Une première version de ce dossier a été mise en ligne le 25 avril 2013. Suite à la panne du site, les liens étaient morts et le travail de republication a nécessité un long travail. Voici donc une seconde version – actualisée – du dossier « Géographies d’Internet » avec les liens vers les articles tels que republiés sur le nouveau site des Cafés géographiques (le dossier complémentaire n’a pas été retravaillé, et n’est pas à jour – et ne prétend nullement être exhaustif).
Dans l’espace virtuel (par le site Internet comme espace-support pour la diffusion de nos activités et textes) comme dans l’espace matériel (dans les cafés où Internet est questionné comme un objet géographique), Internet participe du projet des Cafés géographiques ! Dès la création de l’Association des Cafés géographiques en 1998, les Cafés géo ont investi Internet[1] (l’année même du lancement de Google, ce moteur de recherche « incontournable et sans contenu… »). Lieu de diffusion des annonces des cafés géo et des textes qui entourent nos activités, Internet possède également sa géographie : et de nombreux géographes ont été invités à discuter de celle-ci : la fracture numérique (qui valorise ou dévalorise l’espace géographique), le réseau et les mobilités (qui redessine une géographie des circulations de l’information), l’attache d’Internet au territoire (difficile à percevoir puisque le cyberespace peut paraître a priori naître de « nulle part »), l’importance de la blogosphère dans le renouveau des récits de voyages, le rôle d’Internet comme média (entre information et désinformation), Wikipédia comme « ville mondiale », les aller-retour entre cyberespaces et espaces réels, ou encore les tweets du Pape… sont autant de sujets abordés par les géographes invités dans les Cafés géographiques.
Les géographes proposent de déconstruire des idées reçues, comme celle selon laquelle « l’Internet serait insaisissable pour la géographie »[2]. Non seulement, Internet n’abolit pas la géographie, mais aussi Internet véhicule des images de la géographie, malmenée sur les réseaux sociaux, et participe de la production de données géographiques participatives. Toutefois, les géographes mettent en garde contre l’utilisation des données disponibles sur Internet : le cyberespace, le « géoweb » et la « néogéographie » sont des « outils (…) fascinants, mais ils ne changent pas tout. Les évolutions vont dépendre beaucoup des utilisateurs eux-mêmes, qui parfois détournent ou utilisent différemment ce que les créateurs avaient prévu. Cela ne va pas tout bouleverser, les pesanteurs du monde réel restent et se font sentir. Des nouveaux modes de gestion des rapports aux autres vont surgir cependant, ce dont les géographes doivent se saisir »[3]. Si le vocabulaire concernant Internet s’est rapidement emparé du vocabulaire de la géographie (cyberespace, réseau, géolocalisation, géosécurisation…), Thierry Joliveau note combien « des métaphores spatiales qualifient Internet »[4]. Impossible dès lors pour les géographes de ne pas questionner Internet, sa géographie, mais aussi les représentations de la géographie par le prisme d’Internet comme agglomérat de médias[5]. Parce qu’« Internet interroge le Monde d’une façon singulière »[6].