De Bangkok à Bali : géographie du tourisme en Asie du Sud-Est

Café Géo de Montpellier – Mardi 28 janvier 2020

De Bangkok à Bali : géographie du tourisme en Asie du Sud-Est.

Emmanuelle Peyvel, maître de conférences en géographie à l’université de Brest (UBO), EA Géoarchitecture.

 

Pour entrer dans le sujet, nous pourrions partir de l’actualité : le nouvel an lunaire. Le 25 janvier 2020, nous sommes entrés dans l’année du Rat. C’est une période souvent intense en mobilités touristiques en Asie du Sud-Est. Plusieurs dynamiques peuvent ressortir de cet événement.

La première que l’on peut observer est que les villes se vident à ce moment-là. Ceci est représentatif d’une croissance urbaine récente et corrélée à l’accroissement économique qu’ont connu ces pays. Les citadins regagnent leur village natal et progressivement se forge l’idée d’une campagne, un rêve de citadin distinct de l’espace rural agricole productif. Cette dynamique alimente les sociabilités familiales, et permet de  “faire famille”, y compris avec les membres de la diaspora.

La deuxième grande dynamique touristique que l’on peut observer à l’occasion du Nouvel An lunaire concerne les montagnes. Ces dernières sont des lieux anciens de pèlerinage, beaucoup y prient pour s’attirer les meilleures faveurs pour la nouvelle année. Cette mobilité touristique est représentative d’un autre grand ressort touristique en Asie du Sud-Est : la prière. Elle s’intègre pleinement au triptyque « Pray, Play, Pay » proposé par Nelson Graburn pour rendre compte du tourisme domestique asiatique. Payer doit être ici entendu dans le sens de consommer. En effet, le nouvel an lunaire est un moment festif, où l’on a plaisir à s’amuser et à consommer : on achète des souvenirs, on consomme de bons repas, etc. En ce sens, le tourisme est représentatif des sociétés de consommation dont profitent aujourd’hui pleinement les classes moyennes sud-est-asiatiques. Cette mobilité spirituelle s’articule aussi dans certains pays comme le Vietnam à celle du du xuân (littéralement “partir au printemps”). Cette mobilité est commune à d’autres pays d’Asie, il s’agit d’admirer la végétation en fleurs au printemps (les cerisiers au Japon ou en Corée par exemple). En Asie du Sud-Est l’attention est portée sur les abricotiers, les pruniers et les pêchers parce que les fleurs sont jaunes et rouges, couleurs de la fête en Asie.

Les mobilités touristiques en Asie du Sud-Est relèvent donc d’imaginaires et de représentations qui sont propre à ces pays et qui nécessitent un certain décentrement du regard pour les occidentaux.

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L’impact du tourisme de masse sur les sites UNESCO

 

Pour l’INSEE, « le tourisme comprend les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs non liés à l’exercice d’une activité rémunérée dans le lieu visité. » (https://www.insee.fr/fr/metadonnees/definition/c1094)

 

L’activité touristique, en croissance continue depuis plusieurs décennies, constitue un atout majeur pour le développement économique. Il crée plus de 200 millions d’emplois/an à travers le monde et représente désormais 10% du PIB mondial. Cependant, le tourisme de masse excède parfois les capacités d’accueil de certains sites comme ceux du patrimoine culturel mondial de l’UNESCO. Dans ces cas de surexploitation, des impacts négatifs interviennent sur la société, l’environnement et la culture de ces destinations. Le tourisme comprend les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs non liés à l’exercice d’une activité rémunérée dans le lieu visité.

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Le patrimoine naturel du Monténégro : défis touristiques et enjeux de préservation

Le Monténégro est un petit pays des Balkans dont l’essor touristique résulte en bonne part d’un riche patrimoine naturel. En même temps, il est l’objet de mesures de protection importantes depuis plus d’un demi-siècle : quatre parcs nationaux, sites classés à l’UNESCO, etc.

L’intérêt du sujet réside dans les liens ambigus entre l’essor touristique, devenu très important depuis deux décennies, et la protection du patrimoine naturel. Le développement de cette protection attire une clientèle touristique avide de milieux préservés mais, parallèlement, l’afflux touristique occasionne diverses atteintes du patrimoine naturel qui nécessitent des mesures de protection susceptibles de contrôles les flux de visiteurs

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Du populisme et du nationalisme en Hongrie et en Pologne

La Hongrie et la Pologne : des populismes bien implantés (http://files.newsnetz.ch/story/2/4/8/24829055/3/topelement.jpg)

 

La jolie maison de Jean Monnet à Bazoches-sur-Guyonne accueille régulièrement des colloques et conférences sur l’Union européenne, ses réalisations, ses travaux et les menaces qui pèsent sur elle. La semaine dernière, était évoqué un sujet qui inquiète beaucoup de citoyens européens, au-delà des deux pays évoqués, « Le réveil des nationalismes et des populismes en Europe : les violations de l’Etat de droit et des libertés individuelles en Pologne et en Hongrie ».

