Repas polonais

Repas polonais du 19 novembre 2016
Animation Anna Geppert

Le lieu :

Nous sommes dans la crypte de la Mission polonaise en France, héritage du XIXe siècle où la culture de la Pologne, rayée de la carte de l’Europe, a survécu notamment en France et à Paris. Aujourd’hui, la mission polonaise est un lieu d’appui pour de nombreux travailleurs polonais de l’Ile-de-France qui y trouvent un secours spirituel, un lien social – nombreux sont ceux qui ressentent l’isolement, loin de chez eux. La mission polonaise fournit aussi un appui social à ceux qui sont dans le besoin. A deux pas de la Cour des Comptes, c’est un petit morceau de Pologne à Paris.

La crypte n’est pas un restaurant. Animé par des bénévoles, ce point de restauration n’est ouvert que le dimanche, afin de permettre à ceux qui sont venus de loin de se retrouver après la messe autour d’un repas comme à la maison ou simplement d’un thé avec un gâteau. Les autres jours de la semaine, la crypte est fermée et aujourd’hui, elle a été ouverte pour nous recevoir.

Repas polonais dans la crypte de la Mission polonaise en France Samedi 19 novembre 2016

Repas polonais dans la crypte de la Mission polonaise en France

Samedi 19 novembre 2016

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Les risques naturels en France

Café géo du mardi 18 octobre 2016 avec Magali Reghezza-Zitt, maître de conférences à l’ENS Ulm

Au programme du Café du jour : la notion de risque naturel. S’il est connu qu’elle attire les (jeunes) chercheurs autant qu’elle capte les fonds, elle sera traitée et discutée en présence d’une des chefs de file de la spécialité en France. Auteure de nombreux ouvrages consacrés à la question, dont deux issus de ses travaux de thèse, engagée dans plusieurs programmes de recherche commandés par des collectivités – Magali Reghezza travaille en ce moment à Paris sur les risques d’inondation – elle est en même temps maître de conférences habilitée à diriger des recherches de géographie à l’ENS Ulm où elle assure notamment les cours de préparation à l’agrégation. Ses multiples casquettes devaient toutes être mobilisées dans cette intervention dynamique représentative de ses compétences « d’experte » et de pédagogue, mais surtout de sa capacité à les mobiliser simultanément dans un discours particulièrement abondant qui complique la tâche d’en rendre compte.

Puisqu’on concentrera surtout nos efforts de synthèse sur les manières dont Magali Reghezza a abordé et traité la thématique ce soir-là (car ce sont elles qui ont fait (le) débat) il faut d’abord comprendre la manière dont l’animatrice de la séance, Elisabeth Bonnet-Pineau, l’a problématisée. Elle a mis en lumière deux paradoxes : d’une part, la « recrudescence des catastrophes » en 2015, signalée par le CRED dans son dernier rapport, alors même que la connaissance et les techniques de prévention des risques semblent s’améliorer ; d’autre part, la contradiction intrinsèque entre la fréquence et l’intensité des catastrophes « naturelles » (les sécheresses s’avérant, d’après le CRED, les plus meurtrières d’entre elles à l’échelle de la planète). Le propos est déjà appelé à dépasser le sujet des « risques naturels en France », ce qu’a confirmé le déroulement de la séance : l’intervenante s’est en effet bien attachée à déconstruire, à l’aune d’un argumentaire pragmatique et précis, chacune des notions contenues dans le sujet de départ, dont il s’agissait d’évaluer le sens et la pertinence et, peut-être, de calmer les inquiétudes éventuelles dues, pour leur plus grande part, à un court-circuitage terminologique entre le « risque » et la « catastrophe » dont le public a pu s’extraire.

Des mots pour les risques, au(x) risque(s) des mots : la géographie des risques à l’heure du paradigme de la complexité.

