Trente ans après son adhésion à l’UE, quel Portugal aujourd’hui ?

Café Géographique mardi 12 avril 2016 au Saint-James, Place du Vigan à Albi.

Présentation par José Alberto RIO FERNANDES, Professeur titulaire au Département Géographie de la Faculté de Lettres de l’Université de Porto et Chercheur au Centre d’Etudes de Géographie et d’Aménagement du Territoire (CEGOT), Président de l’Association Portugaise des Géographes.

Rien n’est plus certain que le changement. Les bouleversements économiques et sociaux qu’a connu l’Europe ces dernières années amènent cette idée à prendre tout son sens. Néanmoins, les changements sont de natures très différentes en fonction des pays, régions et villes. Dans le cas du Portugal, après 1974, on peut parler d’une véritable révolution, telle la profondeur et la diversité des altérations.

Tout d’abord, cette révolution prend source dans un changement politique de taille avec la fin de la dictature. Mais les changements sont aussi très importants dans d’autres domaines. C’est à partir de ces changements que l’on va s’interroger sur la situation actuelle du Portugal. Ce pays, après le « succès » de l’intégration dans l’Union Européenne et son adhésion dans la zone euro, a connu les effets de la crise des subprimes et les problèmes que soulève la dette souveraine.

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Les cartes, en tant qu’outil, permettront de nous questionner sur des valeurs comme la liberté et l’égalité, ainsi que sur le développement, que l’on étudiera dans une dimension territoriale. L’objectif est de mieux comprendre ce pays ouvert au monde bien que situé à l’extrémité de l’Europe occidentale.

Dans une certaine mesure, cette réflexion sur la géographie du Portugal essaie aussi de pouvoir servir comme un moyen de mieux comprendre la France et le Monde auquel on veut contribuer, car chaque pays comme chaque personne se connaît seulement s’il est capable de se comparer aux autres.

Il est curieux de s’interroger sur le Portugal dans une ville comme Albi, qui semble bien loin de ce pays situé à l’extrémité de l’Europe occidentale. Pourtant, c’est en partant de cette volonté de connaître d’autre pays que l’on apprend à mieux se connaître soi-même. José Alberto Rio Fernandes prend exemple sur son expérience, où il dit avoir appris à mieux comprendre le Portugal en étudiant la Norvège, la France ou le Brésil. L’enjeu est alors, après une présentation géographique du Portugal, de voir également différemment la France.

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La carte : Un outil pour comprendre l’actualité internationale ?

La guerre en Syrie, le fléau Boko Haram, le conflit chiites-sunnites ou encore les migrants à Calais sont autant de sujets que le journal Le Monde choisit aujourd’hui de raconter en carte. Depuis quelques années en effet, ce quotidien consacre des pleines pages à la cartographie pour expliquer la complexité des conflits. Si les cartes existent depuis les débuts du journal Le Monde, la place qui est lui est désormais réservée s’inscrit dans une prise de conscience croissante de l’intérêt des lecteurs pour les informations visuelles. Deux journalistes-cartographes au Monde, Flavie Holzinger et Delphine Papin, toutes deux formées à l’Institut français de géopolitique, viennent nous raconter les difficultés qu’il y a à concevoir et réaliser dans l’urgence des cartes pour un quotidien.

Ce Café Géo animé par Flavie HOLZINGER et Delphine PAPIN, journalistes-cartographes au journal Le Monde, docteures en géopolitique, a eu lieu le mardi 12 mai 2015 au Saint-James, Place du Vigan à Albi à partir de 18h30.

La place de la carte dans le journal Le Monde, comparée à d’autres journaux.

