Les Cafés Géographiques de Montpellier

Les Cafés géographiques se déroulent à Montpellier au Gazette Café, 6 rue Levat, Montpellier (à deux pas de la gare).

 Contact : cafegeomontp@gmail.com

Toute l’actualité au jour le jour des Cafés géographiques de Montpellier sur la page facebook des Cafés géographiques de Montpellier.

 

Programme 2023-2024

MontpellierGéo--2023-2024

 


Les prochains événements annoncés :
Pas d'événement prévu à ce jour

 

• Retrouvez également les archives des comptes rendus des Cafés Géographiques de Montpellier

 

Transition climat-énergie : appétit d’espace, soif de justice socio-écologique

Olivier Labussière est géographe et chargé de recherche au CNRS. Spécialisé sur les relations entre énergie, espace et société en contexte de transition climat-énergie, il est rattaché au laboratoire Pacte à Grenoble en sciences sociales et membre de l’équipe Environnements. Il a soutenu en 2007 une thèse consacrée aux défis esthétiques des aménagements liés à la transition. Adoptant une approche géographique de la question énergétique, son objet de travail est l’habitabilité de l’environnement, qu’il aborde selon une méthode qualitative fondée sur des terrains et des entretiens, sans modèles.

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Protéger la forêt au pays du soja ? (Brésil)

Les Cafés Géo de Montpellier ont reçu Ludivine Eloy, directrice de recherche au CNRS et membre du laboratoire ART-Dev à Montpellier, afin de parler des causes et des conséquences sociales, économiques, politiques et surtout environnementales de la déforestation au Brésil.

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Questions à la géographie féministe, Marianne Blidon

Café géo de Montpellier du 3 janvier 2023

Marianne Blidon est géographe féministe, spécialiste de géographie sociale et politique au prisme du genre et des sexualités. Elle est maître de conférences habilitée à diriger des recherches à l’Institut de Démographie de l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne (IDUP) où elle est aussi référente égalité et membre du comité d’éthique de l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne. Par ailleurs, elle est membre du bureau de la commission genre et géographie de l’UGI et de la commission diversité de l’alliance UNA Europa.

Ses recherches récentes concernent la géographie du trauma et son élaboration épistémologique, théorique et méthodologique. Elle conduit actuellement une enquête longitudinale et un suivi de cohorte sur les projets d’émigration vers Israël et l’Amérique du Nord en lien avec l’expérience et les représentations de l’antisémitisme.  Elle est aussi membre du projet collaboratif européen RESIST – Fostering Queer Feminist Intersectional Resistances against Transnational Anti-Gender Politics (EU Horizon Europe) sous la direction de la géographe irlandaise Kath Browne[1].

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Produire et manger localement, utopie ou réalité ?

Lors du café-géo du 6 décembre 2022 à Montpellier, Nabil Hasnaoui Amri (chercheur associé, UMR Innovation) (1) a présenté les résultats de sa thèse (2) dans laquelle il observe toute une collectivité s’interrogeant sur les emplacements à dédier à l’agriculture. Sont observés les jeux d’acteurs qui président à la mise en place de cette politique de réintroduction d’espaces agricoles au sein de l’agglomération; les leviers d’action  utilisés pour la mise en place de cette agriculture urbaine ainsi que les limites spatiales, foncières et actorielles de ce projet. Quelles sont les réalités géographiques et politiques de ce jeune projet innovant et quelles en sont les dimensions utopiques ?

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Frontières et fronts numériques : les enjeux territoriaux d’Internet dans la guerre en Ukraine

Louis Pétiniaud est docteur de l’Institut Français de Géopolitique et chercheur postdoctoral au sein du laboratoire IFG-Lab et du centre de recherche GEODE. Spécialiste d’Internet dans les conflits territoriaux, il a soutenu en novembre 2021 une thèse sur la fragmentation géopolitique et numérique de l’Ukraine sur la période 2013-2020. Il a récemment reçu le 1er prix scientifique de thèse de l’Institut des hautes Études de Défense Nationale. Le 17 janvier 2023, il est l’invité des Cafés Géo de Montpellier pour présenter les enjeux territoriaux d’Internet dans la guerre en Ukraine. (Lire la suite…)

Cafés géo de Montpellier : programme des cafés 2022-2023

Où en sont les frontières chypriotes ?

Marie Pouillès Garonzi, doctorante en géographie à l’Université Lumière Lyon 2, ED 483, UMR 5600 EVS-IRG, analyse la division de l’île de Chypre de part et d’autre de la « Ligne Verte », pour les Cafés géo de Montpellier.

En guise d’introduction, Marie Pouillès Garonzi souligne la polysémie du concept de frontières à travers trois définitions proposées par des géographes et politologues français :

  • Bruno Tertrais et Delphine Papin définissent la frontière comme une « limite géographique -ligne ou espace- dont le tracé reflète les relations entre deux groupes humains : rapport de force militaire ou diplomatique, mais aussi traditions ou relations de bon voisinage. C’est en quelque sorte de l’histoire inscrite dans de la géographie ou ‘temps inscrit dans l’espace’ (Michel Foucher) ». (Tertrais & Papin, 2016, p.13).
  • Jean-François Staszak met l’accent sur les divisions sociales et spatiales établies par la frontière qu’il définit comme « tout dispositif géographique qui opère une division à la fois sociale et spatiale ». (Staszak, 2017, p.25)
  • Bernard Reitel insiste pour sa part sur « le caractère ambivalent de la frontière, tantôt fixe, tantôt fluctuante ». La frontière « semble à la fois associer et dissocier, différencier et articuler ». Il explique que la « frontière instituée fonctionne grâce à un jeu de fermetures et d’ouvertures que traduisent des durcissements (bordering), des dévaluations (debordering), voire des raffermissements (rebordering) ». (Reitel, 2017, p.54-55)

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Bùn cha et pad thai : quel avenir pour la “street food” en Asie du Sud-Est ?

Les Cafés Géo de Montpellier ont reçu Gwenn Pulliat, chargée de recherches en géographie au CNRS, UMR ART-Dev pour parler de « street-food » en Asie.

