Le partage du Nil

Retrouvez l’article de Bernard Charlery de la Masselière (Professeur de géographie à l’UTJ2), tenant lieu de compte rendu de son café géographique “Le partage du Nil”, présenté le 25 mars 2015 à Toulouse.

L’article est téléchargeable au format PDF (1,5 Mo) : afrique-de-l-est-et-question-du-Nil.pdf

Habiter au gré des vents en Méditerranée

 Clément Barniaudy, Maître de conférences à la Faculté d’Education de l’Université de Montpellier

Retrouvez également les diapositives de présentation au format PDF : cafe-geo-vents.pdf (14Mo)

La perception que nous avons du vent est moins celle d’un air en mouvement objectivable (sa définition scientifique) qu’une matière vivante qui nous enveloppe et avec laquelle nous composons Habiter au gré des vents, c’est s’immiscer dans cette matière sensible. De par nos expériences, nous pouvons facilement observer que le vent est partout à l’extérieur comme à l’intérieur de nous : essayez seulement de parler sans souffler… c’est bien impossible. Au mouvement perpétuel du souffle en nous, répond celui du vent dans le milieu. Le vent sculpte le paysage, influence les gens et leur mode d’habiter. Il peut être une contrainte comme un allié, devenir le support d’une pratique ludique ou encore fournir une aide inespérée en cas de chaleur extraordinaire par exemple. Le vent est donc omniprésent mais il est aussi impalpable.

Ce caractère invisible du vent génère une certaine difficulté pour le nommer. Chez la plupart des peuples de tradition orale, il est encore aujourd’hui une présence sacrée, une sorte de matrice qui recouvre tout l’univers et inclut chaque personne dans son milieu (ex : Nilch’i des amérindiens Navajos). De même, en Méditerranée ancienne, les termes pour désigner le vent sont inséparables de ceux désignant le souffle ou l’esprit (Pneuma, psukhê, anemos, Ruach…). L’abstraction d’un vent physique détaché du souffle et perdant tout pouvoir d’animer la matière mettra de nombreux siècles à se développer.

Le vent est donc une puissance naturelle capable d’influencer le monde animé mais il se différencie aussi pour ces sociétés méditerranéennes en plusieurs vents ; borée, notos, zéphyr, eurus par exemple pour les Grecs anciens. Car les marins ont très vite reconnu des vents réguliers avec lesquelles ils pouvaient composer pour accomplir leur navigation.

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Être touriste dans un pays socialiste : le Vietnam

Cafés géographique de Lyon : le 20 décembre 2017 avec Emmanuelle Peyvel

Emmnanuelle Peyvel est doctoresse en géographie et maîtresse de conférences à l’Université de Bretagne occidentale. Spécialiste du tourisme au Vietnam auquel elle a consacré sa thèse, elle a publié à ENS éditions un ouvrage joliment intitulé L’invitation au voyage, qui reprend, en les actualisant, les résultats de ses recherches.

Carte : Touristes étrangers et domestiques au Vietnam (E. Peyvel, 2011)

Je précise que j’étudie seulement le tourisme domestique ou interne, c’est-à-dire les Vietnamiens qui visitent leur pays (ce qui n’équivaut pas au tourisme national qui comprend aussi les Vietnamiens qui partent à l’étranger).

Le Vietnam est situé dans la péninsule indochinoise, à laquelle appartiennent aussi le Laos, le Cambodge et la Thaïlande, cette dernière n’étant pas incluse dans l’ancienne Indochine française. Ce pays de 95 millions d’habitants est un espace du plein et des fortes densités (285 hab/km²), ce qui contraste avec ses voisins laotiens et cambodgiens. Cette population nombreuse, jeune, éduquée et en bonne santé alimente l’émergence économique du pays et l’essor d’une classe moyenne, qui constituent autant de facteurs expliquant l’importance du tourisme domestique .Les sites touristiques les plus connus sont ceux classés Unesco , comme la baie de Hạ Long ou la Citadelle impériale de Huế , classée la première en 1993, ce qui témoigna de sa réintégration dans le concert des Nations suite à la politique de réouverture (Đổi Mới) initiée en 1986.

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La géographie des inégalités scolaires, enjeu politique majeur dans l’Amérique de Trump ?