La volonté n’est pas de stigmatiser deux États voisins mais de montrer comment l’intolérance y est de plus en plus institutionnalisée et les principes fondateurs de l’UE bafoués, même si on peine à trouver un vocabulaire adéquat car « nationalisme » se réfère aussi à la formation de nouveaux États aux XIXe et XXe siècles et « populisme » est un terme ancien qui a été réinstitué récemment.

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Le dessin du géographe N°78 – Christian GRATALOUP, caricaturiste d’Espaces Temps.

Notre collègue Christian Grataloup s’est maintenant fait un nom dans la géohistoire. En témoigne le remarquable Atlas Historique Mondial que viennent de publier les éditions L’Histoire et les Arènes (2019, 655 pages)

Mais il a d’autres talents, qu’il a exprimés dans les premiers numéros d’Espaces Temps dès 1976, où il donnait dans la caricature politico-géographique. Il signait alors CEGER.  Sans doute ne reprendrait-il pas aujourd’hui tous ces dessins : c’était il y a longtemps et on a parfaitement le droit d’évoluer dans ses visions et ses partis pris.

Avec le recul de ce presque demi-siècle (le premier numéro date d’octobre 1975) on peut dire que la critique épistémologique avancée par Espaces Temps rendait un son neuf. C’est bien ce qu’avait compris Maurice Le Lannou, qui prit à partie les initiateurs dans son feuilleton du journal « Le Monde »  intitulé « Des géographes contre la Géographie » les 8-9 février 1976. A quoi d’ailleurs les concepteurs de la revue répondirent dans les mêmes colonnes du quotidien les 14-15 mars 1976 : « Des géographes pour une autre géographie ».

Le débat sur notre discipline sortait du cadre des colloques et séminaires pour apparaître au grand jour.

Il ne s’agit pas de revenir sur cette polémique mais de présenter quelques-uns des dessins de Christian Grataloup issus des premiers numéros d’Espaces Temps d’octobre 1975 à 1979.

 

PREMIÈRE  CARICATURE  Espaces Temps 1977 N° 5.

« La géographie en réponses. Autoportrait d’une incertitude 2 »

Illustration d’une question dans un sondage adressé aux géographes :

« L’importance des travaux en géographie rurale et tropicale est-elle significative d’une vision primitiviste des rapports sociaux ? »

Il paraît qu’à l’époque on pouvait reconnaître le géographe qui bout dans la marmite. 

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L’Arctique : changements environnementaux, développements régionaux, ambitions géopolitiques

Compte rendu du café géographique du jeudi 16 janvier 2020, à 18h30 à Annecy (Café librairie BD Fugue Centre Bonlieu). « L’Arctique : changements environnementaux, développements régionaux, ambitions géopolitiques » par Eric Canobbio, maître de conférences à l’université Paris-VIII Saint-Denis et chercheur spécialisé dans la régionalisation du domaine arctique canadien et ses enjeux géopolitiques.

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La Syrie : une guerre sans fin ?

Fabrice Balanche le samedi 25 janvier 2020 à La Filature au Festival Les Vagamondes à Mulhouse

La Syrie est en 2020 bouleversée par une guerre qui n’est pas terminée. Le Nord-Est est encore sous pression entre Turcs et Kurdes tandis qu’un groupe proche d’al Qaïda, est retranché près d’Alep.

Cependant, les combats semblent se limiter au Nord du pays, avec des attentats et des sièges, mais on commence à voir la fin d’un conflit d’envergure à moins qu’un conflit plus large n’éclate entre Israël et Iran. Dans ce cas, les Israéliens feront peut-être une guerre préventive pour se prémunir d’une militarisation iranienne en Syrie où le gouvernement alaouite (chiite) de Bachar el Assad doit beaucoup à Téhéran.  D’autre part, si on constate actuellement une pause du fait des élections américaines, on peut s’attendre après novembre, si le nouveau Président est Trump ou Biden, à voir éclater un épisode guerrier avec en arrière-plan la question du nucléaire iranien.

C’est dans ce cadre qu’il faut replacer la guerre de Syrie.

