Aménagement, urbanisme et santé publique. L’exemple de la santé infantile à Villeurbanne. Céline Broggio, Virginie Chasles, Sophie Pamiès.

Céline Broggio, géographe, Université Jean Moulin Lyon 3.
Virginie Chasles, géographe, Université Jean Moulin Lyon 3.
Sophie Pamiès, médecin, Direction de l’écologie urbaine (Lyon).

Les Cafés Géo de Lyon accueillent le 26 mars 2014 à 18h au Café de la Cloche, deux maîtres de conférences en géographie Virginie Chasles et Céline Broggio de l’Université Jean Moulin Lyon 3 et Sophie Pamiès, médecin territorial, médecin directeur de l’Ecologie urbaine à Lyon. Ce Café Géo vise à articuler des discours scientifiques et une pratique de terrain. Il s’agit d’articuler un champ de la géographie (la géographie de la santé) et un terrain d’action (le quartier des Buers à Villeurbanne), et de voir s’il est possible de mobiliser le territoire pour préserver et améliorer la santé des populations concernées. Cette question est ancienne mais est renouvelée par des enjeux de santé, notamment le surpoids et l’obésité. Ce propos vise alors à relier les facteurs individuels mais aussi le rôle du territoire comme déterminant de santé. De ce fait, l’intervention s’organise en trois temps : en premier lieu, il s’agit de présenter le territoire comme un élément déterminant de la santé ; ensuite, l’objectif est d’expliquer pourquoi l’obésité (et plus particulièrement infantile) est un enjeu de santé publique majeur et enfin, la présentation du terrain d’action ouvre la réflexion sur la problématique de l’urbanisme favorable à la santé.

(suite…)

Géographie et sexualités : repolitiser la ville

Café géographique au Café de Flore, Paris
Mardi 27 mai 2014

Avec Charlotte Prieur et Rachele Borghi (Université Paris-Sorbonne)
Animation Judicaëlle Dietrich

Rachele Borghi revient sur ces thématiques courantes mais peu connues, car invisibilisées ou ignorées. On pense parfois que ces questions ne concernent pas la géographie. L’idée est d’expliquer comment des géographes regardent la ville, et plus largement l’espace, en ajoutant une catégorie d’habitude cantonnée à la chambre à coucher. A travers la sexualité, on mélange les autres catégories pour faire sortir quelque chose du chapeau.

La géographie des sexualités est assez ancienne

Les lectures des sexualités dans les espaces urbains datent déjà des années 1970 aux Etats-Unis. On s’est alors surtout penché sur les formes spatiales des communautés gays et lesbiennes qui polarisaient les questionnements initiaux : les sexualités autres. Le principal apport de la géographie à l’époque était de cartographier des zones résidentielles gays dans les villes américaines. Culture, consommation, espace urbain : les communautés gays interviennent dans le processus de gentrification des villes. Dans les années 1990, la question est abordée différemment : comment l’hétéronormativité influence l’espace public. L’espace public n’est pas qu’un support, une scène, mais il est conçu selon des normes hétérosexuelles et influence les normes sexuelles. L’hétéronormativité apparaît comme une injonction, une obligation. On la transforme en norme. Les hétérosexuel.le.s ont un accès légitime à l’espace public. Les sexualités produisent des espaces d’inclusion et d’exclusion. On abandonne l’approche cartographique et on se concentre sur les rapports entre espace, identité et pouvoirs. On crée des espaces de pouvoir, avec des catégories dominantes. La géographie féministe renouvelle ces questionnements. L’idée était de rendre visibles les sexualités dissidentes, afin de résister à l’hétéronormativité. S’y ajoutent l’étude de la bisexualité, et l’étude des trans. Ces sexualités et ces genres non normatifs ont un impact sur l’espace.

Les points faibles sont les suivants : la production scientifique est très liée au contexte gay, des hommes blancs étudient des zones commerciales, où la culture gay était prévalente. Le point fort creusait le lien entre sexualité et espace. Cela éclaire la production de connaissances géographiques – des connaissances situées, qui viennent d’un certain point de vue. Il faut voir comment le monde académique est lui aussi hétéronormé. Le prisme de la sexualité visibilise le caractère situé de la production de la connaissance, surtout assurée par des hommes blancs, riches, hétérosexuels.