Magali Reghezza propose d’entrer dans le sujet par l’épistémologie, suggérant ainsi que l’existence de telles problématiques, en sciences comme en société, s’explique au moins en partie par l’empilement des concepts relatifs aux risques en Géographie. Elle veut montrer, d’une part, que le champ d’étude des risques est à la mesure de ce que la Géographie en a fait : « la façon de traiter l’objet risque en Géographie montre que la discipline est vivante, qu’elle évolue (…). Et les débats qui s’y jouent se retrouvent point par point dans la façon d’envisager les risques ». Ainsi décèle-t-on, dans les premières (quand ? Elle ne les datera pas) approches des risques, l’empreinte structurelle et structurante de la discipline, des « géographes physiciens » qui s’attachent dès les années 1970 d’abord à comprendre leur paramétrage « naturel », préalable indispensable à la compréhension de ce qu’on qualifie alors parfois « nuisance » ou de danger ; par la suite, à l’heure où la géographie physique se renouvelle en une « géographie de l’environnement », les géographes insistent sur le rôle de l’anthropisation dans la transformation des processus physiques, sur l’importance des sociétés dans la fabrique des risques dits naturels, et cherchent in fine à dénaturaliser les catastrophes.

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Une balade de Bellevue à Vélizy et Meudon-la-Forêt

Retrouvez le compte rendu de la sortie organisée à Meudon par les Cafés Géographiques, le 4 juin 2016.

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pdf_icon_16 Sortie géographique à Meudon, 4 juin 2016 (format PDF – 2Mo)

France, un voyage

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Hervé Tardy, Jean-Louis Tissier,  France, un voyage, Editions de La Martinière, 311 p, 2016

Cet ouvrage n’est pas seulement un « beau livre » comme il y en a tant qui paraissent à l’approche de Noël. Trois raisons principales permettent de le distinguer au sein de cettecatégorie : la qualité et l’originalité des photographies, l’intérêt des commentaires appartenant à deux registres différents, la présentation géographique à la fois « classique » et stimulante de la France. Cela fait beaucoup d’atouts d’autant plus que ceux-ci sont mis en valeur par une composition très réussie et une rare qualité d’écriture.

D’abord, l’objet lui-même auquel les Editions de La Martinière ont apporté un soin tout particulier avec son format 24×28,5 judicieusement choisi et ses photographies occupant souvent une pleine double page. Incontestablement nous avons entre les mains un bel objet qui se laisse admirer avec ce qu’il faut de séduction et…de pertinence. Mais la grande réussite du livre tient également (surtout ?) à l’originalité des prises de vue permises par l’autogire à bord duquel le photographe s’est installé pour survoler la France. Si l’autogire est une machine volante de création relativement ancienne (premier vol officiel en 1923), il reste encore peu connu même s’il connaît actuellement un certain succès dû à sa grande maniabilité, ses progrès techniques et sa faible consommation en carburant. Et s’il n’autorise pas le vol stationnaire, contrairement à l’hélicoptère, l’engin porté par un rotor et poussé par une hélice permet de photographier à faible altitude en « survolant les lieux sans les dominer ». A partir de 2008, pendant 600 heures de vol, le photographe Hervé Tardy a entrepris une « chasse constante », toujours en embuscade, à la recherche des combinaisons visuelles révélant l’infinie diversité de la France, ce qui nous vaut cette magnifique collection de 161 images.

Un classement en 7 grandes régions

A la suite de la table des matières placée au début de l’ouvrage, une carte de France localise les 131 lieux survolés durant  le « voyage ». Si les littoraux représentent la part belle de ces lieux, l’essaimage de ceux-ci à travers le territoire national  donne à voir un échantillon représentatif de la diversité de notre pays, à la réserve près que le monde urbain n’a été qu’effleuré, sans doute pour des raisons liées à l’autogire qui ne permet pas de photographier à une altitude suffisante seule capable de rendre compte de l’organisation de l’espace urbain. Ainsi, la partie consacrée à l’Ile-de-France apparaît comme le parent pauvre du livre tout en permettant d’achever la présentation de toutes les régions françaises (métropolitaines). C’est donc une géographie partielle de la France qui est proposée avec un regard sensible accordé aux paysages sans oublier les hommes qui habitent ces lieux. L’éditeur a tout à fait raison de souligner le penchant d’Hervé Tardy pour « une photographie à tendance humaniste ».

