Le grand retour du fabriqué en France ? La relocalisation des activités industrielles en France (vidéo)

Retrouvez en vidéo le café géographique de Reims du 14 octobre 2015, sur le thème « Le grand retour du fabriqué en France ?  La relocalisation des activités industrielles en France », avec François Bost (Université de Reims Champagne-Ardenne) et Laurence Sartor (Reims Business Hub).

• Vidéo à visionner sur le site de l’université de Reims :
https://podcast.univ-reims.fr/videos/?video=MEDIA151103111947812

Repas géo sénégalais

Mercredi 18 novembre 2015
avec Marie Cormier-Salem
Au Petit Dakar
6 rue Elzevir 75003 Paris

Un précédent Repas Géo sénégalais s’est déroulé le 24 janvier 2008 dans le même restaurant, http://cafe-geo.net/repas-senegalais/.

Pour commencer Michel Sivignon verse sur le sol un peu de bissap. En Casamance on verse toujours sur la terre un peu de la boisson qu’on va partager pour remercier des dons de la nature et des prélèvements que l’on y effectue, pour honorer les ancêtres et évoquer la mémoire de ceux qui ne sont plus. Michel Sivignon évoque notre collègue géographe Matthieu Giroud tué au Bataclan le vendredi 13 novembre.

repas-geo-senegalais-nov-2015-01

Puis Marie Barthélémy qui nous a cuisiné ce repas nous dit que le Thiéboudiène dont la transcription wolof/ sénégalaise est : cee bu jen, (les termes en wolof ont été francisés pour une lecture plus aisée) le plat principal, se mange chaque vendredi chez elle à Gorée alors que le Yassa est un plat du dimanche. Elle nous donne son menu : pastels et accras de niebbé, thiéboudiene et yassa au poulet, et en dessert thiacry (couscous de mil et lait caillé).

(suite…)

Des lieux et des émotions. Les attentats du 13 novembre à Paris et leur suite.
Recueillement et émotion à Rennes, place de le mairie, lundi 16 novembre à midi (www.ouestfrance.fr)

Recueillement et émotion à Rennes, place de le mairie, lundi 16 novembre à midi (www.ouestfrance.fr)

Les événements tragiques qui ont affecté Paris et Saint-Denis vendredi 13 novembre ont suscité une émotion considérable, non seulement en France mais dans le monde entier. Me rendant à Bordeaux le 15 novembre pour assister – comme tous les ans – au Festival du film d’histoire à Pessac, j’ai ressenti une atmosphère très particulière ce dimanche matin dans le hall de la gare Montparnasse : beaucoup de monde en partance mais un calme surprenant et beaucoup d’empathie dans les attitudes et les conversations. A mon arrivée en Gironde, j’apprends que le Festival de Pessac, qui devait se dérouler cette année sur le thème du Proche-Orient, était finalement « reporté » pour des raisons de sécurité. Lundi 16 novembre, à midi, s’est tenue à Pessac comme dans toute la France une cérémonie, simple et brève mais très émouvante, pour rendre hommage aux victimes des attentats de Paris. L’après-midi, me promenant à Bordeaux près de l’Ecole nationale de la magistrature, je constate que plusieurs personnes, à la fois émues et  volontaires, sont présentes sur l’un des lieux où la compassion spontanée s’est traduite par des bougies allumées, des fleurs et des inscriptions de solidarité. Je pense alors au sujet du dernier café géographique qui s’est tenu le 13 octobre dernier à Paris : « Géographie des émotions, émotions des géographes ». Ce thème avait été choisi pour saluer l’initiative du département de géographie de l’ENS d’organiser un séminaire sur les émotions. Citons des extraits de la présentation faite  par Pauline Guinard et Bénédicte Tratnjek, les deux responsables du séminaire : « Dans le cadre de ce séminaire, nous nous demanderons ce que les émotions permettent, au géographe, de comprendre à la manière dont on pratique et on se représente les espaces et nous envisagerons, en retour, ce que la géographie et les géographes peuvent avoir à dire sur les émotions. Comment le géographe peut-il rendre compte de ses émotions et de celles des autres ? Les émotions sont-elles un simple biais des enquêtes de terrain qui seraient certes à prendre en compte mais toujours en vue de les dépasser ou constituent-elles, au contraire, un objet d’étude géographique à part entière ? « 

Je précise tout cela, non pour illustrer les objectifs mentionnés ci-dessus, mais simplement pour dire comment l’idée m’est venue de rédiger ce petit texte qui entend associer certains lieux à des émotions diverses en lien avec les événements dramatiques du 13 novembre.