La conférence porte sur la vente alimentaire de rue en Asie du Sud-Est. Le terme de « street food » est très à la mode et un élément de l’identité internationale de l’Asie du Sud-Est connue pour sa gastronomie de rue. Netflix a d’ailleurs créé une série sur la « street food », qui commence à Bangkok. Or la street food fait l’objet d’un contrôle croissant voire d’une éviction par les autorités des grandes villes sud-est asiatiques. Il y a donc une ambivalence entre d’un côté une promotion internationale et de l’autre un contrôle accru des vendeurs. La présentation porte surtout sur Hanoï et Bangkok. (Lire la suite…)

De Bangkok à Bali : géographie du tourisme en Asie du Sud-Est

Café Géo de Montpellier – Mardi 28 janvier 2020

De Bangkok à Bali : géographie du tourisme en Asie du Sud-Est.

Emmanuelle Peyvel, maître de conférences en géographie à l’université de Brest (UBO), EA Géoarchitecture.

 

Pour entrer dans le sujet, nous pourrions partir de l’actualité : le nouvel an lunaire. Le 25 janvier 2020, nous sommes entrés dans l’année du Rat. C’est une période souvent intense en mobilités touristiques en Asie du Sud-Est. Plusieurs dynamiques peuvent ressortir de cet événement.

La première que l’on peut observer est que les villes se vident à ce moment-là. Ceci est représentatif d’une croissance urbaine récente et corrélée à l’accroissement économique qu’ont connu ces pays. Les citadins regagnent leur village natal et progressivement se forge l’idée d’une campagne, un rêve de citadin distinct de l’espace rural agricole productif. Cette dynamique alimente les sociabilités familiales, et permet de  “faire famille”, y compris avec les membres de la diaspora.

La deuxième grande dynamique touristique que l’on peut observer à l’occasion du Nouvel An lunaire concerne les montagnes. Ces dernières sont des lieux anciens de pèlerinage, beaucoup y prient pour s’attirer les meilleures faveurs pour la nouvelle année. Cette mobilité touristique est représentative d’un autre grand ressort touristique en Asie du Sud-Est : la prière. Elle s’intègre pleinement au triptyque « Pray, Play, Pay » proposé par Nelson Graburn pour rendre compte du tourisme domestique asiatique. Payer doit être ici entendu dans le sens de consommer. En effet, le nouvel an lunaire est un moment festif, où l’on a plaisir à s’amuser et à consommer : on achète des souvenirs, on consomme de bons repas, etc. En ce sens, le tourisme est représentatif des sociétés de consommation dont profitent aujourd’hui pleinement les classes moyennes sud-est-asiatiques. Cette mobilité spirituelle s’articule aussi dans certains pays comme le Vietnam à celle du du xuân (littéralement “partir au printemps”). Cette mobilité est commune à d’autres pays d’Asie, il s’agit d’admirer la végétation en fleurs au printemps (les cerisiers au Japon ou en Corée par exemple). En Asie du Sud-Est l’attention est portée sur les abricotiers, les pruniers et les pêchers parce que les fleurs sont jaunes et rouges, couleurs de la fête en Asie.

Les mobilités touristiques en Asie du Sud-Est relèvent donc d’imaginaires et de représentations qui sont propre à ces pays et qui nécessitent un certain décentrement du regard pour les occidentaux.

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Le lac Tchad au péril de l’Anthropocène

Géraud Magrin, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – U.M.R. PRODIG

 

Introduction : la notion d’Anthropocène et son actualité au Sahel 

La notion d’Anthropocène est une notion proposée au début des années 2000 par Paul Crutzen (chimiste de l’atmosphère) pour nommer un nouvel âge géologique influencé par l’impact de l’activité des sociétés humaines sur le système « Terre ». À travers la notion d’Anthropocène, Paul Crutzen et d’autres chercheurs ayant travaillé sur cette notion, prennent en compte un certain nombre de dynamiques : le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, les changements dans le cycle de l’eau, etc. Ces éléments renvoient à l’évolution du système « Terre » d’un point de vue surtout biophysique : la principale critique soulevée par la notion d’Anthropocène est que celle-ci a tendance à dépolitiser la question des crises environnementales. En considérant d’une part que toutes les sociétés humaines ont (eu) la même empreinte sur les écosystèmes. Et en débouchant sur la proposition de solutions purement techniques pour résoudre le problème, à travers différents projets d’ingénierie environnementale, dont les enjeux politiques ne sont pas davantage questionnés. Les géographes ne s’intéressent à cette notion que depuis peu de temps : certains d’entre eux interrogent, à l’échelle des territoires, la manière dont cette notion permet d’éclairer d’un jour nouveau leurs objets d’étude, en prenant au sérieux la crise environnementale globale mais sans éluder la perspective politique qui fait le sel et l’intérêt des approches critiques de l’environnement.

Le Sahel constitue un objet intéressant pour une telle approche. Considérer le Sahel au travers de la notion d’Anthropocène, c’est s’intéresser aux effets du changement global sur un espace qui n’a pas une position centrale dans le monde et qui, en Afrique même, est en position de marge. Des mutations importantes s’y sont accélérées au cours des dernières décennies, sous l’effet de facteurs multiples. La croissance démographique (dans la plupart des pays sahéliens, la population a plus que doublé en vingt ans et continue de croître très rapidement), les dynamiques environnementales (sécheresses sévères durant les décennies 1970-80 et incertitudes sur les effets du changement climatique) et l’intégration à l’économie mondiale (à travers notamment des investissements mondialisés dans les secteurs agricole et extractif) se traduisent par des changements multiformes : urbanisation, désertification, crises politiques et sociales.