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Itinéraires du commerce et de l’alimentation durables à Lyon

Les Cafés Géo de Lyon font leur rentrée le 16 novembre 2016 devant une salle bien pleine au Café de la Cloche. Deux intervenants vont proposer des itinéraires, notamment en termes de discours et de pratiques. Lisa Rolland est docteure en géographie de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense et ATER à l’Université Jean Moulin Lyon 3 rattachée à l’UMR 5600 Environnement Ville Société, ainsi que membre associée à « Saisir l’Europe – Europa las Herausforderung » au sein de l’axe développement durable. Axel Hernandez, gérant fondateur de « Cuisine Itinérante », traiteur de produits locaux et de saison, fondateurs de bistrots en circuits courts (« De l’autre côté du Pont » notamment) et développeur d’alternatives d’alimentation durable à Lyon

Lisa Rolland et Axel Hernandez ont souhaité cadré le sujet sur trois points : la consommation durable comme un itinéraire géographique et une manière de consommer ; un état des lieux de ce qui peut se faire à Lyon aujourd’hui ; et enfin, liens entre territoire et alimentation durable. On observe à ce titre un changement majeur récent : la ville devient espace et acteur de l’alimentation durable dans un contexte de forte demande sociale et de médiatisation, de renouvellement des acteurs.

Lisa Rolland propose un itinéraire discursif. De nombreux termes sont associés à l’alimentation durable. Hélas, le champ de l’alimentation durable en géographie n’est pas très développé. Max Sorre a été le premier à se pencher sur les notions de matière première, de famine, de faim. Bien que les géographes ruralistes étudient depuis plus de 50 ans les logiques de localisation agricoles et de filières, aujourd’hui la géographie de l’alimentation demeure un petit champ de recherche, promue par certains géographes comme Gilles Fumey, qui travaille sur le fait alimentaire en le replaçant dans des problématiques géo-culturelles. Les géographes ont tendance à penser l’alimentation comme une manière de manger en prenant en compte les métissages et les mélanges dans un contexte de mondialisation. De nombreux travaux ont porté sur l’agriculture urbaine et l’alimentation en repensant les liens entre acteurs et consommateurs dans un contexte d’émeutes alimentaires et de défis démographiques qui se poseront dans les prochaines années. Les sujets aux concours du CAPES et de l’agrégation « Nourrir les hommes » questionnaient d’ailleurs sur les limites de l’agriculture productiviste et les enjeux de l’alimentation mondiale. Dans un tel contexte, faut-il se pencher sur la problématique d’agriculture locale ? Comment appréhender cette notion de «local» ? L’alimentation et le commerce durables ne sont pas non plus associés à des notions clairement identifiées. Les concepts demeurent également assez flous.

Le commerce durable est-il un concept Nord-Nord ? La dimension Nord-Sud peut-elle être taxée de durable ? Le rôle de l’agriculture urbaine est avant tout de revisiter les fonctions de la ville. Le rôle des politiques publiques devient par ailleurs crucial aujourd’hui pour relayer notamment les initiatives citoyennes (AMAP, circuits courts…).

Que signifie commerce et alimentation durables ? Bio, local, Nord-Nord, Nord-Sud, responsable, équitable, éthique : tous ces termes sont associés au durable mais comment s’y retrouver et comment trouver une cohérence sémantique entre tous ces termes ? En géographie, on a tendance à se poser les questions suivantes : qui sont les acteurs de l’alimentation durable ? Comment fonctionne les jeux d’acteurs ? Quand cela se produit-il ? Où (Nord-Nord, local, Nord-Sud) ? Pourquoi (système de projection sur l’espace avec des imaginaires hérités d’une vision d’un tiers-mondisme dépassé) ?

