Dessin d’apprentissage en Irlande

Dessin du géographe n°43

Le stage de géomorphologie et environnement destiné aux étudiants de licence de l’Université Paris 1 a eu lieu en Irlande en mai 2012.

Il s’est déroulé dans la région de Sligo, au nord-ouest de l’Irlande.

L’objectif est de leur faire découvrir un terrain, de construire des problématiques et de les mener à une certaine autonomie dans l’observation et dans la réflexion. Dans l’équipe enseignante, Marie Chenet a réalisé un film : « apprentis chercheurs », qui montre le déroulement  du stage et l’apprentissage des différents groupes confrontés à des milieux différents et à des questionnements de recherche.

Le dessin de paysage constitue une entrée en matière pour prendre possession du terrain au début du stage. Nous arrêtons les étudiants derrière les dunes de la flèche littorale de Conor Island, presque à l’abri du vent, pour dessiner le paysage imposant de la montagne de Ben Bulben.

D’après la carte de l’Ordnance Survey of Ireland

D’après la carte de l’Ordnance Survey of Ireland

Il s’agit d’un bel entablement de calcaire carbonifère qui culmine à 526m. Le massif élevé a en partie échappé aux nappes de glace quaternaires qui ont raclé les basses pentes et étalé des moraines en collines allongées. Le havre lui-même est parsemé de gros blocs erratiques.

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Qui est le plus pauvre du monde ?

José Mujica, le « président le plus pauvre du monde »

José Mujica, le « président le plus pauvre du monde »   

Madagascar, le pays le plus pauvre du monde ?

Madagascar, le pays le plus pauvre du monde ?

Première bonne nouvelle de l’année, selon Michael Bloomberg, le maire de New York, Bill Gates est redevenu l’homme le plus riche du monde avec plus de 78 milliards de dollars en poche, et de nombreux médias ont répercuté cette importante information. Nous voilà soulagés ! C’est qu’il nous a fait peur en 2012, Bill Gates, détrôné qu’il fut par le Mexicain Carlos Slim, symbole des pays émergents qui détrônent l’Amérique… En jetant des milliards par les fenêtres pour essayer de  rendre le monde plus équitable, Bill Gates prenait pourtant un risque. Les résultats de l’année 2013 ont montré que l’investissement était au contraire juteux !

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Quadraturin
Turin, Piazza Castello (Cliché de Jean-Louis Tissier)

Turin, Piazza Castello (Cliché de Jean-Louis Tissier)

Le centre de Turin (Google Earth)

Le centre de Turin (Google Earth)

Chers Amis

Turin, le 20 mai

Il est 20 h 50 et l’angle nord de la Piazza Castello désertée par les touristes (et nos étudiants de géographie urbaine) me fait un curieux signe… Dans ce paysage urbain à la Chirico je me rappelle que ce dernier, séjournant à Turin, relevait que dans cette ville « Toute la nostalgie de l’infini se révèle à nous derrière la précision géométrique de la place »… A l’exception d’une silhouette accompagnant un chien pour sa miction crépusculaire le géographe à l’ancienne se retrouve seul… Bien seul (enfin seul ?). Ce vaste espace public est ainsi livré à mes ruminations privées, dont je vous fais impudiquement part dans ce billet.
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Roland Pourtier : Les États africains sont-ils condamnés à la faillite ?

Café géographique, Strasbourg,
Mercredi 23 octobre 2013

Curieuse question ! Peut-on parler d’une possible faillite des États africains, comme dans les années 1990 ? « Négrologie : pourquoi l’Afrique meurt », avait écrit Stephen Smith en 2003. C’était le comble de l’afro pessimisme. Un débat avait eu lieu, Boubacar Boris Diop, Odile Tobner et François-Xavier Verschave répondant « Négrophobie » (2005) aux « négrologues ».

Aujourd’hui, on n’est plus dans l’afro pessimisme. Bien au contraire : Courrier international titre en 2013 « Afrique 3.0 » (c’est-à-dire l’Afrique d’aujourd’hui), sous-entendu après « Afrique 2.0 » (les Indépendances) et Afrique 1.0 (la colonisation). Aujourd’hui, les publications vantent l’Afrique, sa croissance, ses changements. Jean-Michel Sévérino, avec « Le temps de l’Afrique » (2010), a été l’exemple type de l’afro optimisme ; sa parole a eu d’autant plus de retentissement qu’il avait été le patron de l’Agence Française de Développement. Les organismes internationaux tiennent tous le même discours. On parle des « lions » africains, on vante la croissance à 5 % par an, on fonde l’optimisme sur la jeunesse du continent. Il y a très peu de voix discordantes : Axelle Kabou (« Et si l’Afrique refusait le développement », 1991) parle d’une révolution chromatique : on est passé du noir au rose.