En France, les études en géographie de la sexualité sont de plus en plus répandues. Le travail de Marianne Blidon a porté l’attention sur le fait que les personnes ne se questionnaient pas sur ces problématiques de recherche. Le monde académique français devait alors considérer un objet jusque-là considéré comme illégitime.

(suite…)

Chemin de fer et diplomatie

Café de Flore, Café géographique, 29 avril 2014

flore 29-04-14

Henry Jacolin, ancien ambassadeur, Président de l’Association internationale d’histoire des chemins de fer www.aijc-irha-aihf.com

Alain Gascon, Professeur émérite à l’Institut Français de Géopolitique de Paris 8, ancien chargé de cours à l’INALCO

Paul Véron, modérateur de la soirée, est directeur de la communication et directeur du Moyen-Orient de l’Union internationale des chemins de fer. L’Union internationale des chemins de fer est une organisation mondiale de coopération des chemins de fer, créée en 1922 au lendemain de la Première Guerre mondiale à Paris. Elle gère toutes les formes de coopération entre les chemins de fer du monde : standardisation des équipements ferroviaires et représentation du secteur ferroviaire auprès des grands organismes mondiaux.

Le chemin de fer est beaucoup plus qu’un mode de transport. Il peut être étudié sous de très nombreux angles. Les premiers chemins de fer, lents, desservant des distances courtes, ont servi à réaliser quelques prouesses techniques et à transporter personnes et marchandises entre des centres importants. Progressivement, le chemin de fer est devenu un outil d’aménagement du territoire, de contrôle des territoires, d’exercice du pouvoir et outil de stratégie militaire. Première ligne internationale entre Liège et Cologne. Puis le chemin de fer devient mode d’expression du pouvoir politique, militaire, colonial.

(suite…)

Coupe du monde de football : les enjeux d’une manifestation mondiale pour le Brésil (Vidéo)

Retrouvez en vidéo le Café Géo de Reims du 28 mai 2014 « Coupe du monde de football : les enjeux d’une manifestation mondiale pour le Brésil », avec Pernette Grandjean (professeur émérite de géographie à l’Université de Reims Champagne-Ardenne) et Jérémie Bastien (doctorant en sciences économiques (économie du sport) à l’Université de Reims Champagne-Ardenne).

(suite…)

Représenter l’espace urbain dans la bande dessinée

Café géographique de Paris du 28 janvier 2014, avec Aymeric Landot (agrégé d’histoire, ancien élève de l’ENS-Lyon, co-président du Laboratoire junior Sciences Dessinées) et Bénédicte Tratnjek (doctorante en géographie, chargée de cours à l’université Lyon 3 et l’ISFEC de Rennes, Laboratoire junior Sciences Dessinées).

CafeGeo_Ville_BandeDessinee

Suite au Café géographique du 28 janvier 2014, les deux intervenants ont souhaité rédiger un texte approfondi des différents points qu’ils ont abordé pendant ce café géo :

(suite…)

La construction Européenne a-t-elle relevé le défi de la cohésion territoriale ?

Café Géo de Montpellier 11 février 2014 (Café Riche 19h30)
animé par Benoît MONTABONE, en partenariat avec le Mouvement Européen 34

Benoît Montabone, Maître de Conférences à l’Université de Rennes, est un géographe spécialiste de la question européenne et de la Turquie. Il a notamment écrit un ouvrage intitulé L’Union Européenne et la Turquie : les enjeux d’un développement régional (Presses Universitaires de Rennes, 2013). Ce soir, il va nous éclairer sur les enjeux que représente la cohésion territoriale, et les politiques mises en place par l’Europe dans le but d’y parvenir Son intervention est suivie de celle de Cyril Robin-Champigneul, chef de la Représentation régionale de la Commission européenne à Marseille et membre du Mouvement Européen France. L’opinion publique a tendance à percevoir l’Europe comme une entité abstraite et technocratique mais Benoît Montabone tente de nous montrer la présence européenne au niveau local et les politiques mises en œuvre pour harmoniser le développement européen.

