Comment Le Monde cartographie la planète

Les Cafés géographiques ont bénéficié le mercredi 8 février 2017 d’une soirée exceptionnelle dans l’auditorium du journal Le Monde.

Delphine Papin, chef du service infographie au Monde, Flavie Holzinger et Francesca Fattori, journalistes-cartographes en charge de la partie internationale, nous ont parlé des enjeux qu’il y a à concevoir et à réaliser – souvent dans l’urgence – des cartes pour ce prestigieux quotidien du soir.

Ces trois journalistes sont proches des Cafés géographiques et aussi des Cafés géopolitiques qu’elles ont longtemps animés.  C’est grâce à leur talent et à leur pugnacité que Le Monde a accepté et reconnu l’intérêt de décortiquer l’actualité à travers le prisme de cartes complexes car rien ne s’explique simplement si l’on veut être rigoureux.

Delphine, Flavie et Francesca sont intervenues successivement.

Etre journaliste-cartographe au journal Le Monde (Delphine Papin)

La carte, une nécessité pour  « raconter l’actualité autrement »

Guerre en Syrie, migrants à Calais, attentats en Europe ou Elections présidentielles autant de sujets que le journal Le Monde a fait le choix de raconter en carte.

A côté  des journalistes-rédacteurs, des journalistes-photographes, des journalistes-dessinateurs, il y a depuis quelques années dans l’équipe du quotidien, des journalistes-cartographes dont l’objectif est de faire comprendre l’actualité par le territoire. La carte permet aux lecteurs de mieux comprendre un conflit.  Son rôle est alors d’accompagner le texte voire même de s’y substituer. Si la carte est un des outils utilisés par Le Monde pour traiter l’actualité, cette “révolution” est récente.

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Marseille : plus belle la ville

Marseille est un amas de maisons sous un beau ciel, a dit Victor Hugo. Marseille n’est guère plus riche en monuments du Moyen Age qu’en ruines Antiques, a dit Alexandre Dumas.

Aujourd’hui, la plus ancienne ville de France a mauvaise réputation ! Depuis les années 1960-70, la décolonisation et le déclin des  activités industrialo-portuaires, la crise sévit et diffuse une
grande pauvreté. En ce début du XXIème, la cité phocéenne se proclame euroméditerranéenne, au même titre que Barcelone et Gênes ?

Elle fait aussi le pari, comme Bilbao, les villes de la Ruhr, ou en France Metz ou Lens de renaître en ville touristique. Elle associe une rénovation urbaine talentueuse et un tournant
culturel majeur grâce à la mise en valeur du patrimoine muséal. A Marseille, rien n’est impossible : il y a le TGV, le soleil et la mer…

Le voyage “Marseille : plus belle la ville” a été organisé du 10 au 12 mars 2017 par Maryse Verfaillie pour l’association Les Cafés géographiques (de Paris). Il a bénéficié de la présence de deux intervenants passionnés par leur ville : les géographes Richard D’Angio (CPGE) et Gabriel Ishkinazi (Université).

Retrouvez le livret de cette visite au format PDF : Livret Marseille 36p  (36 pages, 4 Mo)

Chine ancestrale ou éveillée

Chine ancestrale ou éveillée, 20 octobre – 2 novembre 2016

Le voyage a été organisé par Maryse Verfaillie, pour l’association Les Cafés géographiques (de Paris).
Entre Chine ancestrale et Chine éveillée, entre montagnes et littoraux, nous avons balayé 13 siècles d’histoire en 13 jours. Un véritable défi !
Le présent compte rendu est exceptionnel. Il s’agit de la publication du Carnet de voyage du participant Jean-Marie Renard, dessinateur et caricaturiste de son métier.
En dernière page, vous sera également offerte la reproduction d’un tableau réalisé par une autre participante, Marie-Laure Viney.

Le voyage a été réalisé avec l’agence Arts & Vie. Le compte rendu a été mis en page par Bernard Verfaillie, puis publié sur le site par notre webmestre.

Il est constitué de 38 croquis réalisés à partir des sites visités (les croquis 13 et 14, puis 33 et 34 peuvent être vus comme des doubles pages). Il est suivi de caricatures représentant les participants au voyage.