En fait, répondre à la question posée dépend de la perspective selon laquelle on se place. Il ne faut pas confondre les flux (la croissance, qui est forte) et les stocks (le point de départ, qui est très bas). Ainsi, en termes d’IDH, parmi les trente derniers pays classés, 27 sont africains ; les « intrus » sont l’Afghanistan, Haïti et le Yémen… Le PIB moyen par habitant est sur la planète de 12 000 dollars ; en Afrique, il est de 3 000.

Mais, avec ses 57 États, le continent est très divers. Il y a des États « faillis », comme disent les politologues : la Somalie, le Mali ; des États fantômes, comme la République centrafricaine, le sentiment de délaissement expliquant d’ailleurs la rébellion. Des narco-Etats, comme la Guinée-Bissau, fondant leur quête de ressources sur des trafics juteux. Les conflits de l’est de la République Démocratique du Congo sont récurrents. Sans compter la Libye, dont on ne parlera pas, afin de réserver la réflexion aux pays sud-sahariens. Partout, les États sont fragiles. Mais les situations sont aussi très changeantes. Après des années de guerre, la Côte d’Ivoire retrouve le chemin de la croissance, mais aussi de la sécurité. De même, Libéria et Sierre Leone ont bien redémarré. Il n’y a pas d’Afrique condamnée ; il n’y a pas non plus de bons élèves qui aient réussi définitivement. Certes, peu États ont échappé à la guerre. Le Congo versa dans le conflit civil dans la semaine qui suivit l’Indépendance ; puis il y eut le Biafra, le Tchad à plusieurs reprises, la Somalie, l’Érythrée, etc. Le conflit du Sahara occidental n’est pas réglé. Le Somaliland reste un État qui n’est reconnu par personne, ce qui est quand même étonnant, alors que l’Érythrée et le sud-Soudan, également nés d’un démembrement d’États issus de la décolonisation, l’ont été. Depuis 1960, année de la majorité des indépendances, il y aurait eu en Afrique autant de morts que durant la seconde guerre mondiale. Pourtant, beaucoup de problèmes ont été réglés.
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Multinationales et territoires, histoire d’investissements européens dans les ordures d’Egypte

Ce Café Géo s’est tenu le 9 octobre 2013 au Café de la Cloche à Lyon.

L’intervenante Lise Debout a soutenu une thèse en 2012 : Gouvernements urbains en régime autoritaire. Le cas de la gestion des déchets ménagers en Égypte téléchargeable ici (PDF) . Elle nous présente une partie de ce travail dans cette communication qui a pour thème la territorialisation des politiques publiques en régime autoritaire.

À travers le cas de la réforme de la gestion des déchets ménagers, les questions notamment abordées dans cette thèse sont les suivantes :

– Comment mettre en œuvre une politique publique en régime autoritaire ?
– Quelles sont les marges de manœuvre des territoires locaux pour adapter le contenu de ces politiques publiques dans un contexte d’extrême centralisation et d’absence de représentants légitime de la population au niveau local ?

Dans ce cadre, c’est aujourd’hui plus précisément l’enjeu de l’implantation des multinationales dans la gestion des déchets en Égypte qui seront analysées.
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La mobilité comme mode de vie : les Gens du Voyage entre hospitalité et rejet

Compte rendu du café géographique de Rennes
Café animé par Céline Bergeon, Docteure en Géographie, laboratoire Migrinter (Poitiers)

Le terme que j’emploie pourra, peut-être, questionner certains d’entre vous, mais j’ai choisi de les appeler Voyageurs dans un souci « éthique » : j’ai souhaité conserver la façon dont les acteurs que j’ai rencontrés se nommaient afin d’être la plus fidèle à la réalité que j’avais rencontrée. D’autres parleront de Tsiganes, dans d’autres contextes, j’utiliserai moi aussi le terme de « Tsiganes », mais aujourd’hui je vous parle de ceux qui ont fait l’objet de ma thèse et qui se nommaient eux-mêmes Voyageurs donc je souhaite rester sur ce chemin-là. Nous pourrons y revenir, si vous le souhaitez, lors des questions et du débat. Ces Voyageurs, sont, en France, d’après les derniers rapports officiels du gouvernement, entre 180 000 et 300 000, et en Belgique ils seraient environ 15 000. Population appelée plus communément « Gens du voyage » en France ainsi qu’en Belgique (spécificité franco-belge).

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Géographie de la maigreur : réalités et représentations

Depuis quelques mois maintenant, les Cafés géographiques sont sur Facebook. Et, comme tous ceux qui s’y sont essayés, ils reçoivent des publicités « ciblées ». Passons sur le fait que Facebook propose nécessairement à toute personne qui aurait sélectionné, pour son profil, le sexe féminin, des publicités sur les régimes (une femme aurait comme « nécessairement » des kilos à perdre)… Passons également sur la dangerosité des régimes proposés. Mais intéressons-nous aux représentations et à la géographie de la maigreur.