Animé par David Giband, Professeur des Universités à l’Université de Perpignan Via Domitia et Nora Nafaa, doctorante à l’Université de Perpignan Via Domitia.

Ces dernières années, l’accès à l’enseignement supérieur aux États- Unis, et plus largement au système éducatif dans les métropoles états-uniennes, a subi des mutations radicales. Les États-Uniens sont de plus en plus nombreux à dénoncer le coût aberrant de l’enseignement et ses inégalités toujours plus présentes. Betsy Devos, ministre de l’éducation de Donald Trump, parle de l’éducation américaine comme « un système fermé, une industrie fermée, un marché fermé. C’est un monopole, une impasse. »

  1. Un système à bout de souffle ?

En France, le système éducatif est centralisé et fonctionne plus ou moins de la même façon sur tout le territoire, avec des académies, des rectorats… Le système éducatif états-unien est très différent et est davantage encore marqué par de très fortes inégalités. La question des inégalités scolaires y est ancienne et bien antérieur à 2017. Quatre grandes périodes où la ségrégation raciale a laissé des traces peuvent être distinguées :

– Jusqu’aux années 1960 demeure une ségrégation raciale importante, avec des ghettos ethniques et différents degrés de ségrégation selon les États et ce, malgré des manifestations de plus en plus nombreuses pour l’abolition de la ségrégation, qui entrera en vigueur en 1964 avec le Civil Rights Act. Les populations noires et blanches vivent donc séparées et cela vaut aussi dans les établissements scolaires où les populations hispaniques, noires et blanches, sont rarement mélangées. De plus, la désindustrialisation des années 1960 a aggravé la crise économique qui a accentué des inégalités de richesses déjà existantes.

– Les années 1970 sont marquées par la déségrégation. Avec le Civil Rights Act de 1964 et la fin de la ségrégation, la population noire est autorisée à vivre avec les Blancs en centre-ville. Il y a une volonté de créer des administrations avec des financements en faveur des enfants pauvres, handicapés… Les parents sont libres d’inscrire leurs enfants dans l’école de leur choix, sans tenir compte de leur appartenance ethnique. Les problèmes cependant persistent malgré la discrimination positive. Le but est d’arriver à une certaine égalité de répartition ethnique dans les écoles, en intégrant des élèves blancs dans les écoles noires ou des enfants noirs dans les écoles réservées auparavant aux Blancs, etc… Le racisme persiste pourtant et les populations blanches partent vivre en périphérie des villes pour ne pas « mélanger leurs enfants ».

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Les Forêts de la Grande Guerre de Jean-Paul Amat

Café géo (Paris, Café de Flore) du 9 décembre 2017

Le 19 décembre Claudie Chantre recevait au Flore Jean-Paul Amat, professeur émérite de géographie à l’Université Paris-Sorbonne, pour son ouvrage Les Forêts de la Grande Guerre, paru en 2015 et détenteur des prix Georges Hachette 2016 de la Société de Géographie et Edouard Bonnefous 2017 de l’académies des Sciences morales et politiques

Spécialiste de biogéographie historique, J-P Amat est aussi président de la société des Amis du Musée de l’Armée, membre de la mission du centenaire de la Grande Guerre. C’est donc un homme de terrain mais aussi un homme d’archives, soucieux d’analyser des paysages disparus comme de comprendre les regards que portent sur eux nos contemporains.

On peut aborder l’ouvrage par plusieurs entrées, en faire une lecture suivie ou choisir un chapitre ou un des nombreux encadrés qui l’illustrent, selon sa curiosité. C’est son ouverture sur plusieurs champs disciplinaires et sa forte documentation qui en font la richesse.

L’intérêt de J-P Amat pour la forêt commence durant son année de maîtrise avec la forêt de Fontainebleau, pour partie dévastée par des incendies en 1944, puis reconquise par la végétation. Les mêmes dynamiques végétales sont à l’œuvre dans les forêts du nord-est de la France qui ont été des lieux de bataille entre 1914 et 1918.

Le lien forêt/Grande Guerre bénéficie de l’intérêt récent de nos contemporains pour le patrimoine non seulement historique et culturel mais aussi biologique.

