Où en sont les frontières chypriotes ?

Marie Pouillès Garonzi, doctorante en géographie à l’Université Lumière Lyon 2, ED 483, UMR 5600 EVS-IRG, analyse la division de l’île de Chypre de part et d’autre de la « Ligne Verte », pour les Cafés géo de Montpellier.

En guise d’introduction, Marie Pouillès Garonzi souligne la polysémie du concept de frontières à travers trois définitions proposées par des géographes et politologues français :

  • Bruno Tertrais et Delphine Papin définissent la frontière comme une « limite géographique -ligne ou espace- dont le tracé reflète les relations entre deux groupes humains : rapport de force militaire ou diplomatique, mais aussi traditions ou relations de bon voisinage. C’est en quelque sorte de l’histoire inscrite dans de la géographie ou ‘temps inscrit dans l’espace’ (Michel Foucher) ». (Tertrais & Papin, 2016, p.13).
  • Jean-François Staszak met l’accent sur les divisions sociales et spatiales établies par la frontière qu’il définit comme « tout dispositif géographique qui opère une division à la fois sociale et spatiale ». (Staszak, 2017, p.25)
  • Bernard Reitel insiste pour sa part sur « le caractère ambivalent de la frontière, tantôt fixe, tantôt fluctuante ». La frontière « semble à la fois associer et dissocier, différencier et articuler ». Il explique que la « frontière instituée fonctionne grâce à un jeu de fermetures et d’ouvertures que traduisent des durcissements (bordering), des dévaluations (debordering), voire des raffermissements (rebordering) ». (Reitel, 2017, p.54-55)

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Bùn cha et pad thai : quel avenir pour la « street food » en Asie du Sud-Est ?

Les Cafés Géo de Montpellier ont reçu Gwenn Pulliat, chargée de recherches en géographie au CNRS, UMR ART-Dev pour parler de « street-food » en Asie.

La conférence porte sur la vente alimentaire de rue en Asie du Sud-Est. Le terme de « street food » est très à la mode et un élément de l’identité internationale de l’Asie du Sud-Est connue pour sa gastronomie de rue. Netflix a d’ailleurs créé une série sur la « street food », qui commence à Bangkok. Or la street food fait l’objet d’un contrôle croissant voire d’une éviction par les autorités des grandes villes sud-est asiatiques. Il y a donc une ambivalence entre d’un côté une promotion internationale et de l’autre un contrôle accru des vendeurs. La présentation porte surtout sur Hanoï et Bangkok. (suite…)

Atlantique

Nicolas Escach, Benoït Goffin. Atlantique. Collection Odyssée, villes-portraits. ENS Edition, 2021

Atlantique est le deuxième ouvrage de la « Collection Odyssée, villes-portraits » (ENS Editions) que Daniel Oster a déjà présentée sur notre site (https://cafe-geo.net/de-la-baltique-a-la-mer-noire-atlantique/). Des textes courts livrent le ressenti de géographes, d’architectes ou de journalistes sur une ville à laquelle ils sont particulièrement attachés. Ce ne sont ni des métropoles mondiales, ni des bourgades mais des villes plus ou moins grandes marquées par un long passé qui a laissé des traces dans l’imaginaire collectif, imaginaire parfois en décalage avec la situation actuelle.  Chaque article est illustré par des dessins réalisés par des étudiants de l’Ecole Estienne.  Le parti pris est celui de la simplicité : quelques couleurs primaires, des perspectives différentes (plongée, contre-plongée, horizontalité) et des symboles simples comme dans les cartes anciennes (arbre, montagne, maison). (suite…)

Des lieux religieux associant culte et tourisme, monastères grecs orthodoxes dans l’île de Chypre, marabouts soufis en Tunisie

Au début du XXIe siècle, deux phénomènes se télescopent dans le monde, le poids croissant des religions et la mondialisation spatiale du tourisme. Le développement inexorable du tourisme, comme genre commun de l’humanité, transforme les lieux sacrés, saints, religieux, en patrimoine matériel, à visiter par les touristes du monde entier.