(suite…)

Un carnet de voyage de Maurice Zimmermann en Tunisie (avril 1909)

Le dessin du géographe n°59 (décembre 2015)

(© Bibliothèque Diderot, Lyon)

(© Bibliothèque Diderot, Lyon)

Croquis 1 : La plaine tunisienne dans les environs de Zaghouan, vue du train Tunis-le Kef vers le SE, Maurice Zimmermann, 1909

Éléments manuscrits (de gauche à droite et de haut en bas) : NE ; Zaghouan ; 3ème source des eaux qui alimentent Tunis ; SW ; Fkirine ; Djoukal ; plaine ; le long du train, en allant en Tunisie centrale.

(© Bibliothèque Diderot, Lyon)

(© Bibliothèque Diderot, Lyon)

Croquis 2 : La plaine dans l’arrière pays de Tunis, même région que le croquis précédent. Maurice Zimmermann, 1909

Éléments manuscrits (de gauche à droite et de haut en bas) : ruines ; figuier barbarie ; aspect typique de plaine tunisienne où la culture pactise avec le jujubier d’aspect chenu et bleuâtre (haie de figuier de barbarie), ruines romaines, aqueduc à fleur de terre, ferme avec eucalyptus.

Un petit carnet noir allongé, brillant mais usé et sali. Je le feuillette : quelques croquis, médiocres, incomplets, dessinés au crayon de papier et parfois, sans raison claires, avec une surcharge à l’encre ; on y trouve aussi quelques annotations, des listes (de tableaux vus dans des musées, de la localisation de photos de voyage, d’étudiants…), des références bibliographiques, des adresses… Les indications de dates sont rares et entretiennent la confusion ; celles de lieux aussi. Le carnet semble mêler des informations temporellement et spatialement éparses : un voyage en 1909, un autre en 1922, des pages noircies entre ces deux moments… Il faut se faire détective, tirer des fils, confronter les données pour y mettre un peu d’ordre.
(suite…)

Géopolitique de l’ours polaire
Rémy Marion et Farid Benhammou, Géopolitique de l’ours polaire, Editions Hesse, 2015.

Rémy Marion et Farid Benhammou, Géopolitique de l’ours polaire, Editions Hesse, 2015.

« Géopolitique de l‘ours polaire » : le rapprochement des termes peut faire sourire ou intriguer. Il est pourtant parfaitement justifié. Le grand plantigrade est à la fois le symbole et l’habitant du monde arctique, territoire que se disputent de façon plus ou moins feutrée plusieurs Etats avides de ressources minières et territoire que le réchauffement climatique modifie rapidement, sujet d’inquiétude pour tous les terriens.

L’ouvrage se compose de huit chapitres de taille inégale, eux-mêmes divisés en courtes sous-parties (de type fiches), ce qui facilite la consultation si l’on cherche une information précise mais rend moins agréable la lecture suivie et n’évite pas les redites. Il comprend aussi un encart de 16 pages en couleur montrant cartes et photos et de trois annexes citant des accords internationaux sur la protection de l’ours polaire. La bibliographie est riche. Un petit glossaire n’aurait peut-être pas été inutile au lecteur peu familier de l’univers arctique.

L’objectif des auteurs est de montrer que l’ours est présent là où des conflits de frontières opposent des Etats souverains, là où populations autochtones et non autochtones sont en désaccord sur leurs intérêts respectifs, là où les compagnies d’hydrocarbures doivent ménager et leurs profits et leur réputation internationale, là où des multinationales, des associations, des personnalités politiques et des stars médiatiques l’utilisent pour se construire une image positive.

(suite…)

Astana, la fabrique d’une capitale

Compte-rendu Cafés Géographiques de Saint-Brieuc
23 octobre 2015

Christiane Barcellini, présidente de l’association « Les Cafés Géographiques de Saint-Brieuc » et géographe est intervenue sur le sujet « Astana, la fabrique d’une capitale » en remplacement du sujet prévu « A la recherche des protestants bretons », Laurent Theis ayant été hospitalisé d’urgence.

Astana, au coeur des steppes de l’Asie centrale, là où la température descend à -40°C en hiver, est la capitale du Kazakhstan depuis 1997. Cette ville surprenante, extravagante est née de la volonté d’un homme, Noursultan Nazarbaïev, président du Kazakhstan qui exerce, depuis 1991, une autorité absolue sur ce nouvel Etat né de l’implosion de l’URSS.

Astana accueillera l’Exposition internationale « Energie du Futur. Action pour la durabilité mondiale » du 10 juin au 10 septembre 2017.