En mentionnant la Grande Guerre dans le titre, l’auteur donne des repères territoriaux – les forêts du Nord et de l’Est de la France -, mais son travail porte sur trois périodes : le XIXème siècle où les forêts sont acteur de l’aménagement du territoire, les années 14-18 où les forêts sont acteur de la guerre, et l’après-guerre où la forêt est vectrice de cicatrisation.

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Luxe, richesse et entre-soi dans les stations de sports d’hiver

 

Philippe Piercy : « Lise a soutenu sa thèse à l’université de Savoir Mont Blanc et est désormais géographe « professionnelle » puisqu’elle est impliquée dans les métiers de l’aménagement. Elle a un pied sur les deux terrains de la géographie.

Les stations de ski sont un vieil objet d’étude de la géographie. C’est dès les années 1970 que des thèses ont été faites sur les stations de ski. En géographie les stations de ski ont plutôt été étudiées sous l’angle de l’aménagement du territoire, de l’aménagement de la montagne, sous des angles urbanistiques. Avec le travail de Lise, ce qui nous intéressait, c’était d’aborder la question du tourisme hivernal comme question de géographie sociale. Les stations de ski comme laboratoire pour étudier plutôt les sociétés que les politiques d’aménagement.  Et ce passage géographie du tourisme-géographie sociale me semblait bien intéressant. »

Lise Piquerey : « Ma thèse portait sur les stations de sport d’hiver haut de gamme en Autriche en France et en Suisse. La première idée lorsque l’on souhaite questionner les stations touristiques c’est de réfléchir à leur essence même, comme lieu touristique. Le lieu touristique peut se définir comme un agencement d’aménagements à des fins récréatives. Les stations de sport d’hiver bien qu’étant particulièrement tournées vers les sports d’hiver comme le ski, les sports de glisse ou alors le patinage lors de leur naissance, sont pour certaines des lieux et des espaces de la distinction.

Au sein de l’arc alpin et plus particulièrement en Autriche en Suisse et en France, certaines stations de sport d’hiver peuvent être identifiées et qualifiées comme étant des stations de sport d’hiver haut de gamme. Pour la France, vous avez à titre d’exemple, Megève, Courchevel, Val d’Isère et Val Thorens dans une moindre mesure puisqu’elle tend à devenir une station de sport d’hiver haut de gamme. Pour la Suisse, vous avez par exemple Gstaad, Zermatt, Cran Montana et Saint Moritz qui est une station de renom. Et en Autriche de façon un peu plus discrète, vous avez une station de sport d’hiver qui se présente comme haut de gamme, celle de Kitzbühel. Dans ces lieux touristiques, l’idée, c’est de questionner leur aménagement non plus seulement aux vues des pratiques touristiques mais de questionner leur aménagement au regard de la distinction sociale qui s’y tient. Cette distinction sociale elle peut apparaitre à travers des marqueurs physiques qui sont visuellement repérables dans le territoire, qui impactent le paysage des stations et puis également par des jeux de passage de transition entre différents espaces qui sont marqués par différentes communautés ou groupes sociaux. C’est dans ces espaces que se joue un des termes utilisés pour le titre de ce café géo : l’entre soi.

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Sahel / Sahara, quelques clés de lecture de multiples interfaces

Café géographique de Toulouse, le 18 octobre 2017, avec Anne-Marie FREROT (Professeur de géographie, Université de Tours)

Il s’agit de déconstruire les clichés véhiculés par les médias, les oppositions trop faciles, les images fausses, bref les représentations erronées de ce territoire.

NOIRS/BLANCS

Un Targui ou un Toubou ont une couleur de peau bien noire, mais ils se définissent eux-mêmes comme « blancs ». Sahel et Sahara sont à la charnière du « Pays blanc » (Trab al Beydan) et du « Pays noir » (Trab as-Soudan).

Figure 1 Enfants

SAHEL/SAHARA

Ce sont deux ensembles territoriaux en continuité, situés entre les isohyètes 0 mm par an au Sahara et 600 mm au sud du Sahel. Il n’y a pas de rupture, mais un passage progressif, variable en latitude selon la pluviosité annuelle.

