Splendeurs des Han, essor de l’empire Céleste

Exposition « Splendeurs des Han, essor de l’empire céleste », Paris, Musée Guimet, du 22 octobre 2014 au 1er mars 2015.

affiche-splendeurs-hanLe Musée Guimet présente pendant plus de quatre mois une exceptionnelle exposition consacrée à la Chine des Han grâce au prêt de plus de 450 objets provenant de nombreuses institutions situées dans neuf provinces chinoises. Cette exposition tout à fait remarquable (présence de 67 trésors nationaux et de nombreuses découvertes archéologiques inédites) s’inscrit dans le cadre de la commémoration du cinquantième anniversaire des relations diplomatiques entre la France et la Chine populaire. Elle offre un vaste panorama de la civilisation chinoise à un moment fondamental de son histoire, lorsque le territoire a été unifié par le premier empereur Qin (celui de la célèbre armée de terre près de Xi’an). Rarement une exposition n’a autant mérité le titre qu’on lui a attribué (« Spendeurs… »). 

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Une journée au Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget

Samedi 15 novembre 2014
Les cafés géo prennent de la hauteur…

Les cafés géo investissent l’aérogare du Bourget (cliché J.-P. Némirowsky)

Les cafés géo investissent l’aérogare du Bourget (cliché J.-P. Némirowsky)

Rosetta et Philae étaient encore à la Une de la grande presse que déjà une vingtaine de membres de cafés géo pouvait contempler le petit robot grandeur nature dans un hangar du Bourget. Intuition géniale ou relations privilégiées au CNES ?

Sous la conduite d’un guide enthousiaste et fier du génie français, nos amis géographes familiers des espaces mesurables en km² (régions, pays, continents..) s’initièrent à la conquête de l’Espace lors d’une longue visite d’une journée au Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget. Aéroport de Paris jusqu’en 1952, Le Bourget devient aéroport d’affaires en 1973, le premier d’Europe.

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L’enlèvement d’Europe

En ce 15 Novembre 2014, à l’Odéon-Théâtre de l’Europe à Paris, a lieu  la première rencontre/lecture d’une série de cinq, consacrée au thème de l’Europe inspirée. Ces rencontres ont lieu en partenariat avec deux associations : « Citoyennes pour l’Europe » et «  Initiatives pour une Europe plurilingue ».  Martine Méheut, philosophe, présidente de Citoyennes pour l’Europe, anime les séances. Des personnalités issues du monde politique et du monde des arts dialoguent librement sur les origines du projet européen.  Il s’agit d’ancrer dans le monde contemporain les grands textes qui ont inspiré la construction européenne.

Cette première rencontre consacrée à  « l’enlèvement d’Europe dans les Beaux-Arts »  a lieu en présence de  Roland-Alexandre Issler, professeur en philologie des langues romanes à l’Université de Bonn et président de l’AIEMS (voir ci-dessous)  et Jose Maria Gil-Robles, ancien président du Parlement européen, président de la fondation Jean Monnet. C’est Alain Roba, détenteur d’une des plus belles collections d’enlèvement d’Europe et Secrétaire Général de l’Association Internationale d’Europe Mythes et Symboles ( AIEMS)  qui accompagne la rencontre au plan iconographique. Anne Alvaro, comédienne et Emmanuel Lascoux, hélléniste et musicien ont lu les 4 textes distribués au début de la séance : un texte de Moschos de Syracuse (2ème siècle avant J.C., un extrait des Métamorphoses d’Ovide , le poème « Soleil et chair » de 1870 de Arthur Rimbaud et le texte de Jacques Derrida « Penser l’Europe à ses frontières » de 1992.

« En quoi le mythe de l’enlèvement de la princesse Europe par Zeus serait-il fondateur de cette Europe, comme utopia, comme acte  de l’esprit ? », telle est la problématique proposée.

Quel message  ce mythe pourrait-il apporter,  aujourd’hui, à cette Europe qui n’existe pas encore réellement dans la conscience de tous et dont la construction politique ne fait pas forcément sens au plus grand nombre ?

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La Chine entre tradition et modernité : le Huangshan et ses beautés atmosphériques

Le massif des Huangshan (montagnes jaunes) se situe au sud de la province de l’Anhui, en Chine, à l’ouest et à environ 480 km de la métropole de Shanghai.