Dans ce contexte s’est diffusé depuis quelques années un discours selon lequel le lac Tchad disparaitrait progressivement sous l’effet du changement climatique et serait ainsi menacé d’assèchement. En réponse à cette inquiétude, un projet de transfert d’eau inter-bassin a été proposé. Ce dernier permettrait de transférer de l’eau depuis le bassin du Congo ou de l’Oubangui (affluent du Congo) vers le lac Tchad afin de le sauver d’une « catastrophe » comme celle qu’a connu la mer d’Aral. Ce que l’on pourrait qualifier de « boucle de l’Anthropocène » est bouclée : le changement climatique actuel, dont les causes sont largement de nature anthropique, est convoqué pour justifier un très grand projet d’aménagement, de nature anthropique également, qui bouleverserait toute la région du lac Tchad. Ce projet de transfert de l’eau, s’il était mis en œuvre, aurait en effet pour conséquence de transformer radicalement l’environnement dans lequel vivent les sociétés qui occupent les rives du lac et toute la partie méridionale, la plus peuplée, de son bassin.

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Terres agricoles des villes : des expériences innovantes d’agriculture

Christophe-Toussaint Soulard, Pascale Scheromm et Camille Clément
Chercheurs à l’INRA, UMR Innovation, Montpellier.

 

Comment se met en place l’agriculture urbaine dans un contexte qui n’est pas traditionnellement celui de l’agriculture ?

 

I. L’agriculture urbaine : de quoi parle-t-on ?

 

L’agriculture urbaine, c’est l’ensemble des activités de production de denrées alimentaires (ou d’autres denrées notamment ornementales, fourragères, médicinales etc.) qui vont être pratiquées dans l’espace urbain ou en périphérie.

Les agricultures urbaines peuvent concerner toutes les productions végétales et animales. Les pratiquants agricoles sont très divers : certains sont des professionnels, d’autres des amateurs. Par ailleurs des associations voire même des institutions s’investissent dans cette activité. L’agriculture urbaine peut se pratiquer sur sol ou sans sol : sur les toits ou sur les murs des maisons par exemple. Les agricultures urbaines sont souvent des agricultures sociales et militaires : elles renvoient à des projets liés, par exemple, à l’éducation alimentaire, à l’insertion sociale par l’emploi, à l’amélioration de la santé physique et mentale. Par ailleurs, les projets d’agriculture urbaine sont souvent des projets de mobilisation citoyenne pour permettre de conserver des espaces de production dans le tissu urbain. De nombreux projets en effet prônent l’idée que l’agriculture urbaine est un moyen pour permettre aux populations défavorisées de produire et de développer une alimentation de qualité.

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Le réchauffement climatique actuel influence-t-il l’activité des cyclones tropicaux extrêmes ?

Café géo du 16 octobre 2018 animé par M. Karl Hoarau, Maître de Conférences à l’Université Cergy Pontoise

 

Les cyclones tropicaux extrêmes sont des phénomènes qui génèrent des vents moyens d’au moins 215km/h avec des rafales de plus de 250km/h (catégorie 4-5). En moyenne, chaque année, 18 cyclones atteignent cette intensité sur le globe. Ces dernières années, plusieurs systèmes destructeurs ont fait la une de l’actualité : Haiyan (2013) aux Philippines, et Irma (2017) et Maria (2017) aux Antilles. Le nombre des cyclones extrêmes est-il en train d’augmenter avec le réchauffement climatique actuel ? Après un rappel sur les risques cycloniques, l’activité des cyclones extrêmes est étudiée. Enfin, quelques pistes explicatives sont abordées.

 

Les risques cycloniques:

Les dégâts associés aux cyclones sont principalement liés aux vents violents (infrastructures, végétation), à la marée d’ouragan (invasion du littoral par l’océan sous l’effet conjugué des vents et d’une pression atmosphérique basse) mais aussi aux inondations fluviales dues aux fortes précipitations. On considère six bassins cycloniques dans le monde (68% des cyclones se forment dans l’hémisphère nord) dépendant de centres d’avertissements régionaux. Le Pacifique Ouest est le plus grand bassin cyclonique du globe. L’ensemble Pacifique Ouest et Pacifique Est concentre les 2/3 des phénomènes cycloniques. L’Asie est le continent le plus menacé par les risques cycloniques.

 

Les cyclones et les tempêtes sont les aléas naturels les plus coûteux. Un des phénomènes les plus catastrophiques s’est déroulé le 12 novembre 1970 au Bangladesh. Le bilan fut lourd -300 000 morts- et s’explique en partie par le fait que les habitants n’avaient jamais été prévenus de l’arrivée de ce phénomène. De ce fait, aucune mesure de sécurité n’avait été prise. Plus récemment l’ouragan Katrina (2005) qui a dévasté les États-Unis en 2005 a été l’un des plus meurtriers et des plus couteux que le pays ait connu.

 

Pour estimer l’intensité des phénomènes cycloniques, l’une des méthodes utilisées est l’entrée d’avions dans les cyclones mesurant la vitesse des vents à la surface de l’océan. Cette méthode est utilisée sur deux bassins cycloniques (l’Atlantique Nord et le Pacifique Est) quand les cyclones se rapprochent des terres habitées. Pour les autres bassins, l’intensité des cyclones est estimée à partir des données satellitaires. C’est l’américain Vernon Dvorak qui a publié en 1984 une technique permettant d’estimer la vitesse maximale des vents moyens dans le cœur des cyclones. Plus les nuages entourant l’œil sont développés, et ont donc des sommets très froids (parfois jusqu’à – 85°C), plus le cyclone est intense.

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Détruire ou construire ? L’aménagement des zones inondables en question

Sylvain Rode – Maître de conférences en aménagement de l’espace et urbanisme
Université de Perpignan Via Domitia – Unité Mixte de Recherches ART-Dev

Selon l’Evaluation Préliminaire du Risque d’Inondation effectuée en 2011 dans le cadre de la mise en œuvre de la Directive européenne Inondation de 2007, 18,5 millions de personnes et 10 millions d’emplois seraient exposés au risque inondation en France. La vulnérabilité est donc forte compte tenu de la forte exposition des populations au risque inondation. La prévention est dès lors un enjeu important et réaffirmé qui passe, notamment, par le contrôle de l’urbanisation en zone inondable. Deux questions, antagonistes et légitimes, se posent alors : faut-il – et si oui, comment ? – construire en zone inondable ? Doit-on détruire les biens en zone inondable ?

1- Construire. Vers un urbanisme résilient en zone inondable ?