Comment cette petite ville de province dans les années 1990, s’est-elle hissée au rang de capitale mondiale ? Il s’agit de comprendre, avec ce café géographique « Astana, la fabrique d’une capitale »,  le projet politique de Nazarbaïev.

Astana est la capitale spectaculaire d’un  pays immense (2 700 00 km2, soit cinq fois la France, 9ème au classement mondial), à la charnière de l’Europe et de l’Asie. Très enclavé, le Kazakhstan ne s’ouvre sur aucun océan. Il a des frontières communes avec deux grandes puissances, la Russie au nord (plus 6000km), la Chine à l’est (environ 1500km); au sud, il est limitrophe de trois Etats issus, comme lui, de l’ex-URSS : le Kirghizstan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan. La population de 17 millions d’habitants, soit une densité d’à peine 5,5 habitants au km2, est située en périphérie du territoire. Les conditions naturelles rendent compte en partie de ce territoire-bracelet. Le centre du Kazakhstan est le domaine des températures extrêmes (-40°C l’hiver , +35°C l’été), des vents violents et des précipitations faibles (350 mm). La steppe d’Asie centrale, au climat continental semi-aride, qui couvre une grande partie du Kazakhstan, a longtemps été le domaine des pasteurs nomades à cheval. Pendant la guerre froide, l’URSS choisit cette steppe désertique pour ses essais et laboratoires nucléaires (polygone nucléaire de Semipalatinsk, cosmodrome de Baïkonour) ainsi que pour ses camps du Goulag.  L’aridité diminue à l’est (Altaï), au sud-est (monts Tian Shan) et au sud où quelques larges vallées ont favorisé la sédentarisation de la population; c’est là que se trouvent les principales et plus anciennes villes du Kazakhstan (Taraz, Chymkent), étapes prospères sur la route de la Soie, ainsi que l’ancienne capitale Almaty.  Les villes au nord du Kazakhstan, comme Pavlodar, reçoivent, pendant la période soviétique, une immigration massive de jeunes Russes, dans le cadre de la politique de « campagnes des terres vierges » et de russification des Républiques qui constituaient l’URSS. Les villes à l’ouest comme Aktaou doivent leur développement aux projets d’exploitation des vastes réserves de pétrole et de gaz de la mer Caspienne.

(suite…)

Géographies d’Internet

Une première version de ce dossier a été mise en ligne le 25 avril 2013. Suite à la panne du site, les liens étaient morts et le travail de republication a nécessité un long travail. Voici donc une seconde version – actualisée – du dossier « Géographies d’Internet » avec les liens vers les articles tels que republiés sur le nouveau site des Cafés géographiques (le dossier complémentaire n’a pas été retravaillé, et n’est pas à jour – et ne prétend nullement être exhaustif).

Dans l’espace virtuel (par le site Internet comme espace-support pour la diffusion de nos activités et textes) comme dans l’espace matériel (dans les cafés où Internet est questionné comme un objet géographique), Internet participe du projet des Cafés géographiques ! Dès la création de l’Association des Cafés géographiques en 1998, les Cafés géo ont investi Internet[1] (l’année même du lancement de Google, ce moteur de recherche « incontournable et sans contenu… »). Lieu de diffusion des annonces des cafés géo et des textes qui entourent nos activités, Internet possède également sa géographie : et de nombreux géographes ont été invités à discuter de celle-ci : la fracture numérique (qui valorise ou dévalorise l’espace géographique), le réseau et les mobilités (qui redessine une géographie des circulations de l’information), l’attache d’Internet au territoire (difficile à percevoir puisque le cyberespace peut paraître a priori naître de « nulle part »), l’importance de la blogosphère dans le renouveau des récits de voyages, le rôle d’Internet comme média (entre information et désinformation), Wikipédia comme « ville mondiale », les aller-retour entre cyberespaces et espaces réels, ou encore les tweets du Pape… sont autant de sujets abordés par les géographes invités dans les Cafés géographiques.