Sahel signifie « rivage », car le Sahara était représenté comme une mer par les voyageurs arabes ou portugais. Il s’étend sur 5500 km de l’est à l’ouest et 400 km du nord au sud. Comment le situer géographiquement : fait-il partie de l’Afrique du Nord, de l’Afrique occidentale, de l’Afrique subsaharienne, de l’Afrique tropicale ? Ces catégories ne sont pas adéquates pour le Sahel. De même, il ne tient pas compte des frontières des 14 pays qu’il traverse.

Sahara signifie « vide » en arabe, mais les Touareg l’appellent Ténéré quand il s’agit d’un erg (sableux) ou Tanezrouf quand il s’agit d’un reg (rocailleux) : pour un Saharien, c’est un grand pays mystérieux, dangereux, sans eau et peuplé de djinns. Aujourd’hui un espace de prédilection pour se cacher : bandits, terroristes. Rien à voir avec les représentations touristiques des Européens.

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Les noms de lieux de la France

Café géographique de Paris, Mardi 28 novembre 2017
Café de Flore, Paris

Intervenant : Roger Brunet.
Modérateur : Daniel Oster

Roger Brunet, l’un des meilleurs géographes français, a consacré ses travaux aux formes, à la production et à l’aménagement des territoires et des paysages par les sociétés humaines, aux régions de France, au vocabulaire scientifique et aux noms de lieux, aux cartes et aux atlas. Son dernier livre, Trésor du terroir. Les noms de lieux de la France (CNRS Editions, 2016), sert de support à ce café géographique. Autrement que par la lecture traditionnelle des toponymes proposée par les linguistes, R. Brunet a choisi de partir des lieux et non des langues. Cela nous donne une synthèse très riche et soucieuse de mettre en avant les exigences des sociétés humaines sur leurs territoires.

DO: Pouvez-vous nous éclairer sur le traitement géographique de l’étude toponymique, ce qui n’a pas été simple, je suppose, car vous avez dû surmonter un certain nombre de difficultés pour réaliser une telle synthèse ?

RB : Nous géographes, nous avons affaire à des lieux et à des contrées, ces lieux et ces contrées ont des noms, il est donc tout à fait naturel que nous nous intéressions à ces noms. Jusqu’ici ça n’a pas été fait de façon très systématique. Mais ayant déjà travaillé sur les mots de la géographie (cf Les mots de la géographie. Dictionnaire critique, Reclus-La Documentation Française, première édition en 1992), en ayant même créé quelques-uns au passage (allusion notamment à chorème, terme proposé en 1980), j’ai souhaité m’intéresser aux noms propres, donc aux noms de lieux et de contrées.

Il fallait d’abord défricher le sujet, c’est-à-dire aborder la littérature existante qui appartient essentiellement aux linguistes. Cela m’a permis de faire deux découvertes. D’une part, les linguistes qui ont travaillé sur les noms de lieux ont beaucoup de science et encore plus… d’imagination ; il est très rare qu’ils aient des certitudes. En règle générale, les noms de lieux n’ont pas d’acte de naissance et il n’y a pas de sources directes (penser aux relevés de scribes des VIIIe et IXe siècles qui écrivaient ce qu’ils entendaient et comme ils l’entendaient, avec des changements d’un siècle à l’autre). C’est la première difficulté. D’autre part, la plupart des langues utilisées sur le territoire français sont de la famille indo-européenne et les racines pour décrire un objet précis (montagne, rivière, etc.) ont donc toutes les chances d’être les mêmes. En outre, les noms sont déformés par l’usage, il y a aussi beaucoup d’homonymes, sans oublier qu’il est souvent difficile de savoir si l’on a affaire à un nom de personne ou à un nom commun. Ajoutons le fait que les linguistes (comme les géographes ou d’autres spécialistes) ont leurs écoles, leurs querelles et leurs évolutions. Ainsi ils ont longtemps pensé que la plupart des noms de lieux venaient de noms de personnes. Il y avait aussi des préférences culturelles : les auteurs germaniques du XIXe siècle alléguaient qu’une grande partie toponymie française était d’origine germanique, d’autres auteurs penchaient plutôt pour le celte, etc., en oubliant l’héritage des langues plus anciennes inconnues. Au total, beaucoup d’éléments d’incertitude…D’où ma conviction de pouvoir apporter quelque chose en tant que géographe, aux côtés des linguistes.