Le Monde du 28 janvier 2018 titrait « Face aux crues, un urbanisme à réinventer ». Ce titre qui renvoie à la notion de résilience pose la question de son opérationnalité : comment prendre en compte et accepter dans certains territoires la possibilité d’une inondation ? Pendant longtemps la logique d’ « ouvrages » (barrages, digues, …) en vue de maîtriser l’aléa a été dominante. Mais depuis quelques années la résilience a fait émerger un nouveau paradigme qui est celui de l’acceptation de l’inondation. Il s’agirait de faire en sorte, en cas de crues, que les dégâts soient minimes et que le fonctionnement (des services, des transports, …) soit maintenu. Dès lors a émergé un nouveau champ de l’urbanisme –l’urbanisme résilient – qui pense la ville avec l’eau. Il s’agirait de « construire avec l’eau » (Ryan, 2010). Cette nouvelle approche est encouragée par l’Etat, notamment dans les situations de renouvellement urbain. Les friches urbaines et industrielles deviennent alors des terrains d’expérimentation de cette ville pensée avec l’eau. Cette approche n’est toutefois pas toujours bien perçue par les services déconcentrés de l’Etat, les techniciens des services « risques » considérant que la priorité est de limiter les constructions et l’urbanisation en zone inondable.

Construire résilient en zone inondable : quelles formes urbaines et architecturales ?

L’urbanisme résilient est de plus en plus expérimenté. Il prend forme notamment à travers trois grandes caractéristiques :

– La première est celle d’un urbanisme et/ou d’une architecture de surélévation. Soit l’habitat est surélevé sur le principe des constructions sur pilotis, soit c’est l’îlot tout entier qui est surélevé. Dans le premier cas, les pièces de vie se situent au premier étage, le rez-de-chaussée destiné à être inondé étant occupé par des parkings par exemple. Les quartiers Matra à Romorantin ou Pirmil-les-Isles à Rezé fournissent des exemples de cette forme d’urbanisme résilient.

– La deuxième est celle d’un urbanisme « transparent à l’eau ». Le quartier dans son ensemble est conçu alors pour être inondé en minimisant les dégâts. Des axes de circulations (de l’eau) sont construits notamment entre les habitations et perpendiculairement au cours d’eau susceptible de déborder. A Narbonne, le parti de composition urbaine de la ZAC les Berges de la Robine intègre ce principe de « transparences hydrauliques ».

– La troisième est celle d’un urbanisme valorisant la présence sensible de l’eau. Il s’agit de marquer dans le paysage la présence de l’eau par le maintien d’une végétation adaptée aux zones humides ou par des éléments qui rappellent la présence de l’eau ou qui donnent des repères de crue (ligne bleue le long d’un immeuble par exemple à Saint-Pierre-des-Corps).

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Du Mali vers l’Amérique du Nord : les migrations des élites pour études

Kévin MARY, maître de conférences à l’Université Via Domitia de Perpignan

Etudier les élites africaines et leurs migrations pour études vers l’Amérique du nord résulte d’une volonté de sortir des études plus classiques centrées autour des relations franco-maliennes. Par ailleurs, avant d’être un travail sur les migrations et l’éducation, la thèse de Kévin Mary porte sur la société malienne, abordée selon un angle d’analyse plutôt original, le rapport des élites à l’éducation.

  1. La construction de l’objet d’étude

Le Mali est un des pays les plus pauvres au monde. S’il est lié aux migrations, c’est parce qu’au moins un membre de la majorité des familles maliennes vit à l’étranger. Les familles issues de la catégorie des élites ont pour particularité de ne pas envoyer leurs enfants étudier à l’université du Mali située à Bamako. Aussi, ces familles choisissent toutes des stratégies d’exode scolaire, tout comme les familles des couches moyennes, et de manière générale tous les parents dès lors qu’ils en ont les moyens. Les élites sont également l’objet de nombreux débats dans la société malienne, notamment dans les discussions quotidiennes au sein des groupes d’amis appelés « grins », les journaux, les émissions de radio, etc. Elles sont fortement remises en cause, notamment à partir de la crise de 2011, au moment où l’armée malienne apparaît disqualifiée, notamment par des scandales liés au népotisme. On parle « d’une élite qui serait corrompue ».

Les élites étudiées ici sont essentiellement composées de jeunes gens (de 17 à 40 ans), des étudiants fils et filles de bonnes familles, communément nommés « enfants de riches » selon une expression populaire. Les destinations des migrations pour études sont diverses, bien que l’on discerne des pôles principaux de cette migration en France, aux Etats-Unis et au Canada.

Après plus d’un an et demi de recherches sur le terrain, principalement au Mali, à Bamako, mais aussi aux Etats-Unis à Moncton, New-York et Washington, Kévin MARY a tenté de comprendre les raisons qui poussent les familles à envoyer leurs enfants à l’étranger. Dans quel but ? Pour y étudier quoi ? Les jeunes restent-ils à l’étranger ou reviennent-ils dans leur pays d’origine ? Quelle plus-value offre leur parcours d’études à l’étranger ?

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Tourisme et développement dans les pays du sud : les illusions du modèle communautaire

Bernard Schéou, enseignant-chercheur, IAE, Université de Perpignan Via Domitia

Après un doctorat en économie et des études de philosophie, Bernard Schéou travaille depuis une vingtaine d’années sur le tourisme communautaire. Au-delà de la recherche, il s’implique sur le terrain via des associations de tourisme équitable et communautaire. Ainsi, en conciliant à la fois la théorique avec la recherche et la pratique avec son engagement associatif, il acquiert une certaine légitimité qui lui permet, grâce à une distanciation et une position critique délicate, de se questionner sur le bien-fondé des objectifs, chemins et résultats du tourisme équitable.

Le travail de recherche a été fait en collaboration avec Alain GIRARD qui n’est pas présent.

Retrouvez également la présentation et les références accompagnant ce café géographique, au format PDF (1727ko) : Présentation CG Montpellier.pdf

Questionnement

Tout d’abord, il faut refuser la dichotomie simpliste entre un « bon tourisme » et un « mauvais tourisme » : opposer un tourisme communautaire porteur de développement économique, culturel et social pour les populations locales et un tourisme de masse malfaisant n’est pas le but de cette intervention.