Le tourisme international pénètre, d’une part les lieux saints et les sanctuaires, dans lesquels les cultes ne sont plus célébrés. Il s’immisce d’autre part, dans les lieux de culte en activité, mais bien souvent en perturbant le déroulement des célébrations et des rites. D’autres lieux de culte ont été désacralisés (perte de la fonction religieuse pour une activité profane). Sur l’île Chypre à Nicosie Nord (partie de la ville occupée par la Turquie), des églises, à Athènes (Froment, 2019), des mosquées, ont perdu leur fonction cultuelle première. Dans la capitale grecque, la mosquée Fethiye, édifiée au XVIIe siècle, a été restaurée et transformée en lieu d’exposition. La mosquée Tzistarakis, construite en 1759, malgré plusieurs tentatives pour la rétablir dans sa fonction cultuelle originelle, sert d’annexe au musée d’Art populaire grec (Froment, op. cit.).

Au Maghreb (Tunisie), en Méditerranée orientale (partie de l’île de Chypre occupée par la Turquie), perdurent, depuis des siècles, des lieux saints partagés, entre les fidèles des trois religions monothéistes du Livre. Ils sont de surcroît ouverts au tourisme international, de populations non-croyantes.

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Programme des Cafés Géopolitiques – Paris : 2021-2022

Café de la mairie (Paris 3è arrondissement), de 19 à 21h.

  • Le 8 novembre 2021, à 19h : « Géopolitique de la traite des êtres humains », avec Geneviève Colas.
  • le 7 février 2022 : « Approche géopolitique de la pandémie de COVID 19 ». avec Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote
  • [ANNULÉ] le 14 mars 2022 : « Que ferions-nous sans les fleuves » avec Elisabeth Ayrault
  • le 11 avril 2022 à 19h : « Géopolitique du conflit d’Ukraine ».
  • Le 7 juin 2022 à 19h : « L’Ukraine, de la Nation à l’Etat. Trois anciens ambassadeurs de France en Ukraine témoignent »
Programme des Cafés géographiques de Paris 2021-2022

au premier étage du Café de Flore, 172 boulevard Saint-Germain, Paris 6e, Métro Saint-Germain-des-Prés, nouvel horaire : de 19h à 21h.

 

Mardi 19 octobre 2021 : Voyager le long du fleuve Congo (avec Roland Pourtier)

Lundi 29 novembre 2021 : Les 200 ans de l’indépendance de la Grèce contemporaine (avec Michel Sivignon)

Mardi 14 décembre 2021 : La géopolitique : effet de mode ou nouveau champ disciplinaire ? (avec Stéphanie Beucher)

Mardi 25 janvier 2022 : Quand la géographie explique le Monde (avec Thibaut Sardier)

Mardi 15 février 2022 : L’environnement : du développement durable aux inégalités environnementales (avec Yvette Veyret)

[ANNULÉ] Mardi 8 mars 2022 : Voyage et géographie à cause du départ de Cédric Gras en Ukraine pour un reportage sur le terrain de la guerre

Mardi 29 mars 2022 : Les territoires de la pauvreté dans le monde (avec Yves Colombel)

Mardi 19 avril 2022 : l’état de la France à la veille de  l’élection présidentielle  (avec Aurélien Delpirou et Frédéric Gilli).

Cafés géo de Saint-Brieuc : programme de la saison 2021-2022

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Café géo de Chambéry- Annecy : programme de 2021-2022

 

Le mercredi 13 octobre à 18h00, nous accueillerons Hervé Théry (Directeur de recherche émérite au CREDA) pour un Café géo sur « Les quatre capitales du Brésil » (Le passe sanitaire sera demandé.)

 

 

 

 

 

 

Le mercredi 10 novembre, à 18h, Franck Ollivon (Docteur en géographie, AGPR à l’Ecole Normale Supérieure) nous fera découvrir le champ encore méconnu de la géographie carcérale dans son Café géo « Au bord de la liberté : éléments de réflexion pour une géographie du « milieu ouvert » pénitentiaire. »

Si la prison continue d’occuper le cœur du système pénal français, l’immédiat après-guerre a initié une longue période de réforme de l’institution judiciaire qui se prolonge encore aujourd’hui. Les alternatives à l’incarcération dites « peines en milieu ouvert » se sont ainsi développées à travers différents dispositifs – travail d’intérêt général, mise à l’épreuve, bracelet électronique… Toutefois, ces peines qui se déroulent hors de l’espace carcéral interrogent : au prix de quels ajustements les lieux ordinaires du quotidien se voient-ils investis de la double mission de punir et de réinsérer l’individu ? Que disent de nos sociétés ces modes de contrôle à l’air libre auxquels elles recourent ?