Delphine Papin et Flavie Holzinger présentent leur travail au sein du journal Le Monde. Ce travail est un peu particulier, car bien qu’étant journalistes, leur travail au quotidien est de raconter l’actualité en cartes. Leur équipe travaille donc souvent avec le service « international », parfois avec le service « France », parfois avec le service « planète » (qui regroupe les questions d’environnement, de migrations). Avec leur équipe, elles mènent donc une réflexion qui est de raconter l’actualité autrement que par de l’écrit, ce qui, pour le journal Le Monde, est en soi une révolution. La tradition de ce grand journal quotidien, qui fait référence, c’est d’abord l’écrit. La volonté d’intégrer des cartes dans le journal correspond à peu près au moment de la révolution internet où l’équipe s’est aperçue que le lecteur avait besoin, soit de zapper, soit de voir les événements et qu’une grande photo en « une » ou un dessin ou une carte pouvait choquer, interpeller ou questionner. Produire un côté plus visuel pouvait alléger le journal. Cette prise de conscience date des années 2000, bien que la cartographie au journal Le Monde ait toujours été présente. Dès mai 1945, six mois après le début du journal, a été produite une carte du Vercors, dessinée à la main. Le journal Le Monde a toujours été un acteur de la carte. Mais depuis six ou sept ans, l’infographie a pris une place plus importante. Et depuis 4 ans, il y a un virage sur la façon dont Le Monde imagine la carte au sein du journal, qui est totalement nouvelle.

Pour se renouveler, le journal est parti du constat que les Français sont vraiment attirés par les cartes, qui prennent une place de plus en plus importante dans la société, comme on peut le constater par la diffusion d’un grand nombre d’atlas thématiques depuis une dizaine d’années, également avec l’émission du Dessous des cartes produite par Arte.

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Croatie/Slovénie : une intégration réussie ?

Présentation par Joseph Krulic, magistrat et Professeur associé à l’Université de Paris-Est-Marne-La-Vallée.
Ce Café Géo a eu lieu le mardi 07 avril 2015 au Saint-James, Place du Vigan à Albi à partir de 18h30.

Présentation problématique :

Il peut paraître légitime de s’interroger sur le bilan de l’intégration de deux pays de l’ex-Yougoslavie qui ont rejoint l’UE, alors que d’autres pays comme la Serbie, le Monténégro ou la Macédoine continuent des négociations sur ce sujet.

C’est surtout vrai de la Slovénie qui est entrée dans l’UE depuis le 1er mai 2004 et dans la zone Euro depuis le 1er janvier 2007. La Slovénie a connu une période faste, toutes choses égales par ailleurs, entre 2000 et 2008, où l’endettement était inférieur à 43% du PIB, la croissance supérieure à 2% en moyenne, jusqu’à 3,7%. La petite Slovénie (moins de 2 moins millions d’habitants pour un peu plus de 20 000 Km², c’est-à-dire à peine plus que la Bretagne administrative) semblait accomplir, suivant un cliché qui lui colle à la peau, un destin de « petite Suisse » post-communiste au sein de l’UE. Mais les crises politiques et d’abord financières ont montré que le système bancaire était au bord de l’effondrement, et il a fallu recapitaliser les banques slovènes à plus de 4,7 milliards d’euros, chiffre énorme pour un pays dont le PIB oscille entre 3 et 4 milliards d’Euros. La Suisse sans les banques, et qui doit solder dans sa mémoire et son système de valeur et système politique, la mémoire de deux guerres mondiales et la fin de deux empires (Autriche–Hongrie et Yougoslavie communiste), ce n’est pas la Suisse.

La Croatie, entrée dans l’UE le 1er juillet 2013, pourrait paraître moins impactée par l’interaction avec l’UE, mais la négociation a été longue (2005-2013), pour une candidature posée en 2002/2003, et des législations entières ont dû être restructurées (lois sur la concurrence, organisation de la justice, point tout à fait crucial). Comme en Slovénie, un de ses Premiers ministres a été condamné pour corruption (Janez Jansa en Slovénie en 2013, Ivo Sanader, accusé depuis 2009, condamné en 2012 et 2013) en raison, en substance, de logiques européennes de luttes contre la corruption. L’application de la libre concurrence et du droit européen pour la Croatie est un vrai défi. Le Chômage est à un niveau structurel plus important (environ 17% contre plus de 10% en Slovénie).