Pourquoi le tourisme communautaire ?

Le tourisme communautaire a été choisi pour l’expérience de terrain, mais aussi car depuis le milieu des années 90 il est à la mode et les acteurs le voient comme une solution évidente pour initier le tourisme dans le cadre du développement durable, il encouragerait en effet la participation de l’ensemble des populations locales.

La réflexion sur l’expérimentation de cette forme de tourisme qui véhicule le plus d’illusions n’a pas pour but d’abandonner le tourisme mais de prendre en compte les conséquences non voulues et de travailler sur les conditions de sa réussite.

  1. Le tourisme communautaire

Le contexte :

Dans les années 1960 et 1970, les bailleurs de fonds et agences internationales apportent leur soutien au développement d’un tourisme classique. Puis dans les années 1980 et jusqu’au début des années 1990, il y a une remise en cause suite à la période critique du « tourisme de masse ». La redécouverte passe par le développement durable et la lutte contre la pauvreté avec notamment une redécouverte des populations locales.

Cette évolution est également sensible dans la recherche scientifique : la recherche du nombre d’articles contenant les mots : « community based tourism » (dans les mots clés) montre une croissance nette de cette thématique : la communauté locale est alors vue comme le cadre approprié au tourisme. De 1994 à 2000 on peut recenser 40 articles, alors que l’on en compte 200 entre 2011 et 2018.

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La Russie un siècle après la Révolution d’octobre : la renaissance d’un pouvoir impérial ?

Denis ECKERT, Directeur de recherche au CNRS, Centre Marc Bloch, Berlin.

Résumé :

La chute de l’Empire tsariste et surtout la prise de pouvoir par les bolcheviks avaient marqué en 1917 la fin officielle de la référence impériale, et la proclamation de la construction d’un Etat de type radicalement nouveau. L’évolution ultérieure de l’URSS a donné corps à la théorie du retour des logiques impériales, notamment lors des phases d’expansion impulsées par Staline. Lors de l’éclatement de l’URSS en 1991, on a pu croire à la fondation d’une nouvelle Russie, « plus petite mais meilleure », apte à se développer dans des frontières sûres et reconnues. Mais est-on aujourd’hui, après les multiples interventions russes des dernières années (Géorgie, Ukraine), en train d’assister à la résurgence de ce qu’on pourrait qualifier d’une puissance impériale, pour laquelle la volonté d’expansion territoriale et de contrôle des marges deviennent centrales dans l’idéologie politique ?

L’intervention de Denis Eckert s’est faite dans le cadre du centenaire de la révolution russe d’octobre 1917. Ce dernier s’est questionné sur un éventuel retour de la logique impériale en Russie. En évoquant ce territoire, nous nous concentrons donc sur l’espace européen post soviétique.

I. La non revendication d’un héritage historique.

Dans un premier temps, notre intervenant a voulu se pencher sur un éventuel témoin de la révolution d’octobre, qui pourrait être une analyse des commémorations en Russie. Mais il se trouve qu’il n’y en a pas eu : aucune manifestation commémorative de la révolution ne s’est faite en Russie. De plus, en Ukraine, des centaines de statues et de rues ont été rebaptisées, afin de faire disparaitre la mémoire communiste.

Il y a pourtant bien eu une parade militaire le 7 novembre 2017 sur la Place Rouge. Mais cette dernière s’est faite dans le cadre de la commémoration non pas de la révolution mais de la parade militaire de 1941 (qui fut un événement mythique de l’URSS en guerre, durant lequel les soldats partirent directement de la parade vers le front, contre les Allemands).

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Ces gares TGV qui font débat. Vers un modèle français de localisation des gares nouvelles ?

Café géo de Montpellier du 16 janvier 2018, avec Laurent Chapelon, professeur des universités à l’Université Paul Valéry de Montpellier.

Résumé :

La restructuration des dessertes TGV des villes françaises conjointement au déploiement de la grande vitesse ferroviaire relève d’enjeux multiples, variables selon les échelles territoriales concernées. Alors que les liaisons à longue distance demandent des dessertes périurbaines de courte durée minimisant les temps de parcours, des enjeux régionaux et locaux militent pour une desserte centrale des agglomérations. La présentation s’attachera à objectiver les choix possibles de localisation des gares nouvelles et à montrer l’existence d’un modèle français caractéristique en la matière.

Pour les villes qui sont desservies par la grande vitesse ferroviaire, l’implantation des gares TGV constitue un enjeu majeur : elles orientent les pratiques de déplacements ainsi que la mobilité de la population. Mais a-t-on un modèle type de gares nouvelles ? Ce modèle est-il adapté ? Peut-on l’améliorer ?

Le point de départ de la réflexion, ce sont les gares implantées en rase campagne. Prenons pour exemple la gare « Lorraine TGV » mise en service en 2007. C’est une gare de « non décision » entre Metz et Nancy. En effet, les deux villes ont émis le souhait de bénéficier d’une telle infrastructure. Par conséquent, la gare a été implantée entre les deux agglomérations, à 35km de Nancy et 25km de Metz, sans connexion TER. Cette gare est dès lors et avant tout un vaste parking de 950 places, avec une fréquentation d’usagers qui viennent quasi exclusivement en voiture.

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Habiter au gré des vents en Méditerranée

 Clément Barniaudy, Maître de conférences à la Faculté d’Education de l’Université de Montpellier

Retrouvez également les diapositives de présentation au format PDF : cafe-geo-vents.pdf (14Mo)

La perception que nous avons du vent est moins celle d’un air en mouvement objectivable (sa définition scientifique) qu’une matière vivante qui nous enveloppe et avec laquelle nous composons Habiter au gré des vents, c’est s’immiscer dans cette matière sensible. De par nos expériences, nous pouvons facilement observer que le vent est partout à l’extérieur comme à l’intérieur de nous : essayez seulement de parler sans souffler… c’est bien impossible. Au mouvement perpétuel du souffle en nous, répond celui du vent dans le milieu. Le vent sculpte le paysage, influence les gens et leur mode d’habiter. Il peut être une contrainte comme un allié, devenir le support d’une pratique ludique ou encore fournir une aide inespérée en cas de chaleur extraordinaire par exemple. Le vent est donc omniprésent mais il est aussi impalpable.

