Les cafés géographiques d’Albi : programme 2023-2024


 

Programme du colloque sur l’intelligence artificielle des 5 et 6 octobre 2023.

 

L’ancienne mine d’or de Salsigne : chronique d’une catastrophe environnementale annoncée ?

Présentation par Frédéric OGÉ, juriste, géographe et ancien Chargé de recherche au CNRS à l’UMR PRODIG. Ce Café Géo a eu lieu le mercredi 11 mars 2020 au café le « Au 14.80 » à Albi à 18h30.

Présentation de la thématique du café géo :

A quatre-vingt-dix minutes en automobile d’Albi, le versant Sud de la Montagne Noire est malheureusement connu mondialement pour la catastrophe environnementale qu’il subit. Sur une surface d’environ 200 km² sont déposées des centaines de milliers de tonnes d’éléments toxiques impactant un large territoire en aval de ce qu’on dénomme par facilité la « mine d’or de Salsigne ».

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L’Égypte : carrefour ou impasse migratoire ?

Présentation par Julie PICARD, Maîtresse de conférences, Université de Bordeaux, INSPE de l’Académie de Bordeaux.

Ce Café Géo a eu lieu le mercredi 20 Novembre 2019 au 14.80, brasserie Sainte-Cécile (Albi) à partir de 18h30.

Présentation problématique :

Moins médiatisée que ses voisins nord-africains lorsque sont évoqués les flux migratoires en Méditerranée, l’Égypte accueille pourtant depuis le début des années 1990 des migrants originaires du sud du Sahara, dont les nationalités et les statuts se sont progressivement diversifiés (demandeurs d’asile, réfugiés, étudiants, autres migrants, etc.). Pour la majorité d’entre eux, l’objectif initial n’était ni d’atteindre l’Europe, ni de rester durablement en Égypte. Pourtant, en dépit de conditions de vie difficiles (discriminations, racisme, absence de politiques d’accueil gouvernementales, instabilité locale), beaucoup se sont finalement installés au Caire (métropole de plus de 23 millions d’habitants), depuis parfois plus de 20, voire 30 ans.

Les recherches de Julie Picard (menées sur place depuis 2005) lui ont permis d’identifier un certain nombre de parcours et de profils de migrants et de mieux comprendre comment ces processus d’ancrage territorial « non prévus » se réalisaient (quartiers d’installation, emploi, réseaux sociaux). Certains acteurs confessionnels (ONG, anciennes Églises missionnaires) mais aussi les propres croyances et pratiques religieuses des migrants sont apparus comme des ressources particulièrement actives dans la vie quotidienne de ces migrants africains, afin de mieux vivre l’exil, l’arrivée et l’« attente ». Julie Picard tentera ainsi de montrer que, malgré leur sentiment d’être « en transit » de longue durée, ces étrangers subsahariens possèdent de multiples compétences afin de s’ancrer et de prendre discrètement place dans la ville

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Les jeux d’argent : quels enjeux de géographie politique ?

Présentation par Marie REDON, Maitresse de Conférence en géographie, Université de Sorbonne Paris Nord (anciennement Paris 13), co-auteur de Géopolitique des jeux d’argent (Cavalier Bleu).

Ce Café Géo a eu lieu le mercredi 20 mars 2019 à la Brasserie des Cordeliers à Albi à partir de 18h30.

 

Présentation problématique :

S’il existe depuis longtemps des travaux de recherche sur les jeux en histoire, en sociologie ou encore en anthropologie, à la fois du côté de la pratique culturelle et du rapport au risque généré par l’addiction, en géographie, les études sur les jeux se sont développées ces dernières années sur le thème des jeux vidéo, des jeux de plateau et des jeux dits institutionnels (tarots, bridge, échecs) avec des géographes comme Hovig Ter Minassian et Samuel Rufat.