Carnet de voyage en Chine de Jean-Marie Renard

Croquis 1

Croquis 1

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Repas polonais

Repas polonais du 19 novembre 2016
Animation Anna Geppert

Le lieu :

Nous sommes dans la crypte de la Mission polonaise en France, héritage du XIXe siècle où la culture de la Pologne, rayée de la carte de l’Europe, a survécu notamment en France et à Paris. Aujourd’hui, la mission polonaise est un lieu d’appui pour de nombreux travailleurs polonais de l’Ile-de-France qui y trouvent un secours spirituel, un lien social – nombreux sont ceux qui ressentent l’isolement, loin de chez eux. La mission polonaise fournit aussi un appui social à ceux qui sont dans le besoin. A deux pas de la Cour des Comptes, c’est un petit morceau de Pologne à Paris.

La crypte n’est pas un restaurant. Animé par des bénévoles, ce point de restauration n’est ouvert que le dimanche, afin de permettre à ceux qui sont venus de loin de se retrouver après la messe autour d’un repas comme à la maison ou simplement d’un thé avec un gâteau. Les autres jours de la semaine, la crypte est fermée et aujourd’hui, elle a été ouverte pour nous recevoir.

Repas polonais dans la crypte de la Mission polonaise en France Samedi 19 novembre 2016

Repas polonais dans la crypte de la Mission polonaise en France

Samedi 19 novembre 2016

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Une balade de Bellevue à Vélizy et Meudon-la-Forêt

Retrouvez le compte rendu de la sortie organisée à Meudon par les Cafés Géographiques, le 4 juin 2016.

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pdf_icon_16 Sortie géographique à Meudon, 4 juin 2016 (format PDF – 2Mo)

Iles en Seine en aval de Paris

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La journée «  îles en Seine » a été préparée par Maryse Verfaillie pour l’association Les Cafés géographiques (de Paris). Nous ignorerons Boulogne, ville dotée d’un patrimoine exceptionnel des années 30, où sont nées l’automobile et l’aviation, entre bois et fleuve, tout près de la capitale.

Nous concentrerons nos découvertes sur Billancourt, la ville que Sartre ne voulait pas désespérer, mais qui n’existe plus. Une nouvelle ville pionnière, du XXI ème siècle,  est en cours d’édification sur la ZAC- Ile Seguin – Rives de Seine. Quatre communes sont associées au projet : Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux, Meudon et Sèvres. Une nouvelle fois, les plus grands architectes  sont convoqués : Jean Nouvel, Norman Foster, Dominique Perrault, etc. Il suffit de passer des ponts, d’enjamber des îles  et c’est tout de suite l’aventure…

Historique

Landes, forêts et marécages ont dissuadé l’installation des hommes avant le Moyen Age dans le méandre de la Seine, royaume des lièvres ou repère des canailles. Mais lorsque Louis XIV, « le premier banlieusard » fit construire le château de Versailles en 1682, il fallut lancer un  pont sur la Seine. Il traversait alors l’île de Sèvres devenue île Seguin.

Dès le XVIII ème, les abords de la route royale se couvrent des demeures bourgeoises des commerçants et artisans du roi tandis que des châteaux aristocratiques, ceux des courtisans, s’élèvent sur les coteaux de Sèvres et de Meudon. A l’orée du XIX ème s’invitent les artistes, qui plantent leurs chevalets parmi les coquelicots de l’île Seguin.

Une ville bicéphale : de Boulogne à Boulogne-Billancourt

Au XIX ème, entre 1825 et 1840, un certain monsieur de Gourcuff achète une ferme  et crée un « village de Billancourt » avec son église, ses rues, ses maisons. Ce lotissement, centré sur la place Jules Guesde, est la première opération d’urbanisme billancourtois. De nombreuses usines s’implantent alors : céramique, chimie, parfumerie. Les blanchisseries très nombreuses sur la Seine s’industrialisent. La dernière ne disparaît qu’en 1995 ! Une architecture industrielle naît : de grands ateliers sont couverts de sheds –toits en dents de scie, asymétriques – et sont surplombés de grandes cheminées en brique. Bientôt Boulogne et Billancourt ne feront plus qu’une, résidentielle au nord, ouvrière au sud