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La nouvelle ruralité française

Élisabeth Bonnet-Pineau reçoit ce mardi 28 janvier, au nom des Cafés géo, deux universitaires géographes, Monique Poulot-Moreau, professeure à l’université de Paris Nanterre, et Pierre Pistre, maître de conférences à l’université de Paris Diderot. Ils sont conviés pour traiter d’un sujet à première vue traditionnel, mais en fait en plein renouvellement : la ruralité française. La première s’est particulièrement intéressée, depuis une dizaine d’années, à la périurbanisation et à l’évolution des relations villes-campagnes sous l’angle de la transformation des pratiques agricoles ; le second a étudié la diversité des campagnes en France métropolitaine, de l’influence des manières de les définir à leurs transformations sociodémographiques.

 

1-La première question d’Élisabeth Bonnet-Pineau (EBP) porte sur la définition même de la ruralité. Quels en sont les éléments de spécificité ? Quelle en est la singularité ?

Selon Pierre Pistre (PP), la réponse ne peut être que complexe et change selon le critère adopté. D’abord, la définition du rural en France est étroitement liée à la manière de définir la ville : en effet, depuis le XVIIIe et surtout le XIX siècle, il est avant tout défini comme « tout ce qui n’est pas urbain » (cf. définition de la ville comme un espace de bâtis agglomérés de plus de 2000 habitants). Ensuite, la complexité tient aujourd’hui à la pluralité des définitions statistiques – notamment produites par l’INSEE – qui co-existent pour définir les espaces ruraux ; par exemple, en fonction des critères choisis, la population rurale varie entre 4,5% et 44% de la population totale. Pour clarifier la définition statistique du rural en France, l’INSEE prévoit de publier pour mi-2020 un nouveau zonage spécifique, en associant vraisemblablement des critères démographiques et fonctionnels.

Monique Poulot-Moreau (MPM) insiste sur la difficulté à définir la ruralité selon un critère statistique car les enjeux sont très forts dans les politiques publiques. La définition fait appel à des notions compliquées (par exemple, selon une définition européenne, Le plateau de Saclay fait partie du monde rural). Et où placer la notion de densité (de la population et des réseaux) ? On assiste à un glissement du rural vers de nouvelles ruralités.

 

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Phnom Penh, la ville résiliente [1]

Vue de Phnom Penh depuis le Mékong https://freedomdestinations.co.uk/wp-content/uploads/Image-2-Phnom-Penh-City.jpg

 

Nous voilà à présent installés à Phnom Penh, la colline de Madame Penh. Le déménagement est arrivé plus tard que prévu. A temps, certes, au port de Sihanoukville, mais coincé dans les procédures douanières et les multiples jours fériés de cette fin d’année et notamment le festival de l’Eau.

Nous sommes ravis et enchantés !

Nous sommes aussi dans cette belle période qu’est la découverte d’une nouvelle aventure et d’une culture étrangère, et également dans les souvenirs de nos mamans respectives qui ont vécu au Vietnam. La toute proche Hô Chi Minh-Ville, ex-Saïgon, n’est qu’à 250 km environ de Phnom Penh.

 

Début décembre, nous sommes montés à Siem Reap vers le nord en voiture pour participer au marathon d’Angkor Vat (dix km pour moi seulement). Il faisait 16 degrés le matin. Royal. Les parcours des 10 et 21 km étaient tracés à travers les temples, ce fut merveilleux. Prendre le départ à l’aube et admirer en courant le soleil qui monte timidement derrière les temples…et le silence dans la forêt. Nous n’avons pas eu le temps durant ce court week-end de visiter en détail ces superbes architectures, qui méritent au moins deux jours pleins tant il y a de temples, ce sera l’objet de prochaines balades dans l’année.

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L’esprit géographique de l’œuvre de Jean-Paul Kauffmann

Les Cafés géographiques reçoivent ce samedi 18 janvier à l’Institut de géographie Jean-Paul Kauffmann, journaliste et écrivain, pour dialoguer sur la thématique de l’esprit géographique de son œuvre d’écrivain. Une matinée particulièrement réussie autour d’un invité exceptionnel par son histoire personnelle, sa riche personnalité et la qualité de sa production littéraire.

 

Jean-Paul Kauffmann au milieu de ses « interviewers » (Photo de Jean-Pierre Némirowsky)

 

Cette rencontre se présente sous forme d’une conversation avec l’invité (JPK) animée par le trio Claudie Chantre (CC), Daniel Oster (DO), Michèle Vignaux (MV).

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