Lorsque de l’argent est misé, la possibilité du gain vient se mêler au plaisir du jeu et la pratique ludique devient un secteur d’activité économique à part entière. Ce secteur est organisé différemment selon les pays considérés, de manière plus ou moins contrôlée et formelle, mais existe dans nombre d’États avec une importance croissante. A l’heure où les jeux en ligne se développent, où les téléphones portables permettent de miser et où les paris sont mondialisés, les jeux d’argent interrogent la question de la souveraineté puisque ce secteur est censé être contrôlé par l’État. Comment s’articulent les relations entre Etat et jeux d’argent dans des contextes aussi différents que la France, Haïti, le Timor oriental et le Bénin ?

Les jeux d’argent, dont la pratique relève parfois de l’aménagement du territoire (casinos) ou de la rente de situation (Macao), permettent d’analyser une autre forme de globalisation en mettant en évidence les flux monétaires et matériels qui relient les espaces des jeux. Et puis, derrière les jeux d’argent, c’est aussi tout un système de représentations et une sociabilité qui se lisent. Les mutations actuelles des jeux dits traditionnels (combats de coqs) et les politiques menées pour cibler de nouveaux publics, par exemple en Afrique de l’Ouest (femmes, jeunes) sont porteuses d’enseignement sur les rapports de domination et la circulation des normes et des modèles.

Des pistes de réflexions seront ainsi lancées pour montrer la richesse d’une lecture des jeux d’argent en termes de géographie politique.

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La prison : paradoxe d’un espace d’enfermement et de réinsertion

Présentation par Olivier MILHAUD, Maître de Conférence en géographie, Sorbonne Université. Ce Café Géo a eu lieu le mercredi 13 février 2019 à la Brasserie des Cordeliers à Albi à partir de 18h30.

 

Présentation problématique :

Peut-on réinsérer quelqu’un dans la société en le coupant de ses semblables, en l’éloignant de la société, en le précipitant dans un espace radicalement autre ? A priori, c’est un pari géographique impossible. C’est pourtant ce que cherche à faire l’institution carcérale. La prison est depuis la Révolution française chargée de punir et d’amender, mais aussi de dissuader et de neutraliser, d’instruire et de soigner ; on lui demande même depuis peu de déradicaliser. Comment assurer tant de missions en recevant précisément ceux que le milieu familial, l’école, le marché de l’emploi, ou le tissu social n’ont pas su intégrer ?

Les prisons, longtemps attenantes aux tribunaux de centre-ville, tendent à être implantées de plus en plus dans le périurbain. C’est assurément sources de contraintes pour les proches de détenus, pour les avocats, les personnels et les bénévoles intervenant en détention, et cet éloignement plonge symboliquement dans l’oubli une bonne partie des quelques 200 établissements pénitentiaires français. Les distances s’accroissent architecturalement. Entre les murs, tout semble reposer sur la séparation et la partition : séparation entre le dedans et le dehors, entre bâtiments, entre étages, entre cellules. Comme le rappellent les personnels pénitentiaires, il y a un objectif de réinsertion mais un impératif de sécurité. Et ce principe sécuritaire séparatif se traduit chez les personnes détenues par tout un usage habile de l’espace, pour sortir de la cellule et mieux passer le temps.

Ce café géo explorera toute la géographie interne d’une prison.

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Les ségrégations dans l’enseignement supérieur au prisme des dispositifs d’affectation : des inégalités liées à ParcourSup ?

Présentation par Leïla FROUILLOU, Docteure en Géographie et Maitresse de Conférence en Sociologie, Université Paris Nanterre

Ce Café Géo a eu lieu le mercredi 05 décembre 2018 à la Brasserie des Cordeliers à Albi à partir de 18h30.

Présentation problématique :

Il existe des ségrégations universitaires, définies par analogie avec les ségrégations scolaires (écarts sociaux et scolaires entre les publics de différents établissements, se traduisant par des inégalités sociales).