Dans les années 1920-1930, les époux Kahnweiler, marchands d’art et mécènes, instituent les « dimanches à Boulogne ». Ils reçoivent : Braque, Satie, Artaud, Max Jacob, Man Ray, Diaghilev, Malraux, Juan gris …. Le maire, André Morizet, entouré d’architectes et d’urbanistes (Le Corbusier, Mallet Stevens, Tony Garnier, etc.) va faire de Boulogne une ville d’art. C’est ici que s’installent les premiers studios de cinéma, ceux qui créèrent le Napoléon d’Abel Gance et la Grande Illusion de Jean Renoir.

Boulogne-Billancourt, ville de modernité et d’inventivité

Et puis un jour, une rumeur mécanique enfle dans la ville, qui devait aboutir à la naissance de la 4 CV Renault, en 1945. Finie la pastorale. Les premiers tanks sont nés à Boulogne-Billancourt. Les usines ont chassé les guinguettes, les fumées ont chassé l’odeur de l’aubépine et du linge frais. Fini les dimanches à Boulogne, bonjour la ville ouvrière.

L’épopée Renault commence en 1898, lorsque Louis met au point sa première automobile. En 1899, il fonde avec ses frères la Société Renault, implantée à Billancourt. D’autres usines d’automobiles s’installent alors, puis des usines aéronautiques, celles des frères Farman et des frères Voisin. L’émulation et la compétition font rage.

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Jura, nous voilà !

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Dans la haute chaîne du Jura, entre les Rousses et le lac de Joux en Suisse,  le car glissait comme un reptile. Le paysage défile comme un cinémascope, la silhouette effilée des sommets, les barres calcaires entre les sapinières, l’ovale des lacs bleu ciel dessinant un petit pan de ciel bleu sur la campagne verte et dont l’air était jauni par le soleil. Nous étions là, à chercher ce que la montagne pouvait nous raconter de nous mêmes que nous n’aurions même pas songé à trouver, une émotion, une surprise, une certitude, une inquiétude peut-être. Dans le défilé des sapins qui nous accompagneraient au lac de Malbuisson que Courbet voyait comme un trou noir, les vaches étaient indifférentes à notre passage. Mouthe et son clocher coiffé d’un bulbe aux couleurs froides offrait la sidération d’un village ordinaire du haut-Jura, rue principale élargie pour les congères hivernales de neige, maisons protégées du vent par des tôles dessinées comme des écussons, voitures stationnées en désordre, femme secouant un tapis à la fenêtre, maquignon montant dans un camion de bestiaux. C’était donc cela, le Jura. Un canton de l’univers où des gens nés-là étaient restés sans vraiment l’avoir voulu, ouvrant les fenêtres en cette fin d’été chaude et qui allaient s’apprêter pour la saison du grand manteau blanc.

Frontière

Dole

Dole

Pourtant, entre Dole et Besançon, les deux capitales du comté de Bourgogne, sept jours pleins n’ont pas suffi pour accumuler des images, questions, étonnements sur ces lieux dont personne ne sait s’il faut les nommer Jura, Comté, Franche-Comté, Revermont, Haut-Doubs, porte de Bourgogne, Haute-Saône. Sauf si les limites ont un sens qui est de tendre un miroir dans lequel on se regarde. De préférence avantageusement, face à l’autre, déprécié pour ne pas déchoir dans notre image de soi. De fait, tout semblait frontière, ligne, marquage. Invisibles : mine de sel du trias fixant les installations d’extraction, périmètre d’une appellation viticole ou fromagère, microclimat, limite indécise de la hêtraie-sapinière, frontière géopolitique. Ou visibles : vignobles peignés, champs marquetés des hauts plateaux, ruisseaux et rivières ourlés de saules, clochers traçant le chemin de la terre au ciel, horizons en enfilade des plis géologiques.