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Captain Fantastic

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« Les excès mêmes de notre civilisation vont donner des anachorètes »

Pour être daté, le mot n’est certes pas ridé. On le doit aux Scènes de la vie future de Georges Duhamel, ouvrage publié en 1930, dans lequel ce médecin humaniste français dénonçait l’américanisation grandissante, disons la vulgarisation galopante de la France d’entre-deux-guerres. Propos daté, donc, qui cependant n’a pas vieilli. À l’occasion, le cinéma nous en rappelle l’actualité : et, dernièrement, avec Captain fantastic.

À l’heure où une écrasante majorité de citoyens américains confesse son « dégoût » pour la mascarade politique dont elle subit quotidiennement le triste spectacle, le film de Matt Ross, engagé, dérangeant forcément, est une fine remise en cause de certaines outrances de la société américaine. Outrancière au point de sombrer, cette société avance d’un pas incertain rythmé, dans une scène du film au supermarché, par les notes traînantes de la bande son de Titanic (1997). Ainsi le ton du film, politique, est-il donné : ce qui se consomme, avant tout, chaque jour davantage, c’est le naufrage américain ; ce qui se consume, peu à peu, c’est le faux rêve que d’apprentis sorciers pour elle et pour nous ont conçu.

L’intrigue est des plus simples : une famille en parfaite dissidence, depuis dix ans vivant en la forêt américaine, quelque part dans l’immensité occidentale du pays. La famille tout entière que le père, Ben, fruste gaillard barbu incarné par Viggo Mortensen, élève seul suivant une discipline physique et intellectuelle sévère, paraît vouloir répondre à l’idéal de Stevenson, pour qui mieux vaut vivre avec « moins dans les poches, [mais] plus dans le ventre ». La scène initiale du film, spectaculaire, ne doit pas faire illusion : ce recours aux forêts n’a rien d’un ensauvagement. Il ne s’apparente pas au retour d’un état de nature fantasmé. Car à défaut d’être policée, la famille est cultivée. Spirituels, rigoureusement versés dans l’étude des grands auteurs, les enfants, les plus jeunes mêmes, font preuve d’une rare culture et d’une intelligence précoce.

Pour ses six enfants, Ben, irremplaçable précepteur, a en effet imaginé une éducation alternative, mieux, une éducation totale : le modèle est spartiate, physiquement éreintant, fait de boue, de larmes, mais athénien tout autant, fondé sur la fréquentation assidue des meilleurs Anciens comme des meilleurs Modernes, sur l’égale maîtrise des arts, de tous les arts, de l’art de raisonner à l’art musical, mystique enfin, puisque la nature y est poétiquement conçue ainsi qu’un livre superbe. L’École ? Ben l’écarte résolument : elle n’enseigne rien qui vaille ; pire, l’institution serait de nature à reproduire les hiérarchies sociales, quand elle ne les consoliderait pas. La décision, on le devine, porte à conséquence : le mode de vie ici conté et mis en scène par Matt Ross se trouve en complète rupture. Sa radicalité le singularise, qui répond en fait, qui correspond proportionnellement à la radicalité du modèle rejeté, et surtout, menace à tout moment de le jeter dans l’illégalité : l’ordre public contrôle, surveille activement, et la limite est souvent poreuse entre la surveillance et la répression.

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Croquis d’Albert Demangeon en Limousin (1906-1911)
Le dessin du géographe, n°62

L’habileté d’Emmanuel de Martonne (1873-1955) en tant que dessinateur a impressionné ses collègues et des générations d’étudiants ; Gaëlle Hallair a relevé dans Le dessin du géographe un fort bon exemple en Roumanie[1] et Jean Nicod y a décortiqué ces fameux blocs-diagrammes[2]. En revanche, personne ne mentionne les dessins de son collègue Albert Demangeon (1872-1940). En effet, si des cartes, des coupes géologiques, des plans de maisons et de villages apparaissent dans ses écrits, on n’y trouve jamais de croquis de représentation de paysage. Il préfère utiliser des photographies pour appuyer son propos et dispose d’un talent indéniable dans leur réalisation (cf. par exemple, celles de la Géographie universelle sur les Iles Britanniques ou la Belgique). Serait-il un piètre dessinateur ?