 

 

 

Et le mercredi 15 décembre, de nouveau à 18h, Emmanuelle Surmont (Docteure et agrégée de géographie, Enseignante au lycée des Lumières de Mamoudzou)s’intéressera aux enjeux de protection de la biodiversité à Mayotte dans son Café géo « Mayotte : une île à protéger. Le parc naturel marin de Mayotte : un merritoire de la protection original« .

 L’outre-mer français concentre 80 % de la biodiversité nationale et près de 10 % de la biodiversité mondiale. Mayotte, petit archipel situé dans le canal du Mozambique est un territoire à la biodiversité marine exceptionnelle : le lagon abrite plus de 200 espèces de coraux, 400 espèces de mollusques et près de 250 espèces de poissons. A cela s’ajoute une impressionnante mégafaune : baleines à bosse, dauphins, dugongs et tortues marines. Un parc naturel marin (PNM) de 69 000 km² y a été mis en place en 2010 afin de protéger la biodiversité et d’assurer un développement raisonné de l’espace et de l’île.  Deuxième PNM de France et premier en outre-mer, la mise en place de ce parc marin répond à des enjeux écologiques, mais aussi et surtout politiques. En effet, en sus de respecter ses engagements internationaux pris et réitérés lors des différentes COP et sommets, les gouvernements successifs cherchent à réaffirmer la souveraineté française sur un territoire disputé, bien que départementalisé en 2011. La biodiversité de Mayotte est également mise en avant à la fois comme une opportunité de développement économique (écotourisme, pêche durable) pour un territoire marginalisé, où 77 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté national. Dans ce café géo, je souhaite montrer l’usage politique qui est faite de ce parc marin, avec ses contradictions et ses limites. Des « merritoires » de la protection originaux et parfois concurrents se mettent en place, poussés par des acteurs aux objectifs divers.

Des lieux entre mémoire, géographie et imaginaire (3) : La route de Leh (Inde)

Une route. Pas une autoroute, une voie express, un périphérique, mais une route étroite, sinueuse, au bitume mal ravaudé. C’est pourtant cette route qui relie deux univers opposés, celui des jardins luxuriants des miniatures mogholes à celui des terres minérales et arides des hautes terres himalayennes. Parmi les peu nombreuses routes transhimalayennes, la NH 1D conduit de Srinagar, capitale d’été du Cachemire, à Leh au cœur du Ladakh, le « pays des hauts cols ».

L’aventure commence par un séjour paisible dans la ville qu’aurait fondée Ashoka il y a plus de 2000 ans. Située à 1760 m d’altitude, Srinagar offre une villégiature fraîche en été à ceux qui veulent fuir la touffeur de la vallée du Gange et de la plaine du Penjab. Rois bouddhistes, empereurs moghols, maharajas hindous puis colons britanniques en ont goûté l’atmosphère. (suite…)

Montpellier, du cœur et de l’audace

Les berges du Lez © maryse.verfaillie

Les Cafés géographiques ont proposé à leurs adhérents un court séjour à Montpellier, cité millénaire qui se réinvente à toute vitesse. Son cœur ancien, l’Ecusson, est presque entièrement réhabilité. Son extension, le long des berges du Lez est spectaculaire puisque les architectes les plus audacieux de la planète s’y sont donné rendez-vous.

Un dossier a été réalisé par les organisateurs : Maryse Verfaillie, responsable Voyages des Cafés géographiques. Et trois Montpelliérains : Gloria Huet-Garcia, co-organisatrice de ce séjour, Jean-Pierre Huet et Jean-Luc Pépin qui ont réalisé techniquement l’impression du dossier en version papier pour les participants et en version pdf, ci-dessous.

Consulter le dossier en pdf

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