Exposition à la Tour Jean sans Peur, rue Etienne Marcel à Paris (jusqu’au 29 décembre 2019)
L’affaire est entendue. Le Moyen Age était une période barbare : les misérables pourrissaient pendant de longues années dans les cachots, les tortures usaient de l’eau, du fer et du feu, les pendus se balançaient par grappes à chaque carrefour. Romans et films nous ont effrayés avec des bourreaux à tête de Quasimodo et des sorcières transformées en torches vives. Et Michel Foucault y a apporté une caution scientifique dans Surveiller et Punir.
D’ailleurs les contemporains s’en portent témoins ! Enlumineurs comme Jean Fouquet montrant les pendus du gibet de Montfaucon serrés comme des jambons au séchoir ou poètes comme François Villon dans la Ballade des Pendus :
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quand de la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
(…)
La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d’oiseaux que dés à coudre.
(suite…)