Célèbres pour leurs pics étranges, leurs pins tortueux et leur mer de nuage, ces montagnes ont depuis fort longtemps attiré les voyageurs les plus illustres et les peintres les plus renommés.

Aujourd’hui, le Parc des Huangshan est envahi par des nuées de touristes… et ce n’est qu’un début !

Le téléphérique à l’assaut des Huangshan (cliché de Maryse Verfaillie)

Le téléphérique à l’assaut des Huangshan (cliché de Maryse Verfaillie)

Des montagnes vénérées et idéalisées

La chaîne des Huangshan, longue de 257 km, se compose de 72 sommets dont le plus élevé (1864 mètres) porte le nom suave de Pic de la Fleur de Lotus (Lianhua Feng).

Le site n’a reçu cette appellation de Montagne jaune qu’après la visite en 747 de Shi Huangdi, l’Empereur jaune. Il en avait gravi les pentes escarpées pour y cueillir les simples nécessaires à la fabrication de l’élixir d’immortalité. Il est considéré comme le créateur de la médecine et de l’acupuncture chinoises.

Les maîtres taoïstes et les moines adeptes du bouddhisme chan (zen) vinrent aussi y trouver refuge et s’y adonnèrent à la contemplation et à la méditation.

Depuis la dynastie des Tang (618-907), peintres et poètes, géographes et moines ermites ont aussi célébré ces étranges lieux.

Le géographe Xu Xiake (1586-1641) visita deux fois les Huangshan et il fit cette réflexion : « Qui a vu les Cinq montagnes sacrées n’a nulle envie de connaître d’autres cimes ; mais qui a vu les Huangshan, n’éprouve plus aucun plaisir à regarder les Montagnes sacrées ».

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Pour une géographie des conflits au Viet Nam

Café géographique à Toulouse le 19.01.14
par Gabriel WEISSBERG, (Maître de Conférences, Géographie, Université Toulouse 2), Daniel WEISSBERG (Professeur des Universités, Géographie, Université Toulouse 2), Frédéric FORTUNEL (Maître de conférences, Géographie, Université du Maine).

Gabriel WEISSBERG :

Reprenant l’expression que le général De Gaulle a utilisée pour la France, on pourrait dire que « le Viêt-nam s’est construit par l’épée ». Rares sont les Etats dont l’histoire est jalonnée d’autant d’épisodes guerriers, à tel point que les conflits semblent constitutifs de l’affirmation nationale elle-même. A cette histoire guerrière établie dans la longue durée – la formation progressive du territoire national, « Nam Tiên » ou « Marche vers le Sud » a duré plusieurs siècles-, il faudrait ajouter les multiples conflits dynastiques, les oppositions entre principautés rivales, les révoltes paysannes récurrentes et les rébellions antifiscales endémiques. Près d’un siècle de lutte anticoloniale (jusqu’à Dien Bien Phu en 1954), et deux décennies de guerre impliquant les plus grandes puissances prolongent cette histoire tumultueuse. Et pour clore (provisoirement ?) cette énumération il faudrait rappeler les violents affrontements de 1979 avec la Chine, conséquences eux-mêmes d’une invasion du Cambodge, suivie de dix années de présence armée dans ce pays. Cette histoire –pour le coup vraiment « pleine de bruits et de fureur »- explique sans doute que le Vietnam soit aujourd’hui un théâtre de conflictualités multiples dont presque toutes s’enracinent, peu ou prou, dans ces héritages.