Ce caractère invisible du vent génère une certaine difficulté pour le nommer. Chez la plupart des peuples de tradition orale, il est encore aujourd’hui une présence sacrée, une sorte de matrice qui recouvre tout l’univers et inclut chaque personne dans son milieu (ex : Nilch’i des amérindiens Navajos). De même, en Méditerranée ancienne, les termes pour désigner le vent sont inséparables de ceux désignant le souffle ou l’esprit (Pneuma, psukhê, anemos, Ruach…). L’abstraction d’un vent physique détaché du souffle et perdant tout pouvoir d’animer la matière mettra de nombreux siècles à se développer.

Le vent est donc une puissance naturelle capable d’influencer le monde animé mais il se différencie aussi pour ces sociétés méditerranéennes en plusieurs vents ; borée, notos, zéphyr, eurus par exemple pour les Grecs anciens. Car les marins ont très vite reconnu des vents réguliers avec lesquelles ils pouvaient composer pour accomplir leur navigation.

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La géographie des inégalités scolaires, enjeu politique majeur dans l’Amérique de Trump ?

Animé par David Giband, Professeur des Universités à l’Université de Perpignan Via Domitia et Nora Nafaa, doctorante à l’Université de Perpignan Via Domitia.

Ces dernières années, l’accès à l’enseignement supérieur aux États- Unis, et plus largement au système éducatif dans les métropoles états-uniennes, a subi des mutations radicales. Les États-Uniens sont de plus en plus nombreux à dénoncer le coût aberrant de l’enseignement et ses inégalités toujours plus présentes. Betsy Devos, ministre de l’éducation de Donald Trump, parle de l’éducation américaine comme « un système fermé, une industrie fermée, un marché fermé. C’est un monopole, une impasse. »

  1. Un système à bout de souffle ?

En France, le système éducatif est centralisé et fonctionne plus ou moins de la même façon sur tout le territoire, avec des académies, des rectorats… Le système éducatif états-unien est très différent et est davantage encore marqué par de très fortes inégalités. La question des inégalités scolaires y est ancienne et bien antérieur à 2017. Quatre grandes périodes où la ségrégation raciale a laissé des traces peuvent être distinguées :

– Jusqu’aux années 1960 demeure une ségrégation raciale importante, avec des ghettos ethniques et différents degrés de ségrégation selon les États et ce, malgré des manifestations de plus en plus nombreuses pour l’abolition de la ségrégation, qui entrera en vigueur en 1964 avec le Civil Rights Act. Les populations noires et blanches vivent donc séparées et cela vaut aussi dans les établissements scolaires où les populations hispaniques, noires et blanches, sont rarement mélangées. De plus, la désindustrialisation des années 1960 a aggravé la crise économique qui a accentué des inégalités de richesses déjà existantes.

– Les années 1970 sont marquées par la déségrégation. Avec le Civil Rights Act de 1964 et la fin de la ségrégation, la population noire est autorisée à vivre avec les Blancs en centre-ville. Il y a une volonté de créer des administrations avec des financements en faveur des enfants pauvres, handicapés… Les parents sont libres d’inscrire leurs enfants dans l’école de leur choix, sans tenir compte de leur appartenance ethnique. Les problèmes cependant persistent malgré la discrimination positive. Le but est d’arriver à une certaine égalité de répartition ethnique dans les écoles, en intégrant des élèves blancs dans les écoles noires ou des enfants noirs dans les écoles réservées auparavant aux Blancs, etc… Le racisme persiste pourtant et les populations blanches partent vivre en périphérie des villes pour ne pas « mélanger leurs enfants ».

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Géographies de la nuit urbaine

Emanuele Giordano – Géographies de la nuit urbaine – 9 mai 2017
Compte rendu pour les Cafés Géo de Montpellier

La nocturnalisation de la société représente des enjeux politiques, économiques, sociaux et géographiques car elle transforme certains espaces, nécessitent des aménagements particulièrement dans les villes. Le phénomène est ancien. Il a entrainé notamment le développement de formes d’éclairages publics organisés. Aujourd’hui, la nocturnalisation de la société se traduit par des sorties nocturnes plus fréquentes qu’auparavant. En France, 4 personnes sur 10 sortent au moins un soir par semaine. 20% ne le font jamais contre 67% en 1973. Les italiens en 2008 dorment 30 minutes plus tard qu’en 1988. Parallèlement de nombreuses personnes travaillent la nuit. La proportion de travailleurs de nuit diffère selon les Etats de l’Union européenne en fonction de législations différentes (6,1 % en moyenne en 2015). En France, cette population atteint 3,6 % en 2015.

La nuit est un objet/sujet émergent en géographie. Les historiens s’en sont emparés en premier (Jean Verdon, Alain Cabantous, …). Puis les géographes ont étudié la nuit comme « frontière de la ville » (Murray Melbin, 1978 ; Luc Gwiazdzinski, 2011). Jusque dans les années 1980, la nuit est encore caractérisée essentiellement par sa dangerosité. A partir des années 1990, l’essor des activités culturelles et de loisirs nocturnes, en relation souvent avec la consommation d’alcool, entraine le développement d’une réflexion sur l’économie de la nuit (« night time-economy »).

L’essor de la « night time-economy »…

Ce concept naît dans les villes anglaises des années 1990 qui cherchaient à se développer économiquement et à transformer leur image, souvent négative, de villes industrielles. C’est le centre des villes, désert la nuit, qui a été en premier investi par les activités économiques et culturelles nocturnes. L’objectif était de rendre attractif cet espace après 17h, afin de doubler l’économie de la ville. D’après O’Connor (1997, p. 40), « la ville des ‘vingt-quatre heures’ est alors devenue un instrument de marketing séduisant pour des villes désireuses de se réinventer elles-mêmes, de demeurer ou de devenir compétitives au niveau national, européen ou global ».