Lors de ce café géographique, Leïla Frouillou analyse non seulement les hiérarchies disciplinaires mais aussi la concurrence entre établissements à partir des seize universités publiques franciliennes ces dernières années. Les dispositifs d’affectations tiennent un rôle central dans la genèse de ces écarts de publics, par exemple à travers la mise en place de priorités académiques qui constituent des inégalités d’accès aux universités. Ces inégalités peuvent être discutées à partir du récent dispositif Parcoursup. Ce dernier assouplit encore la sectorisation tout en promouvant une figure du candidat aux études supérieures auto-entrepreneur de son parcours scolaire dans un contexte de mise en concurrence des formations comme des candidats, et de saturation des capacités d’accueil dans certaines formations.

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Vers une politique plus égalitaire de l’espace public ?

Présentation par Edith MARUEJOULS, Docteure en géographie, Bureau d’études L’ARObE (L’Atelier Recherche OBservatoire Egalité), Chercheuse associée au laboratoire ADESS/CNRS de l’université Bordeaux Montaigne.

Ce Café Géo a eu lieu le mercredi 14 février 2018 exceptionnellement au sein de l’INU Champollion d’Albi à partir de 18h30. 

Présentation problématique :

Quelles relations peut-on faire entre la répartition différenciée des femmes et des hommes dans la cour de récréation, dans les loisirs, dans l’espace public, dans la charge mentale et l’urbanisme ? En quoi l’approche par le système du genre permet d’interroger la création, l’aménagement et les usages des espaces publics ?

La démarche qui consiste à étudier les espaces sous l’angle de la dynamique des rapports sociaux de sexe questionne notre « consentement collectif » à ce qui fait société. Observer ensemble les effets structurels du système de genre au cœur des inégalités basées sur le sexisme nous (re)donne du pouvoir en privilégiant les valeurs sur la norme. Au-delà des analyses statistiques et de la définition opérationnelle des inégalités, le débat s’articule alors autour des notions de mixité, de partage, et redéfinit les espaces publics comme espaces de négociation, de renoncement et d’égale liberté. De l’occupation légitime à l’occupation égalitaire, il s’agit de déconstruire l’appréhension des espaces et des équipements publics afin de dépasser les prescriptions d’usages pour proposer des espaces « d’émancipation » favorisant la relation entre les unes et les uns.

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La prévention des désastres : quels défis ?

Présentation par Julien Rebotier, Chargé de recherche au CNRS à l’Université Toulouse – Jean Jaurès, membre du laboratoire LISST.

Ce Café Géo a eu lieu le mardi 10 avril 2018 à la Brasserie des Cordeliers à Albi à partir de 18h30.

Présentation problématique :

Sur la base de quelques questions et définitions conceptuelles initiales destinées à établir un cadre problématique commun avec la salle sur la question des risques dits naturels et de leur gestion, la présentation va s’organiser en trois temps.

Dans un premier temps, il s’agira de montrer que les risques naturels n’existent pas, mais sont bien le produit de rapports sociaux et de dynamiques de peuplement.

Dans un second temps, la « fabrique » des risques ainsi décrite sera présentée à la fois comme une marque et comme un levier de rapports sociaux et de rapports à l’espace différenciés.

Un dernier point permettra d’ouvrir la discussion sur les contributions possibles de la recherche en sciences sociales, et particulièrement en géographie critique, sur l’étude et la prévention des risques de désastre.

Pour les besoins de la démonstration, on mobilisera des territoires pour la plupart urbains, et aussi variés que ceux pris au Venezuela, en Equateur, en Haïti, ou au Chili, mais aussi en France ou au Portugal. En outre, l’échange avec le public autorisera sans doute de mobiliser nombre d’exemples locaux.

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Le temps : nouvelle clé du développement urbain ?

Présentation par Dominique Royoux, professeur de géographie à l’Université de Poitiers et directeur du laboratoire Ruralités.
Ce Café Géo a eu lieu le mercredi 13 décembre 2017 à la Brasserie des Cordeliers à Albi à partir de 18h30.