Dans le dernier tableau économique de l’Europe Orientale (Cf. Jean-Pierre Pagé, CERI, IEP de Paris, 9 janvier 2015), on peut voir que la Slovénie et la Croatie sont les deux seuls pays membres de l’UE, en Europe centrale et orientale, qui sont encore en récession en 2014, voire en 2015. De ce point de vue, leur histoire récente, mais aussi leurs relations avec le passé communiste, celui de la seconde guerre mondiale, mais aussi la très longue durée (depuis le 10ème siècle, puis l’intégration dans le Système des Habsbourg après 1273 ou 1526) mérite d’être éclairées, même brièvement.

On pourrait ajouter que les relations entre ces deux pays si proches, mais si différents, depuis 1991, ont été marquées par de nombreux contentieux (le plus médiatique est celui de la frontière maritime du Golfe de Piran, mais les différends bancaires et nucléaires sont notables. Voir Joseph Krulic « Les relations Slovéno-croates » dans le livre collectif dirigé par Reneo Lukic, 2006, aux Presses Universitaires Laval de Québec, dans lequel 5 contentieux sont analysés.

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Nouvelles énergies. Gaz de schiste : mise en valeur ou dégradation des campagnes ?

Présentation par Sylvain Lapoix, journaliste et auteur de la bande dessinée, Energies extrêmes, parue en 2014 aux éditions Futuropolis (Dessins de D. Blancou), et François Taulelle, professeur de géographie, (Centre universitaire Champollion d’Albi, LISST CNRS – UMR 5193, Centre interdisciplinaire d’études urbaines – CIEU).

Ce Café Géo a eu lieu le mardi 04 novembre 2014 au Saint-James, Place du Vigan à Albi à partir de 18h30.

Présentation problématique :

Depuis la loi interdisant en France la technique d’extraction dite de « fracturation hydraulique » en juillet 2011 de nombreux retours d’expériences se sont faits jours : aux Etats-Unis bien sûr mais aussi au Canada, en Pologne ou en Argentine. Dans chacun de ces lieux, les spécificités locales sont écrasées sous le poids des engins de chantiers et les espaces ruraux conquis avec l’aide de la législation. Les ressources naturelles ne sont plus que des zones de prospections potentielles visant à assouvir la soif d’énergie des industries et des transports urbains.

Compte-rendu :

Compte-rendu réalisé par Fayçal BENMOUFFOK et Gensane BOIT-BRUGEL, étudiants en licence de géographie et d’espagnol au Centre universitaire J.F.Champollion, sous la direction de Thibault COURCELLE et Mathieu VIDAL, enseignants-chercheurs, co-animateurs des Cafés Géo d’Albi.

Source : Blancou D., Lapoix S., Energies extrêmes, Futuropolis, 2014

Source : Blancou D., Lapoix S., Energies extrêmes, Futuropolis, 2014

Eléments de la présentation :

François Taulelle s’est intéressé aux gaz et huiles de schiste en participant à des réunions publiques sur ce sujet en Ardèche. La dimension géographique, notamment celle du paysage, n’est généralement pas prise en compte. F. Taulelle a publié un article à ce sujet dans le journal Libération1 en 2013. L’intérêt des géographes pour les gaz de schistes n’est pas celui des industriels. Les extracteurs s’intéressent au sous-sol et non au paysage. Celui-ci est plutôt une contrainte pour eux car il ajoute de la difficulté à leurs travaux de prospection.

Les recherches menées par F. Taulelle en Argentine dans la Pampa (dans le cadre d’un programme de recherche ANR portant sur les mutations des espaces ruraux) lui ont fait rencontrer d’autres personnes elles aussi intéressées par le sujet. Ensemble, ils ont participé à un colloque sur la problématique des ressources minières en Amérique. En recherchant un spécialiste de la technique d’extraction des gaz de schiste, ils ont fait connaissance de Sylvain Lapoix, journaliste et coauteur de la bande dessinée, Energies extrêmes2, bande dessinée parue en 2014 aux Editions Futuropolis.