Une découverte récente dans le fonds Demangeon-Perpillou conservé à Paris, à la Bibliothèque Mazarine[3], tend à fortement nuancer cette affirmation. Dans ce fonds partiellement inventorié par nos soins[4], nous avons trouvé un carnet relié en toile muni d’un étui à crayon, au format paysage (12 cm sur 19) qui facilite les croquis panoramiques en double page, semblable à ceux utilisés par Emmanuel de Martonne[5]. Ce carnet contient dix-sept dessins réalisés par Albert Demangeon ; ces dix-sept vues -terme employé par l’auteur- sont réalisées sur une page, d’autres sur deux en vis-à-vis. Nous avons choisi d’en présenter cinq (trois sur deux pages en vis-à-vis, deux sur une page) ; la numérotation est de notre fait. Après chacun, nous reprenons les indications manuscrites, souvent peu lisibles. Ces croquis, exécutés dans le Limousin entre 1906 et 1911, n’ont jamais été publiés[6].

Indications sur le dessin : La Chaubourdine [?], vallée du Cher, vallée de Pampeluze, forêt de Pionsat, vallée du Cher, Auzances. (Bibliothèque Mazarine, Fonds Demangeon-Perpillou)

Indications sur le dessin : La Chaubourdine [?], vallée du Cher, vallée de Pampeluze, forêt de Pionsat, vallée du Cher, Auzances. (Bibliothèque Mazarine, Fonds Demangeon-Perpillou)

Croquis n°1. Vue prise à l’Ouest d’Auzances. Cote 615 vers l’Est. Au fond, la ligne sinueuse des Monts de Combrailles se profilant sur les crêtes plus régulières qui séparent les affluents du Cher.

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Comprendre la mondialisation par la géographie

Café géographique de Saint-Brieuc du 13 octobre 2016

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Daniel Oster, a longtemps enseigné la géographie en classes préparatoires au lycée Henri IV (Paris). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages universitaires dont « La mondialisation contemporaine » (Nathan, 2013, seconde édition à paraître en 2016) et « La Cartographie » (Nathan, 2014).

Daniel Oster se propose de nous donner ce soir quelques clefs pour comprendre ce que l’on appelle la mondialisation ; si elle nous concerne tous, elle n’est pas si simple à définir.

Nous pouvons, dans un premier temps, définir la mondialisation comme un processus de mises en relation et d’interactions des territoires dans une logique de production et d’échanges. Mais ce processus qui, depuis plusieurs décennies, est devenu incontournable pour expliquer les mutations du monde actuel, est complexe.

C’est cette complexité que Daniel Oster se propose de mettre en évidence dans la 1ère partie de son intervention. Des mécanismes  complexes, une interprétation qui fait débat, mais une mondialisation visible car elle s’inscrit dans l’espace et remodèle les territoires. La géographie, parce qu’elle est l’étude des lieux, apparaît donc comme essentielle pour lire et comprendre la mondialisation. C’est à partir de l’analyse de quelques cartes (l’outil du géographe) que Daniel Oster, dans une 2ème partie, soulignera l’importance de la mondialisation dans le bouleversement du monde.

1 – Définir la mondialisation pour mieux comprendre le processus

       1 – Est-il possible de définir et de dater la mondialisation ?

