Trap Street, Vivan Qu (2014, Chine)

trap-street « Le système rejette certains endroits »

Trap Street, 2014

 

Li Qiuming (Lu Yulai) est un jeune topographe – ingénieur selon sa mère, stagiaire pour ses collègues. Outre son emploi dans une compagnie de cartographie, il s’est spécialisé dans les systèmes de vidéo-surveillance : installation et détection pour des clients ne souhaitant pas passer par les circuits officiels. Il connaît la ville comme sa poche : Nanjing (Nankin), métropole de l’est chinois, au nord-ouest de Shanghai, n’a aucun secret pour lui.

Une rencontre va fragiliser l’équilibre précaire de cette vie banale. Une rencontre située. Devant l’ « allée de la forêt » (Guanglin Xiang), une femme apparaît et s’y engouffre. Une apparition sous forme de révélation. Cette allée, cette voie sans issue et son mystérieux « Laboratoire 203 » dans lequel semble travailler cette intrigante personne, deviennent dès lors des points de focalisation, des lieux obsédants et énigmatiques dont les coordonnées géographiques demeurent inconnues, introuvables, absentes des cartes topographiques et des GPS.

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La Chine et ses périphéries de l’Ouest (Tibet, Xinjiang)

Compte rendu du Café Géo du 24 septembre 2013

Introduit et animé par Daniel Oster

Invités :
Françoise Robin, tibétologue, Professeure à l’INALCO
Alain Cariou, spécialiste du Xinjiang, Maître de Conférences en géographie à l’Université Paris-Sorbonne – Paris IV)

Pour ce café de rentrée, Maryse Verfaillie accueille l’assemblée en rappelant les activités de l’association des Cafés géographiques. Comme à l’accoutumée, ce premier café de l’année est consacré au thème du Festival International de Géographie de Saint-Dié, dont le thème et le pays invité, et c’est une nouveauté, ne font qu’un : la Chine. Daniel Oster introduit ainsi le sujet du jour face à une très dense assemblée. Rarement le Flore a été si rempli ! La Chine attire du monde… en tant que « grand émergent », deuxième puissance économique de la planète, ce pays connaît une forte croissance mais aussi des tensions et des difficultés.

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Qu’est-ce qu’un Chinois ?

Saint-Dié, Bar de l’Hôtel de France, 4 octobre 2007

Introduction de Pierre Gentelle

Si j’ai proposé un tel sujet pour la réunion de ce soir, ce n’est pas pour parler des Chinois en tant que chinois. C’est pour que nous nous en servions d’exemple, de manière à tester ensemble notre position personnelle sur la grande question de l’identité. Qui suis-je, vais-je ? Qui associé à , cela sent furieusement la géographie. Montesquieu avait déjà posé la bonne question : « mais comment peut-on être persan ? ». Ce qui ne l’empêchait pas, dans ses Lettres persanes, de prendre comme protagoniste principal son cher Ouzbek qui, comme son nom l’indique, est un Turc. Aujourd’hui, la question de l’identité fait débat en France. Je voudrais donc apporter dans le débat, au passage, un regard porté par un non-chinois sur un pays lointain, la Chine, à partir d’une attitude la plus neutre, la plus « scientifique » possible, au sens des sciences humaines, ce qui signifie que nul ne peut s’y affranchir de sa subjectivité.

Dans le territoire de la Chine, cet empire aux dimensions maximales et à la population maximale, il y a trois sortes principales d’habitants : ceux de la capitale et de tout ce qui fait capitale, ceux des « pays » peuplés par ceux qui acceptent d’être appelés aujourd’hui les Han, ceux enfin de la périphérie qui constituent le reste, l’équivalent – mutatis mutandis – des colonies françaises pour la France.

P._Gentelle_a_St_Die_4_octobre_2007_

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