Sylvain Lapoix rappelle que ce café géo s’inscrit dans la continuité de son travail, entrepris il y a déjà 4 ans. En guise d’introduction, il met en évidence l’importance du sujet dans nos sociétés actuelles. Lorsque l’on crée une alerte Google sur le gaz de schiste, on reçoit plus d’une centaine d’alertes par jour. Le point de vue géographique dans ce domaine est plus « doux », comparé à la « froideur » qui règne dans le milieu de l’extraction de gaz de schiste. Pas de femme, peu de diversité ethnique. On réfléchit en terme d’autorisation, d’éléments administratifs, de permis d’exploiter et en droits de vente miniers.

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La Science de l’Eau est-elle la même partout ?

Compte-Rendu du café-géo réalisé le mardi 13 mai 2014 à Albi

La Science de l’Eau est-elle la même partout ? (Réflexion à partir de programmes de recherche sur le Rhône et la Seine)

Présentation par Gabrielle Bouleau, Ingénieure-chercheuse en Sociologie politique au Cemagref—Irstea ADER de Bordeaux

Ce café géo s’inscrit dans le cadre du séminaire épistémologique et théorique du laboratoire GEODE et de l’axe PPES : « Approche relationnelle et Political ecology. Enjeux pour une géographie de l’environnement et du pouvoir », 13 et 14 mai 2014, Albi.

Présentation de la problématique :

On nous enseigne que la composition chimique d’H2O et le cycle de l’eau (évaporation, précipitation, ruissellement et infiltration) sont universels. En est-il de même de toutes les sciences de l’eau ? Est-ce que ce qu’on appelle « eau » est la même chose partout ? Est-ce que ceux qui se présentent comme spécialistes de l’eau la définissent tous de la même façon ? Au-delà des cloisonnements disciplinaires liés à des formes d’eau qui sont reconnues comme très différentes (glaciologie, océanographie, limnologie, …) il existe aussi des traditions régionales dans la manière d’étudier les cours d’eau qui sont rarement explicitées. Quand on essaie de comprendre pourquoi la recherche sur le Rhône a plus exploré le fonctionnement des bras morts que ne l’ont fait les chercheurs sur la Seine, on se rend compte que l’histoire politique de ces fleuves a aussi influencé la manière dont on les a étudiés. La science est produite par des hommes et des femmes qui sont sensibles aux paysages et aux enjeux sociaux de leur temps. Le sens qu’ils donnent à leurs recherches n’est pas uniquement académique. Ce que l’on sait des fleuves dépend des personnes qui se sont passionnées pour eux. Ces passions sont parfois électives. Les résultats de recherche sur l’eau sont souvent des résultats de recherche sur des eaux particulières. Or ces particularités ne sont pas données une fois pour toutes. Elles dépendent des riverains qui se mobilisent pour défendre une autre vision de l’eau dans leur région. L’histoire des mobilisations sur la Seine et le Rhône rend ainsi compte du rôle des riverains dans la construction locale de la science de l’eau et de la manière dont celle-ci influence les politiques publiques qui y sont menées.

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Après la Françafrique : la Chinafrique ?

Compte rendu du café géo albigeois du 9 avril 2013

Présentation par Roland POURTIER, Professeur émérite des Universités en géographie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre du laboratoire de géographie PRODIG. Spécialiste de l’Afrique centrale et du bassin du Congo.

Présentation de la problématique :

En une décennie, la Chine s’est hissée au rang de premier partenaire commercial du continent africain, longtemps resté sous la dépendance de l’héritage colonial. Forte de son dynamisme économique et de son statut de pays « en développement » militant contre le colonialisme, elle est devenue un acteur majeur de l’Afrique dont elle accélère l’insertion dans la mondialisation. Le modèle « gagnant-gagnant » a séduit les autorités politiques africaines ; grâce à la compétitivité de ses entreprises, la Chine s’est imposée comme leader dans le secteur des infrastructures ; elle inonde l’Afrique de ses produits industriels.

Mais à quel prix ? Le « troc » pétrole et minerais contre infrastructures favorise-t-il un développement durable, ou n’est-ce que la nouvelle mouture de l’exploitation d’un continent réputé « regorger » de ressources naturelles ?