Le terme est apparu en 1961 dans sa version anglaise « globalization », mais il ne s’impose vraiment qu’au début des années 1980. Si le terme s’est popularisé depuis maintenant plus de trente ans, son contenu, sa signification fluctuent. Pourquoi ? Il est possible d’avancer plusieurs raisons. Alors que l’anglais n’a qu’un terme pour définir le processus, le français en a deux, mondialisation et globalisation qui n’ont pas toujours le même sens ; c’est, par ailleurs, un processus inédit en constante évolution, le terme à ses débuts n’évoquait que le volet économique du processus associé au triomphe du capitalisme-néo-libéral alors qu’en réalité, la mondialisation a des répercussions sur tous les aspects de l’organisation des sociétés et des territoires. Et ce grand basculement mondial fait débat. On charge la mondialisation de tous les maux ou de toutes les promesses de l’avenir ; il y a ceux qui l’encensent et ceux qui l’accusent de dérives préjudiciables à de vastes territoires et à des populations très importantes, voire à l’ensemble de la terre sur le plan environnemental.

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L’inde vue à travers la mondialisation du yoga

Café Géographique du 12 octobre 2016 animé par Anne-Cécile Hoyez, chargée de recherche CNRS. UMR ESO/Université Rennes 2.

Quel est le lien entre la géographie et le yoga ?

En guise d’introduction, la chercheuse a présenté différentes photos qui illustrent l’évolution du yoga.

Qu’y a-t-il de « géographie » dans une école de garçons en Inde ?

Ce sont des enfants souples qui font des exercices dans la première école de yoga en Inde. A partir de 1920, le yoga commence à se structurer, on commence à en retrouver dans des écoles.

Il s’agit de trouver une légitimité au yoga en l’encrant dans les cadres de l’enseignement tels que les concevaient les colons britanniques.

Exemple des Beatles : l’émergence du Yoga à l’échelle internationale

Une autre des images présentées nous montre les Beatles qui se sont rendus en Inde.

George Harrison, membre du groupe a rencontré des musiciens et un gourou indien. Ils ont d’abord travaillé ensemble à Londres sur les apports de la méditation à la musique, puis se sont rendus en Inde.

C’est dans les années 60 que le yoga émerge à l’échelle internationale 

Exemple d’une grande salle de sport :

Nous pouvons observer une grande salle remplie d’individus venus pratiquer le yoga aux Etats-Unis, c’est un cours de Bikram Choudhury, un gourou célèbre pour avoir mis au point une série de postures de yoga pratiquées dans une salle surchauffée et dans des cours collectifs très fréquentés.

L’intérêt de cette photo est de rappeler qu’il a, dans les années 2000, essayé de breveter sa série de yoga ce qui a poussé l’Etat indien à réagir et à travailler sur la mise en place de propriétés intellectuelles sur les postures de yoga ou encore la médecine indienne.

Pourquoi Anne-Cécile a-t-elle choisi le yoga comme objet d’étude ?

La chercheuse n’a jamais pratiqué le yoga.

C’est un travail de maîtrise de géographie de la santé qui l’a poussée à étudier ce sujet.

Ce qui l’a intéressée dans ce travail de terrain en Inde est l’observation des parcours de soin des patients et le pluralisme médical.

En Inde, les individus ont pour habitude d’avoir des recours alternés à différents systèmes de soins, incluant des rites religieux de guérison.

La chercheuse a, dans le cadre de son étude, visité pour la première fois un centre de méditation et a pu s’entretenir avec un gourou qui l’a informée que plusieurs disciples étaient disséminés un peu partout dans le monde grâce à ce centre.

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Rencontre géographique avec l’auteur de BD Zérocalcare

Rachele Borghi et Emilie Viney, enseignantes à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV), organisent une rencontre géographique avec l’auteur de BD Zérocalcare le vendredi 18 novembre de 9h30 à 11h30 dans l’amphi Milne Edwards.

Sa bande-dessinée Kobané Calling retrace avec humour et sensibilité son périple de Rome jusqu’au Kurdistan syrien. La richesse de son expérience et les formes originales de diffusion de ses connaissances pourront vous intéresser. Vous trouverez ci-dessous les informations essentielles sur cette rencontre (invitation obligatoire à demander).

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Détails de l’inscription (PDF)

Vous pouvez aussi retrouver les premières pages de la bande-dessinée Kobané Calling sur le site du journal Le Monde car elle était BD de l’été.

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