La nuit est ainsi devenue un outil de compétition urbaine dont s’emparent de nombreuses villes qui cherchent à vendre l’image nocture de leur ville. Un des slogans de Montpellier est bien « la ville où le soleil ne se couche jamais » !

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New York City : ville globale, ville duale

Compte rendu, Café Géo de Montpellier – 17 janvier 2017
Aurélie Delage -Maître de conférences en aménagement et urbanisme – Université de Perpignan.

Une personne sans domicile fixe en train de fouiller des poubelles, une jeune femme à l’allure chic : c’est la première image que l’on peut présenter de l’extrême polarisation sociale de New York et des inégalités que l’on perçoit dans  LA ville globale.

On y retrouve les disparités spatiales et ethniques classiques aux E.U: la périphérie (suburbs) de NYC est occupée par une population blanche et aisée qui s’installe dans les nouvelles banlieues modernes laissant une population plutôt noire dans le centre-ville où le bâti se dégrade (Skid Row).

Pourtant, ces dernières années, les nouvelles  générations manifestent un intérêt plus  marqué pour les quartiers centraux, leurs équipements et les ressources urbaines qu’ils offrent.  La mobilité intra-urbaine est, depuis peu valorisée, les  plus jeunes préférant  désormais la marche à pied à la voiture. Les classes les plus aisées quant à elles, regagnent les centres villes et alimentent un processus de  gentrification qui repousse parfois les plus pauvres vers les périphéries.

La ville globale : fondements de la puissance de New York City

Son ouverture sur la façade Atlantique et la navigabilité de la rivière Hudson sur de longues distances vers l’intérieur ont donné à NYC le rôle de porte d’entrée historique. Elle est au XIXème un véritable point de passage pour les migrants accueillis au sud de Manhattan. Au XXème siècle, ce site favorable permet au port commercial de NYC d’être une place financière forte.

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Les enjeux de l’eau dans et autour de la métropole de Montpellier

Le Mardi 13 Décembre 2016 s’est tenu un café géo au Gazette Café présenté par Thierry Ruf sur «  Les enjeux de l’eau dans et autour de la métropole de Montpellier »

Thierry Ruf est Géographe, Directeur de Recherche à l’IRD, spécialiste de gestion sociale de l’eau. Il est Vice-président du Conseil d’Administration de la Régie Publique de l’Eau de la Métropole de Montpellier Méditerranée.

Dans une approche géopolitique de la question de la gouvernance de l’eau, Thierry Ruf aborde son analyse en commençant par un cadrage historique de la place de l’eau, puis il poursuit l’expansion urbaine de Montpellier et de ses périphéries au XXIème siècle, avant de mettre au grand jour les enjeux actuels anciens et actuels.

Premièrement, aborder la question de l’eau, c’est aborder la question des territoires. Dans notre région l’eau a une dimension culturelle et patrimoniale importante. Montpellier a souvent été présentée comme une ville à problème d’eau. Elle a construit son histoire sur la captation des eaux souterraines par des puits, ce qui a eu pour effet en retour, de polluer la nappe phréatique.  Même si l’idée remonte au XIIème siècle, il faut attendre le XVIIIème siècle pour voir apparaitre les premières arrivées d’eau de surface captée à la source de Saint Clément et conduite jusqu’au Peyrou avec l’aqueduc construit par Pitot. La ville dispose de fontaines publiques en plus des puits toujours en service. Dans la deuxième partie du XIXème siècle, après de nombreux conflits et procès, la conduite de Pitot reçoit enfin de l’eau de la source du Lez (c’était le projet initial). Dès lors, l’accès à l’eau potable peut se faire par immeuble. C’est donc à la fin du XIXème siècle qu’une première régie municipale de l’eau est instaurée avec un règlement de l’eau. La mise en place de cette régie va avoir un impact sur le développement de la ville tandis que les périphéries restent encore tributaires d’alimentation en eau par de nombreux puits publics ou privés. Dans le département de l’Hérault, la crise de l’eau va justifier l’organisation d’un Congrès de l’eau en 1923 qui appelle à une nouvelle gouvernance entre les différents territoires ruraux sous-équipés et les villes.

Cependant, au cours du XXème siècle, Montpellier continue à s’étendre sans se préoccuper des villages qui l’entourent. Il faudra attendre les années 1950 pour voir les communes se fédérer en trois grandes entités territoriales (les communes de la vallée du Lez, celles du sud-ouest qui forment le « syndicat du Bas Languedoc » et celles du nord-est qui forment le « syndicat Garrigues-Campagne ». Un quatrième ensemble plus limité réunit quelques communes proches du Salaison dans le « syndicat du Salaison ».

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De la roche au paysage : comment se construisent les géopatrimoines ?

Introduction

Claire PORTAL est maître de conférences en Géographie à l’Université de Poitiers. Elle étudie les formes du paysage (géomorphologie) et leur patrimonialisation soit les processus qui permettent d’identifier et de reconnaître des paysages remarquables qui conduisent à la protection, à la conservation et à la valorisation des formes du relief. Ses recherches s’intéressent à l’ouest de l’Europe et plus largement au monde occidental. Sa présentation va être l’occasion de comprendre l’invention d’une nouvelle forme de patrimoine associée à l’attribution de nouvelles valeurs aux roches et des paysages géomorphologiques. Nous verrons comment les géopatrimoines sont apparus et comment ils sont valorisés.

La présentation porte ainsi sur la patrimonialisation des roches mais surtout des formes de reliefs. On a souvent cru que les roches et plus largement les formes de reliefs étaient indestructibles parce que très anciennes et non vivantes. Cependant, dans les années 1990, des « lanceurs d’alertes » géologues et géomorphologues ont montré que leur destruction entraine la disparition irréversible d’un héritage indispensable pour la compréhension de l’histoire de la planète et de l’histoire des hommes, roches et reliefs résultant d’une histoire naturelle mais aussi culturelle.

La présentation a été structurée en quatre points :

I – Patrimoine géologique, patrimoine géomorphologique et géodiversité
II – Un patrimoine naturel, reflet de l’histoire de la Terre
III – Un patrimoine culturel, témoin des interactions Nature/Sociétés
IV – Evaluer, conserver et transmettre les géopatrimoines

I- Définir les concepts

La géologie, c’est une science qui a pour objet d’étude la terre et particulièrement de la lithosphère (composition et déformations des roches).