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Sur la route de Dijon

Sur la route de Dijon
8-10 avril 2016

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Le voyage a été organisé par Maryse Verfaillie pour l’association Les Cafés géographiques (de Paris). Les deux journées ont été préparées par Françoise Mourot, notre intervenante sur place. Jean-Pierre Chabin, maître de conférences honoraire de géographie et de climatologie de l’Université de Bourgogne nous a fait découvrir les multiples facettes de la célèbre commune de Gevrey-Chambertin. Mille mercis.

 

 De la Bourgogne émane un mélange rare d’enracinement paysan et d’envolée ambitieuse sur des horizons élargis. Une grande voie terrestre, un coteau, des marchands, il n’en fallait pas plus pour que le vin soit bon ! Entre Val de Saône et Montagne (la Côte de Nuits) Dijon, capitale régionale prend ses aises.

Le carrefour bourguignon

La Bourgogne est une région historique prestigieuse dont le cœur a battu à Bitracte, capitale des Eduens, puis dans le monastère de Cluny à partir du X ème, puis dans celui de Cîteaux à partir du XI ème. Il a battu plus tard à Dijon, capitale du duché des Grands ducs d’Occident qui faillirent mettre à terre la royauté française. Mais la région Bourgogne actuelle est bien différente du duché, devenu province après son annexion par la France en 1478.

La  Bourgogne est essentiellement un seuil entre le Bassin parisien et le couloir de la Saône et du Rhône. Reliant Europe du nord et Europe du sud, le carrefour fut très tôt fréquenté. Mais il a migré au cours des siècles.

Depuis l’Antiquité la région est traversée par de grands axes de communication. Dès le VI ème avant J.C., c’est par la Bourgogne que passe la route de l’étain qui unit la Cornouaille à l’Italie.

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Repas géo colombien

Mercredi 23 mars 2016
Avec Pierre de VIZCAYA
Au  restaurant Mi Ranchito Paisa  37 rue Montholon 75009 Paris

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Pierre de Vizcaya est né au Panama puis a vécu à Cali en Colombie toute sa jeunesse. Il a accepté de nous parler de son pays d’origine et de sa cuisine.

La Colombie

La Colombie, ainsi baptisée en souvenir du découvreur des Amériques, présente l’une des plus étonnantes mosaïques de milieux naturels que l’on puisse trouver dans un ensemble andin pourtant riche en contrastes. Elle est, par son relief, la plus fragmentée des républiques andines : les Andes se divisent en trois branches principales, qui enserrent de grandes vallées, celles du Magdalena et du Cauca. Pourtant, les montagnes n’occupent même pas le tiers de la surface totale.

Elle se situe au nord de l’Amérique du Sud et dispose de deux façades maritimes : l’une au nord sur la mer des Caraïbes, l’autre, à l’ouest, sur le Pacifique.

Par son climat, la Colombie, traversée au sud par l’équateur , appartient à la zone tropicale humide, qui détermine ses possibilités agricoles, compte tenu de la variété induite par les contrastes d’altitude.

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Repas géo sénégalais

Mercredi 18 novembre 2015
avec Marie Cormier-Salem
Au Petit Dakar
6 rue Elzevir 75003 Paris

Un précédent Repas Géo sénégalais s’est déroulé le 24 janvier 2008 dans le même restaurant, http://cafe-geo.net/repas-senegalais/.

Pour commencer Michel Sivignon verse sur le sol un peu de bissap. En Casamance on verse toujours sur la terre un peu de la boisson qu’on va partager pour remercier des dons de la nature et des prélèvements que l’on y effectue, pour honorer les ancêtres et évoquer la mémoire de ceux qui ne sont plus. Michel Sivignon évoque notre collègue géographe Matthieu Giroud tué au Bataclan le vendredi 13 novembre.

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Puis Marie Barthélémy qui nous a cuisiné ce repas nous dit que le Thiéboudiène dont la transcription wolof/ sénégalaise est : cee bu jen, (les termes en wolof ont été francisés pour une lecture plus aisée) le plat principal, se mange chaque vendredi chez elle à Gorée alors que le Yassa est un plat du dimanche. Elle nous donne son menu : pastels et accras de niebbé, thiéboudiene et yassa au poulet, et en dessert thiacry (couscous de mil et lait caillé).

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