Si la Françafrique a été décriée, la Chinafrique est-elle au-dessus de tout soupçon ?

Autant de questions alimentant spéculations et rumeurs, d’autant plus que l’information est incertaine, souvent opaque. La déferlante chinoise est de toute évidence portée par les besoins en énergie et matières premières de l’usine du monde.

Mais combien de Chinois se sont-ils engouffrés dans le sillage des grandes entreprises ?  500 000, un million ? Qu’en est-il des « millions d’hectares » de terre soi-disant accaparés par la Chine ? Tandis que la rumeur va bon train, « l’amitié » entre la Chine et l’Afrique commence à être écornée : grèves, manifestations anti-chinoises ternissent l’image d’une coopération proclamant l’intérêt mutuel des partenaires mais qui peine à masquer les enjeux de la realpolitik.

Alors que la Françafrique est en train de disparaître du champ des relations internationales, la Chinafrique rebat les cartes de la géopolitique au bénéfice de la deuxième puissance mondiale.

Peut-on pour autant parler d’un « impérialisme rouge » ?

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Géographie de l’enfermement : quel contrôle politique et social de l’espace ?
Café Géo animé par Bénédicte MICHALON, Docteur en Géographie, chargée de recherche CNRS rattachée à ADES (Aménagement, Développement, Environnement, Santé et Sociétés),Pessac & Olivier RAZAC, Philosophe, ENAP (École Nationale d’Administration Pénitentiaire) d’Agen.

Présentation problématique de Bénédicte MICHALON :

Ce Café Géo portera sur une géographie de l’enfermement. L’enfermement sera appréhendé comme un processus a priori subi, dont il s’agira d’interroger la dimension spatiale. Il sera également analysé comme dispositif de contrôle, au sein duquel des individus vivent (et parfois travaillent) et développent des dynamiques d’appropriation. Différents types de lieux renvoient à cette problématique : établissements carcéraux, psychiatriques, logements fermés pour travailleurs migrants, mais aussi centres de rétention pour étrangers. C’est sur ce dernier type de lieu que la présentation s’articulera, pour décrypter quelques-unes des dynamiques spatiales à l’oeuvre dans le contrôle politique et social qui s’exerce sur les « enfermés ».

A partir d’une étude de la rétention à l’échelle européenne et en Roumanie (pays dans lequel B. Michalon mène ses enquêtes), l’hypothèse de la constitution de modèles d’enfermement sera abordée, ainsi que la circulation dans le temps et dans l’espace. Aux échelles nationales et locales, le rôle des mobilités (migrations, transferts, circulations internes aux lieux de détention, etc.) dans le dispositif d’enfermement, souvent perçu comme statistique, sera décortiqué. A l’échelle des individus (« enfermants », « enfermés », intervenants associatifs notamment), il s’agira de comprendre les interactions et l’émergence de pouvoirs et de rapports de force d’une part, d’actes d’adaptation voire de résistance d’autre part.

Cette recherche s’intègre dans le programme TerrFerme, financé par l’Agence Nationale de la Recherche et le Conseil Régional d’Aquitaine (http://terrferme.hypotheses.org/).

Présentation problématique d’Olivier RAZAC :

La surveillance électronique se développe. Elle s’étend et se diversifie. Dernier dispositif en date : le Placement sous surveillance électronique mobile (PSEM), basé sur une technologie GPS et s’adressant pour l’essentiel à des personnes soumises à des mesures de sûreté. Si elle ne concerne que peu d’individus pour l’instant, cette modalité de la surveillance électronique est particulièrement intéressante en ce qu’elle articule plusieurs régimes de contrôle spatial : l’exclusion, l’inclusion et la traçabilité.

En cela, le PSEM représente moins une rupture avec l’espace carcéral moderne de la prison q’une virtualisation et une diversification de sa manifestation.

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Carte : Des morts par milliers aux portes de l’Europe
Source : Olivier Clochard et Philippe Rekacewicz, décembre 2006.