Présentation problématique :

En Italie, durant les années 1980, l’accès au travail pour les femmes a permis de repenser la gestion du droit au temps et de remettre en cause le rapport entre les genres. C’est le point de départ des politiques du temps qui se sont peu à peu diffusées dans le reste de l’Europe, et très rapidement en France. Les politiques temporelles, en faisant l’articulation entre temps sociaux et territoriaux, questionnent la société. Elles se posent en alternative à l’ensemble des pratiques contemporaines de construction de la ville et apportent donc un nouvel éclairage sur les pratiques d’aménagement urbain. La prise en compte des usages différenciés dans le temps permet de redessiner de nouvelles pratiques d’investissement de l’espace dans la ville. Penser l’aménagement sous l’angle du temps permet la conception d’infrastructures qui évoluent selon les temps et les usages.

Les citoyens souhaitent aujourd’hui participer à l’élaboration des politiques puisqu’ils sont les premiers utilisateurs des services de la ville. Les politiques temporelles signent un renouveau dans l’aménagement urbain. Elles amènent aussi à repenser l’espace public. En effet, elles peuvent permettre de redynamiser certains espaces peu fréquentés. De plus, les politiques temporelles nous questionnent sur l’usage des espaces en ville. L’objectif est donc de fusionner le temps et l’espace. On peut parler de « chrono-urbanisme ». Le deuxième objectif est aussi d’aménager la ville en alliant le long et le court terme. Le développement de ces politiques permettrait d’associer à la ville une planification plus souple.

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Les Hyper-Lieux : une nouvelle approche de la mondialisation ?

Présentation par Michel Lussault, Professeur d’études urbaines (Ecole Normale Supérieure de Lyon). Directeur de l’Ecole urbaine de Lyon (Lauréat du programme Instituts convergence, CGI)

Ce Café Géo a eu lieu le mercredi 21 mars 2018 à la Brasserie des Cordeliers à Albi à partir de 18h30.

Présentation problématique :

Bien des analyses de l’évolution du Monde contemporain insistent sur son uniformisation irrémédiable. Le jeu conjugué de l’accroissement des mobilités et de leurs vitesses, de l’accélération des rythmes sociaux, de l’empire nouveau du numérique et de la standardisation des paysages, des objets et des pratiques imposée par la globalisation du capitalisme financiarisé, promouvrait une société « liquide » et un espace lisse et « plat » où chaque position vaut une autre, où les différences s’estompent jusqu’à disparaître, jusqu’à aliéner l’individu, appauvrir sa sociabilité, la placer sous contrainte et sous contrôle. Cet « air du temps » a même pu trouver dans le « concept » de « non-lieu » développé par Marc Augé un fétiche, exprimant une doxa dominante, sans cesse rebattue et diffusée.

Or, une observation attentive des dynamiques actuelles confronte immédiatement à des situations bien plus complexes. En effet, concomitamment à une incontestable tendance au triomphe du générique et du standard, il est frappant de constater que les lieux font retour et comptent de plus en plus pour tout un chacun. Le Monde, travaillé par l’urbanisation et bouleversé par l’entrée dans l’anthropocène, se différencie de plus en plus en lieux qui s’affirment comme des « prises » de la mondialisation, des attracteurs et des ancrages de la vie des humains. Ce sont les endroits spécifiques où la co-habitation des individus se concrétise, se réalise et s’éprouve dans toute sa richesse et son intensité d’expérience vécue. Un des emblèmes en sont ce qu’on définira comme des « hyper-lieux », là où convergent les humains, les non-humains, les réalités matérielles et immatérielles et où, bon gré mal gré, les sociétés se composent et des formes politiques nouvelles s’ébauchent. Ainsi le Monde est à la fois de plus en plus globalisé et homogène et de plus en plus localisé et hétérogène : cette tension est constitutive de notre contemporanéité.

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