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Guerre des gaz et paix des ménages : les enjeux de la pollution atmosphérique dans les vallées alpines

Les Cafés géographiques recevaient le 17 novembre 2016 Nicolas Donner, géographe, chercheur associé au laboratoire PRODIG. Il a travaillé sur des terrains lointains, en Afrique centrale notamment, en lien avec des questions de pétrole. Mais il est là aujourd’hui pour nous parler d’un espace beaucoup plus proche : la vallée de l’Arve, où il a peut-être voulu chercher du pétrole… et il l’a trouvé dans l’atmosphère !

Nicolas Donner commence par dire quelques mots de sa thèse, qui portait sur le pétrole, et qui lui a permis de faire le lien avec l’air, et pas seulement pour en retrouver dans l’atmosphère. En effet, nous habitons de plus en plus exclusivement dans des environnements techniques : notre vie quotidienne entière est médiatisée par des outils techniques, des systèmes administratifs, des procédés scientifiques (pour traiter l’eau, pour faire rouler un bus, …). Il y a un « écran technique total », pour parler comme Jacques Ellul, qui s’intercale entre nous et l’environnement naturel. Dans les enclaves pétrolières par exemple, les pétroliers installent des milieux urbains en miniature, n’importe où sur la planète, que ce soit dans le Sahara ou en pleine mer : on apporte des containers, de quoi cuisiner, de quoi regarder la télé, on reconstitue le milieu urbain, tout est technicisé, tout est importé. Il y a une seule ressource qu’on consomme toujours sur place : c’est l’air. C’est la dernière ressource avec laquelle nous avons un rapport non médiatisé.

Et pourtant, c’est en train de changer : on commence à porter des masques dans certaines villes, et on climatise l’air. Jusqu’ici, la climatisation a essentiellement concerné la température ou l’humidité, mais on commence aussi à climatiser pour contrôler la qualité de l’air. Dans notre mode de fonctionnement technique aujourd’hui, la logique est à la climatisation. L’être humain d’un pays développé moyen passe 80% de son temps à l’intérieur : domicile, transports, bureau. On passe de moins en moins de temps à l’air libre, donc une des premières solutions les plus évidentes pour répondre à la pollution de l’air, c’est de se focaliser sur l’air intérieur et d’ajouter un système de traitement anti-pollution au système de climatisation de l’air intérieur, ce qui existe déjà dans les voitures.

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Océans, conteneurisation, mondialisation

Café géographique de Saint-Brieuc, le Vendredi 13 Octobre 2017

 

Antoine Frémont est agrégé de géographie et directeur de recherche à l’IFSTTAR (Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux). Il est l’auteur de l’ouvrage “Le monde en boîtes. Conteneurisation et mondialisation” Presses de l’INRETS, 2007. Il est également l’auteur avec Anne Frémont-Vanacore du dossier “Géographie des espaces maritimes” documentation photographique, mars/avril 2015. Il a dirigé avec Laetitia Dablanc l’ouvrage “La métropole logistique” Armand Colin, 2015.

“Océans, conteneurisation, mondialisation”, les trois termes de l’intitulé du café géographique de ce soir revient à poser l’hypothèse que la mondialisation passe par la mer. C’est ce que propose de nous démontrer Antoine Frémont qui part d’un constat : alors qu’aujourd’hui 10 milliards de tonnes de marchandises empruntent la voie maritime, en 1950 le total s’élevait à 550 millions de tonnes ! Si le transport maritime a connu  plusieurs révolutions, parmi les plus récentes, celle qui date des années 1960, et certainement la plus marquante, est celle de la conteneurisation.

1 – La conteneurisation, une révolution

11 – Une idée simple…

L’américain Malcolm MacLean est considéré comme l’inventeur de la conteneurisation, dans la seconde moitié des années 1950. Son idée consiste à acheminer les marchandises dans des boîtes ou “containers” standards (vingt pieds ou quarante pieds) à forte capacité où l’on peut mettre tout ce que l’on veut (produits manufacturés vendus dans les grandes surfaces de distribution). Certains containers sont réfrigérés  pour le transport des produits alimentaires ou congelés, d’autres sont des containers-citernes pour les vracs liquides.

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