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Vers une identité et une citoyenneté européennes ? (Th.Courcelle)
Café Géo animé par Thibault COURCELLE, enseignant-chercheur au Centre universitaire Jean-François Champollion

Éléments de problématique :

Les élargissements de l’UE à l’Est en 2004 et 2007, permis par le bouleversement géopolitique qu’a représenté la chute du Mur de Berlin en 1989 et l’implosion de l’Union soviétique en 1991, ont posé, avec les nouveaux candidats à l’adhésion, la question très sensible des frontières de l’Europe ont contraint les institutions européennes à tenter de définir des critères d’européanité fondés sur des valeurs communes. Or ces valeurs, qui doivent être le ciment d’une identité européenne, sont loin de faire consensus, que ce soit au sein de la communauté scientifique et universitaire ou au sein des populations européennes et de leurs représentants politiques.

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L’intercommunalité : quelles conséquences sur la vie quotidienne du citoyen ? (C.Jebeili & S.Guiraud-Chaumeil)
Café géo animé par Cécile JEBEILI, Maître de Conférences en Droit Public à l’Université Toulouse II – le Mirail et Stéphanie GUIRAUD-CHAUMEIL, Vice-Présidente de la Communauté d’agglomération de l’Albigeois, déléguée au projet technopolitain, à l’enseignement supérieur, à la recherche et à l’innovation.

Introduction

Selon la définition de l’INSEE, « l’intercommunalité permet aux communes de se regrouper au sein d’un établissement public soit pour assurer certaines prestations (ramassage des ordures ménagères, assainissement, transports urbains…), soit pour élaborer de véritables projets de développement économique, d’aménagement ou d’urbanisme ».

Si les premières formes de coopération intercommunale sont apparues voici plus de cent vingt ans (suite à la loi du 22 mars 1890 permettant la création d’un syndicat intercommunal à vocation unique), les groupements intercommunaux prennent une place croissante dans l’action publique locale au cours des années 1990, notamment grâce aux lois du 6 février 1992 et du 12 juillet 1999 qui les ont renforcés puis simplifiés, et à celle du 13 août 2004 visant à améliorer leur fonctionnement. Ils couvriront bientôt presque tout le territoire national. [1]

Récemment, la loi du loi du 16 décembre 2010 sur la réforme territoriale a bénéficié d’un écho médiatique important sur des aspects quelque peu controversés, tels que l’élection des conseillers territoriaux, mais les différents aspects du volet intercommunal ont finalement fait l’objet du plus grand consensus. Néanmoins, cette loi, dont l’un des objectifs est « l’adaptation des structures à la diversité des territoires » aura rapidement des conséquences importantes auxquelles ce Café Géo va s’intéresser.

Cécile JEBEILI, Maitre de Conférences en Droit Public à l’Université Toulouse II le Mirail, se propose de présenter les dispositions les plus innovantes de cette réforme en ce qui concerne les territoires, la gouvernance, les moyens de l’intercommunalité ainsi que les nouvelles formes de coopération (métropoles, pôles métropolitains, communes nouvelles) et d’en offrir une lecture critique.

Dans un second temps, Stéphanie GUIRAUD-CHAUMEIL, vice-présidente de la Communauté d’agglomération de l’Albigeois (C2A), fera notamment le point sur les différents enjeux de l’intercommunalité pour le citoyen.

Déjà compétente en matière de transports urbains, d’habitat, de développement économique, des questions des espaces aquatiques, de la collecte et du traitement des déchets, de l’enseignement supérieur et de la recherche, la C2A a récemment franchi de nouveaux caps, notamment avec les transferts de compétences concernant la voirie, l’assainissement dans son ensemble, l’éclairage public, les médiathèques, les déplacements doux et la propreté.

La C2A a été créée au 1er janvier 2003 en regroupant 16 communes (dont 13 étaient déjà réunies au sein de deux Communautés de communes), avant d’accueillir une 17ème commune l’année suivante. La C2A s’étend sur 281km² et comptait, d’après l’INSEE, 82.652 habitants au 1er janvier 2010.

Le territoire de la C2A

Le territoire de la C2A

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