(suite…)

Ce que le genre fait à la géographie (Podcast)

Retrouvez en podcast audio le Café Géo de Reims du 09 avril 2014, consacré à  « Ce que le genre fait à la géographie » , avec Marianne Blidon (maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Catherine Giard (présidente de l’association « Les désobéissantes »),

https://podcast.univ-reims.fr/videos/?video=MEDIA140418162521944

Le territoire français à l’épreuve des mutations industrielles (Vidéo)

Retrouvez en vidéo le Café Géo de Reims du 19 mars 2014, consacré à « Le territoire français à l’épreuve des mutations industrielles« , avec François Bost (Université de Reims Champagne-Ardenne), Filipe Dias (CCI Reims Epernay).

(suite…)

La Science de l’Eau est-elle la même partout ?

Compte-Rendu du café-géo réalisé le mardi 13 mai 2014 à Albi

La Science de l’Eau est-elle la même partout ? (Réflexion à partir de programmes de recherche sur le Rhône et la Seine)

Présentation par Gabrielle Bouleau, Ingénieure-chercheuse en Sociologie politique au Cemagref—Irstea ADER de Bordeaux

Ce café géo s’inscrit dans le cadre du séminaire épistémologique et théorique du laboratoire GEODE et de l’axe PPES : « Approche relationnelle et Political ecology. Enjeux pour une géographie de l’environnement et du pouvoir », 13 et 14 mai 2014, Albi.

Présentation de la problématique :

On nous enseigne que la composition chimique d’H2O et le cycle de l’eau (évaporation, précipitation, ruissellement et infiltration) sont universels. En est-il de même de toutes les sciences de l’eau ? Est-ce que ce qu’on appelle « eau » est la même chose partout ? Est-ce que ceux qui se présentent comme spécialistes de l’eau la définissent tous de la même façon ? Au-delà des cloisonnements disciplinaires liés à des formes d’eau qui sont reconnues comme très différentes (glaciologie, océanographie, limnologie, …) il existe aussi des traditions régionales dans la manière d’étudier les cours d’eau qui sont rarement explicitées. Quand on essaie de comprendre pourquoi la recherche sur le Rhône a plus exploré le fonctionnement des bras morts que ne l’ont fait les chercheurs sur la Seine, on se rend compte que l’histoire politique de ces fleuves a aussi influencé la manière dont on les a étudiés. La science est produite par des hommes et des femmes qui sont sensibles aux paysages et aux enjeux sociaux de leur temps. Le sens qu’ils donnent à leurs recherches n’est pas uniquement académique. Ce que l’on sait des fleuves dépend des personnes qui se sont passionnées pour eux. Ces passions sont parfois électives. Les résultats de recherche sur l’eau sont souvent des résultats de recherche sur des eaux particulières. Or ces particularités ne sont pas données une fois pour toutes. Elles dépendent des riverains qui se mobilisent pour défendre une autre vision de l’eau dans leur région. L’histoire des mobilisations sur la Seine et le Rhône rend ainsi compte du rôle des riverains dans la construction locale de la science de l’eau et de la manière dont celle-ci influence les politiques publiques qui y sont menées.

(suite…)

Sur la route de la Kolyma, la Sibérie du Goulag à aujourd’hui

Café géographique, au café de Flore (Paris), le mardi 25 mars 2014

Avec Nicolas Werth, Directeur de recherche au CNRS, auteur entre autres de La route de la Kolyma (Belin, 2012). Un débat animé par Jean-Louis Tissier (Professeur de géographie, Univ. Paris 1)

Des lieux (mé)connus 

Jean-Louis Tissier rappelle d’emblée combien La route de la Kolyma (Belin, 2012), ce récit de voyage de Nicolas Werth sur l’un des lieux de l’enfer, croise bien des curiosités de géographes. On visite des lieux d’une singulière mémoire. Il faut dire que Nicolas Werth a travaillé des années sur les archives de l’Union soviétique et reconstruit toute une histoire du phénomène stalinien. A partir de ce travail de fond, il est parti plusieurs décennies après, sur des lieux sibériens connus des géographes de la génération de Jean-Louis Tissier. La littérature soviétique en parlait, les Récits de la Kolyma : quai de l’enfer (1987) de Varlam Chalamov et le Ciel de la Kolyma (1967) d’Evguénia Guinzbourg avaient popularisé le lieu. On est entré par la littérature dans cette très claire taïga, très claire parce que très froide, aux ressources minières importantes (notamment aurifères).

(suite…)

« Page précédentePage suivante »