A ce stade, il serait commode de distinguer deux types de conflits : les conflits internes et les conflits qui résultent de la place et du rôle que le pays revendique dans son environnement régional. Mais cette distinction serait simpliste : les conflits fonciers liés au développement de l’hévéaculture et d’autres cultures pérennes par exemple s’expliquent largement par l’engagement actif du Vietnam dans la mondialisation depuis l’adoption de la politique d’ouverture et de modernisation (Doi Moi). Acteurs et enjeux sont donc multiples, à la fois endogènes et exogènes. L’ouverture d’un terrain de golf ou l’urbanisation des périphéries urbaines n’opposent pas seulement les paysans chassés de leurs terres et les bureaucrates chargés de leur expropriation au nom de l’intérêt national. Investisseurs singapouriens, grandes firmes transnationales, organisations multilatérales en charge de la coopération sont autant d’acteurs puissants quoique peu visibles. Et toujours, dans le gant du libre marché se glisse la main de fer du parti unique, même si, non sans mal, un embryon de société civile se constitue. Malgré la censure, internet ouvre quelques lucarnes sur le monde. La lutte pour la liberté d’expression et des pratiques religieuses, un combat de tous les jours, n’est jamais gagnée, jamais perdue. Ici ou là, des groupes informels se constituent de façon aléatoire pour dénoncer le bradage des ressources nationales (la bauxite), la corruption ou les bas salaires.

Pour le géographe, les conflits au Vietnam et autour du Vietnam sont difficilement lisibles. La perception et le traitement par les autorités vietnamiennes des revendications chinoises sur les archipels Spratleys et Paracels en offre une parfaite illustration. Si les droits nationaux sont clairement revendiqués dans les instances internationales (de l’ASEAN aux Nations-Unies), cela va de pair avec un contrôle étroit des manifestations intérieures, tolérées ou réprimées selon les circonstances. Ce traitement reflète, entre autres, l’état des rapports de force internes au sein des instances du pouvoir, une perception différenciée des possibles alliances régionales, une conscience claire de la dissymétrie des forces en présence, sans que l’on puisse dire ce qui l’emporte au fil du temps.

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Les bananiers de Tibériade
Le lac de Tibériade (photo de l’auteur)

Le lac de Tibériade (photo de l’auteur)

Loin des tensions de Judée, des frictions de Jérusalem, la Galilée ménage au voyageur des moments de repos, voire, sur ce mont, des béatitudes. En ce mois de mai 2014, vers 18h, les ombres des rares arbres s’étirent vers l’est et le soleil plonge vers la mer du couchant, la Méditerranée. Le lac de Tibériade, ou mer de Galilée, est l’ultime stock d’eau douce, le petit frère septentrional des grands lacs africains jalonnant le grand rift qui balafre le socle, de l’Afrique au Proche-Orient… Ces constats paisibles de nature permettent de retarder les questions vives qui hantent ces lieux et leurs environs.

Accordons-nous encore un sursis avec Ernest Renan : « L’horizon est éblouissant de lumière. Les eaux, d’un azur céleste, profondément encaissées entre des roches brûlantes, semblent, quand on les regarde du haut des montagnes de Safed, occuper le fond d’une coupe d’or » (Vie de Jésus, ch.VII). On a été là, durant quelques temps bibliques, dans l’antichambre du paradis.

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Le Moyen Orient : épicentre de l’arc de crise

A l’occasion de la sortie du dernier numéro de la Documentation Photographique qu’il a consacré à la « Géopolitique du Moyen-Orient », les Cafés Géo de Lyon accueillent le 5 novembre 2014 Fabrice Balanche, Maître de conférences à l’Université Lyon 2 et membre du GREMMO, qui revient sur les crises qui agitent les pays du Proche et du Moyen-Orient. Cette intervention a pour ambition d’éclairer ce sujet d’actualité, très – voire trop – médiatisé, de façon à en faire ressortir les acteurs, leurs objectifs et leurs moyens d’action.

Le Moyen-Orient dans la géopolitique mondiale

Historiquement, la Guerre Froide a joué un rôle majeur dans les conflictualités qui ont agité l’arc moyen-oriental. Après la période coloniale, cette zone géographique située à la marge des deux grands blocs a connu nombre de conflits armés qui se sont, à l’exception près du conflit israélo-palestinien, essoufflés après la chute de l’Union Soviétique. Toutefois, après vingt ans d’hégémonie américaine, la montée en puissance des pays émergents et le retour de la Russie sur la scène diplomatique ont changé la donne dans cette région du monde. Certes, en 2011, Moscou et Pékin ne se sont pas opposées à l’intervention franco-britanico-étasunienne en Libye, une intervention où les Etats-Unis ont joué les premiers rôles. Cet accord tacite tient au fait qu’il n’était pas officiellement question de renverser le régime libyen. Mais par la suite, la Russie et la Chine ont opposé trois vetos successifs aux demandes d’intervention en Syrie, tandis que la crise ukrainienne et l’annexion de la Crimée couplées aux ambitions croissantes de Vladimir Poutine sur les richesses kazakhes signent bien l’émergence d’un nouveau bloc russe.