Les géographes proposent de déconstruire des idées reçues, comme celle selon laquelle « l’Internet serait insaisissable pour la géographie »[2]. Non seulement, Internet n’abolit pas la géographie, mais aussi Internet véhicule des images de la géographie, malmenée sur les réseaux sociaux, et participe de la production de données géographiques participatives. Toutefois, les géographes mettent en garde contre l’utilisation des données disponibles sur Internet : le cyberespace, le « géoweb » et la « néogéographie » sont des « outils (…) fascinants, mais ils ne changent pas tout. Les évolutions vont dépendre beaucoup des utilisateurs eux-mêmes, qui parfois détournent ou utilisent différemment ce que les créateurs avaient prévu. Cela ne va pas tout bouleverser, les pesanteurs du monde réel restent et se font sentir. Des nouveaux modes de gestion des rapports aux autres vont surgir cependant, ce dont les géographes doivent se saisir »[3]. Si le vocabulaire concernant Internet s’est rapidement emparé du vocabulaire de la géographie (cyberespace, réseau, géolocalisation, géosécurisation…), Thierry Joliveau note combien « des métaphores spatiales qualifient Internet »[4]. Impossible dès lors pour les géographes de ne pas questionner Internet, sa géographie, mais aussi les représentations de la géographie par le prisme d’Internet comme agglomérat de médias[5]. Parce qu’« Internet interroge le Monde d’une façon singulière »[6].

(suite…)

Cartographie et imaginaire

Compte rendu du Café géo « Cartographie et imaginaire » du 1/10/2015 à Saint-Dié-des-Vosges ( FIG 2015) avec Olivier Godard et Christian Grataloup.

Le café géo « Cartographie et Imaginaire » est animé par Christian Grataloup, professeur émérite, et Olivier Godard, de l’association « Cartographier au Collège ». Cette association, fondée il y a quatre ans par Olivier Godard et Marie Masson à Angers, réunit aujourd’hui une vingtaine de professeurs d’une quinzaine de collèges de 5 académies (Nantes, Rennes, Versailles, Paris, Créteil). L’objectif de l’association est de faire créer des cartes aux élèves de collège (10 à 15 ans environ). A travers la manipulation du langage cartographique, leur faire mieux appréhender le monde. Parfois le discours géographique est complexe et lointain pour des adolescents ; le langage cartographique, nouveau pour eux, leur permet de comprendre le monde qui les entoure.

L’association organise trois concours :

  • le Concours Carto pour les 4èmes: c’est un projet réunissant cette année 11 classes de 10 établissements de l’académie de Nantes. Il s’agit toute l’année de faire des cartes mais aussi de les noter, les commenter et de communiquer autour des cartes au travers un blog. http://concourscarto.blogspot.fr/
  • Le concours de Cartographie d’actualité pour les 4èmes, 3èmes et 2ndes. C’est un projet ponctuel où les élèves volontaires doivent mettre en carte un article du journal Le Monde.
    http://cartographieraucollege-cca.blogspot.fr/
  • Le concours de Cartographie imaginaire qui est le sujet de ce café géo.
    http://cartographieraucollege-cci.blogspot.fr/

L’association permet aussi aux enseignants de se former à la pratique de la géomatique (logiciel Argis grâce au partenariat avec ESRI) et/ou à la lecture d’images satellitales (Terrimage du CNES) grâce à l’académie de Nantes qui encourage ces initiatives.

(suite…)

Albi la rouge
Albi,  Septembre 2015, cliché de Maryse Verfaillie

Albi,  Septembre 2015, cliché de Maryse Verfaillie

 « Avec son beau ciel, ses maisons de brique rouge qui se reflètent dans les eaux du Tarn, ses jardins en terrasses et ses beaux ponts; avec sa place centrale bien exposée au soleil; avec sa cathédrale puissante, avec les coteaux crayeux qui la bornent et qui ressemblent aux collines du Latium, on dirait une ville italienne, faite surtout pour le culte de l’art et d’une sereine philosophie ».

Ainsi parlait Jean Jaurès, orateur inspiré, en 1888. Enfant de Castres, député des mineurs de Carmaux, il fut aussi professeur de philosophie au lycée d’Albi, celui-là même qui plus tard accueillit sur ses bancs un certain Georges Pompidou. Depuis 2010, la Cité épiscopale est classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

(suite…)

La planète financière

carroue-planete-financiere

Laurent Carroué, La planète financière. Capital, pouvoirs, espace et territoires, Armand Colin, 2015, 253 p.

Laurent Carroué, qui avait déjà fait œuvre de pionnier en proposant d’incontournables lectures géographiques de la mondialisation1, s’attèle à une nouvelle tâche. Ouvrir plus avant le champ heuristique de la géographie sur un terrain d’investigation « encore largement sous-étudié par les géographes » (p.3) : la sphère financière et ses territoires. L’une des ambitions premières de l’ouvrage consiste notamment à récuser l’idée selon laquelle cette dernière serait « éthérée, désincarnée et coupée de l’économie réelle » (p.235). Au contraire, la planète financière est bien « une construction idéologique, politique, géoéconomique et géopolitique dans lesquelles les rivalités de pouvoirs et de puissances jouent un rôle essentiel » (p.3).

(suite…)

« Page précédentePage suivante »