Un compte Facebook inscrit en France reçoit de telles images : la maigreur comme critère esthétique de beauté.Puisqu’on vous dit que c’est un secret d’« Hollywood » ! La symbolique de ce haut-lieu de la production cinématographique et sérielle est ici évoquée pour rappeler que la maigreur est devenue un des arguments de marketing et de beauté hollywoodiens. Des actrices ont récemment fait connaître, via les réseaux sociaux notamment, leur désaccord sur les retouches de leur corps pour les affiches de leurs films. Dernier exemple médiatique en date : Ashley Benson critiquant en décembre 2013 les retouches de l’affiche de la saison 4 de la série dans laquelle elle joue, Pretty Little Liars, depuis son compte Instagram. Pourtant, de la maigreur hollywoodienne (à laquelle s’ajoute son corollaire, l’absence de rides) à la maigreur des pays dits du Sud, il existe bien une géographie différenciée, formatée par nos représentations.
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Le MuCem, un phare pour Marseille

Inauguré en juin 2013, dans le cadre de l’évènement MP 13 (Marseille Provence, capitale de la culture européenne), le MuCEM (Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) est le premier musée national délocalisé en région.

Le MuCEM a l’ambition d’être une cité culturelle, un endroit qui n’accueille pas que des expositions mais aussi des débats, des rencontres, des spectacles. Bref, qu’il soit un lieu de vie, ouvert aux vents et aux idées,  une sorte de Centre Pompidou marseillais.

Son succès a été immédiat et enthousiaste. Cela suffira-t-il à changer l’image quelque peu ternie de l’antique cité phocéenne ?

Le J4, navire amiral du MuCEM, dessiné par Rudy Ricciotti.

Le J4, navire amiral du MuCEM, dessiné par Rudy Ricciotti.

Le MuCEM, côté mer : un joyau architectural

Ouvert à l’ensemble des expressions artistiques et culturelles  il se veut rassembleur des    pays riverains de la mer Méditerranée, ouvert au dialogue des civilisations. Il est constitué de trois sites répartis sur 40 000 m2, du port à la Belle de Mai, en plein centre de Marseille. Côté mer : le bâtiment moderne réalisé par Rudy Ricciotti et le Fort Saint Jean réhabilité par Roland Carta. Côté terre : le CCR (Centre de Conservation et de Ressources) situé à la caserne du Muy réhabilitée par Corinne Vezzoni.

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Mais où est donc passé l’espace rural ?

Café géographique « Mais où est donc passé l’espace rural ? », animé par Bénédicte Tratnjek, avec Samuel DEPRAZ (géographe, maître de conférences à l’Université Jean Moulin Lyon 3, chercheur à l’UMR 5600 Environnement Ville et Société), le mercredi 25 septembre 2013 au Café de La Cloche (Lyon).

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Le Café Géo du 25 septembre 2013 accueille Samuel Depraz, maître de conférences à l’Université Jean Moulin Lyon 3. Sa thèse soutenue en 2005 a pour titre Recompositions territoriales, développement rural et protection de la nature dans les campagnes d’Europe centrale post-socialiste. Ses travaux au sein de l’UMR 5600 EVS portent notamment sur les espaces protégés, les politiques régionales de l’Union européenne, le développement local et la gouvernance en particulier dans des communes rurales. Le thème de ce soir, l’espace rural, a été proposé en relation avec le site Géoconfluences pour lequel se prépare un débat « A la une » sur la même question. Il part d’une interrogation de fond, suscitée notamment par les travaux de Jacques Lévy, selon laquelle « tout est urbain », tandis que le rural n’existerait plus.

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L’Italie de la crise

Café Géo, mardi 17 décembre 2013 de 19h30 à 21h30 au Café de Flore (Paris)

Invités :
Dominique Rivière, géographe, Professeure à l’Université Paris Diderot – Paris 7
Aurélien Delpirou, urbaniste et géographe, Maître de conférences à l’Université Paris-Est Créteil

Introduit et animé par Daniel Oster

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Manifestation contre l’austérité budgétaire le 6 septembre 2011 à Rome (photo de Remo Casilli, source : RFI.fr )

L’Italie apparaît comme l’un des « pays malades » de l’Europe du Sud, dans une zone euro durement affectée par ce que l’on appelle « la crise ». Aux problèmes structurels plus ou moins anciens tels que les problèmes de compétitivité de l’économie, le niveau très élevé de l’endettement ou l’instabilité politique, s’est ajoutée la crise de la dette souveraine. Tout cela se traduit par différentes formes de crise, notamment socio-économiques et politiques. Comment  l’Italie se recompose-t-elle sous l’effet de ces crises ? Peut-on y déceler un effet-miroir pour la France ? Deux géographes viennent traiter le sujet analysant les mutations spatiales de la Botte à différentes échelles.

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