Si les Russes n’ont aucune ambition territoriale au Moyen-Orient, ils soutiennent néanmoins un axe pro-iranien chiite qui s’oppose au bloc sunnite soutenu par les Etats-Unis, les zones tribales détenues par l’Etat Islamique et Al Qaïda échappant à cette géopolitique. La politique russe dans la région est simple : faire ce que les Etats-Unis ont fait en Afghanistan dans les années 1980, à savoir attirer l’ennemi dans un bourbier. Ainsi, pendant que les Etats-Unis s’épuisent militairement dans la région, les Russes ont les mains libres ailleurs. Barack Obama l’a d’ailleurs bien compris et c’est l’un des facteurs qui expliquent par exemple l’objectif de retrait des troupes étasuniennes d’Irak et, plus généralement, du Moyen-Orient.

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Le Cameroun, l’Afrique en miniature

En 1472, les Portugais avec à leur tête l’explorateur Fernando Pô arrivent sur les côtes du Cameroun et sont étonnés par les milliers de crevettes pullulant dans le fleuve Wouri. Ils baptisent cette terre inconnue des Européens « Rio dos Camarões », ce qui évolué en «Cameroun».  Au cœur de l’Afrique, proche de l’Équateur, le Cameroun combine à la fois tous les atouts et tous les problèmes du continent, au point qu’il est possible en s’intéressant au Cameroun, d’étudier dans un seul territoire, l’Afrique dans son ensemble.

Le poids des héritages coloniaux

Le Cameroun est revendiqué mais non exploité par les Portugais.  Au XIXème, les Allemands installent un comptoir de commerce près de Douala, ouvrant la porte à l’explorateur Gustave Nachtigal,  dont les expéditions permettent à Bismarck de déclarer le territoire comme protectorat allemand en 1884 sous le nom de Kamerun.

Cette appropriation est confirmée lors des conférences de Berlin en 1884-85 qui attribuent à l’empire allemand outre le Cameroun,  les actuels Togo, la Namibie, la Tanzanie et le Rwanda.  En 1911, en compensation du Maroc, le Kamerun allemand est agrandi par l’adjonction de territoires sous contrôle français leur ouvrant un accès au fleuve Congo. Au Cameroun, comme dans tous les territoires colonisés, on n’a jamais consulté les populations locales, mises devant le fait accompli.

Après 1918, la France et le Royaume-Uni se partagent les dépouilles de l’empire colonial allemand en Afrique. La France devient le tuteur mandaté par la SDN du Togo et du Cameroun en 1922. La langue française devient la langue véhiculaire, ce qui est à la fois un atout car une « lingua franca » facilite la communication et un handicap car elle fait disparaître certains parlers locaux et exclut ceux qui ne la maîtrisent pas.

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Esquisse de paysage par Albrecht Dürer

Dessin du géographe n°51

Durër (1520) :Jardins royaux de Bruxelles, crayon (pointe d’argent) et encre (Akademie der Künste, Vienne)

Durër (1520) :Jardins royaux de Bruxelles, crayon (pointe d’argent) et encre (Akademie der Künste, Vienne)

Albrecht Dürer, à la fin du 15ème siècle est l’un des premiers peintres qui a peint des paysages pour eux-mêmes. Il ne s’agit plus d’un décor reconstruit destiné à mettre en valeur une scène ou des personnages, mais de proposer une vision peinte sur le sujet. Le peintre ne cherche pas à recréer un monde mais simplement à montrer des éléments visuels à leur place dans un paysage peint afin de leur donner une valeur esthétique.

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La place du stade dans la ville (Vidéo)

Retrouvez en vidéo le café géographique de Reims du 8 octobre 2014, sur le thème « La place du stade dans la ville », avec Vincent Gaubert (Université Paris-Sorbonne) et Jean-Pierre Caillot (président du Stade de Reims)

• Vidéo à visionner sur le site de l’université de Reims :
https://podcast.univ-reims.fr/videos/?video=MEDIA141016112125563

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