La géomorphologie est une science qui a pour objet la description et l’explication des formes du relief terrestre, continental et sous-marin.

Ces deux sciences sont des sciences de terrain (observations, relevés) et de laboratoire.

La prise de conscience que les héritages géologiques et géomorphologiques pouvaient disparaître apparait dans les années 1990 en Tasmanie. Des chercheurs se sont alors penchés sur la manière dont ils pourraient protéger ces héritages abiotiques donnant ainsi naissance à la notion de géodiversité définie comme «  la variété, la diversité des caractéristiques géologiques (substrat), géomorphologiques (relief) et pédologiques, leur combinaison, leurs systèmes et leur processus. Elle inclut des témoins de la vie passée, les écosystèmes et l’environnement de l’histoire de la terre comme les processus atmosphériques, hydrologiques et biologiques agissant de façon récurrente sur les roches, les formes du relief et les sols. » (Zwolinski, 2004)

Plus largement, il s’agit de déterminer les liens entre les sciences de la terre, la vie sauvage et la société au sein d’un environnement ou d’un système, dans l’objectif de protéger les héritages géologiques et géomorphologiques. La déclaration internationale des droits de la mémoire de la terre a été signée à Digne-les-Bains en 1991 et l’UNESCO intègre ces nouveaux patrimoines depuis 2015 dans son programme Sciences de la terre, impulsant une reconnaissance à l’échelle internationale.

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Que cherchent les Chinois dans le secteur agricole en Afrique ?

Café-Géo de Montpellier
Mercredi 30 novembre 2016

Jean-Jacques Gabas est actuellement chercheur associé au CIRAD, UMR ART-Dev. Economiste, il a été maître de conférences (HDR) à l’université Paris Sud et Paris I, et continue d’enseigner à Sciences Po Paris. Président d’honneur du Groupement d’intérêt scientifique pour l’étude de la mondialisation et du développement (GEMDEV), ses travaux portent principalement sur les politiques de coopération et les politiques de développement en Afrique de l’Ouest.

Jean-Jacques Gabas discute de nombreuses idées reçues à propos de la coopération agricole chinoise en Afrique subsaharienne : montants élevés de l’aide, accaparements massifs de terres pour nourrir la Chine, inertie du modèle de coopération, orchestration centralisée par le gouvernement… Des idées reçues qui conduisent certains acteurs impliqués de longue date dans la coopération avec l’Afrique à se méfier, voire à ignorer cet acteur pourtant devenu incontournable.
Questionnements :

  • L’originalité du soft power chinois
  • La méthodologie de recherche : principaux résultats
  • Dans le secteur agricole, qu’est ce que le modèle chinois ? Un modèle de coopération durable ?
  • Quelles implications en matière de politiques de coopération ?

1-Le soft power chinois

Retour sur le concept de soft power :

  • Origine : réponse de Joseph Nye (1990) à Paul Kennedy (1987) dans le cadre du débat internationaliste sur le déclin de la puissance des Etats-Unis
  • Définition : capacité de « former les préférences des autres » via la culture, la politique extérieure et les valeurs politiques (Nye)
  • Fonctionnement : un pays ne peut être puissant sur la scène mondiale qu’en opérant une combinaison habile de hard power (coercition/incitation) et de soft power (séduction), afin de mobiliser un pouvoir « intelligent », le smart power (popularisé par H. Clinton)
  • Référence aux travaux de Sophie Wintgens (Université de Liège)

Le soft power est légitimé par l’histoire des relations entre la Chine et l’Afrique :

  • Conférence de Bandoeng (1955) des non-alignés
  • « Tournée » africaine de Zhou Enlai (1963-1964)
  • Promotion du tiers-mondisme
  • Cinq principes de coexistence pacifique
  • Huit principes en matière d’aide internationale
  • L’obtention du siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU (1971) grâce à l’Afrique
  • L’absence de réactions des pays africains lors des événements de Tiananmen (1989)

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L’inde vue à travers la mondialisation du yoga

Café Géographique du 12 octobre 2016 animé par Anne-Cécile Hoyez, chargée de recherche CNRS. UMR ESO/Université Rennes 2.

Quel est le lien entre la géographie et le yoga ?

En guise d’introduction, la chercheuse a présenté différentes photos qui illustrent l’évolution du yoga.

Qu’y a-t-il de « géographie » dans une école de garçons en Inde ?

Ce sont des enfants souples qui font des exercices dans la première école de yoga en Inde. A partir de 1920, le yoga commence à se structurer, on commence à en retrouver dans des écoles.

Il s’agit de trouver une légitimité au yoga en l’encrant dans les cadres de l’enseignement tels que les concevaient les colons britanniques.

Exemple des Beatles : l’émergence du Yoga à l’échelle internationale

Une autre des images présentées nous montre les Beatles qui se sont rendus en Inde.

George Harrison, membre du groupe a rencontré des musiciens et un gourou indien. Ils ont d’abord travaillé ensemble à Londres sur les apports de la méditation à la musique, puis se sont rendus en Inde.

C’est dans les années 60 que le yoga émerge à l’échelle internationale 

Exemple d’une grande salle de sport :

Nous pouvons observer une grande salle remplie d’individus venus pratiquer le yoga aux Etats-Unis, c’est un cours de Bikram Choudhury, un gourou célèbre pour avoir mis au point une série de postures de yoga pratiquées dans une salle surchauffée et dans des cours collectifs très fréquentés.

L’intérêt de cette photo est de rappeler qu’il a, dans les années 2000, essayé de breveter sa série de yoga ce qui a poussé l’Etat indien à réagir et à travailler sur la mise en place de propriétés intellectuelles sur les postures de yoga ou encore la médecine indienne.

Pourquoi Anne-Cécile a-t-elle choisi le yoga comme objet d’étude ?

La chercheuse n’a jamais pratiqué le yoga.

C’est un travail de maîtrise de géographie de la santé qui l’a poussée à étudier ce sujet.

Ce qui l’a intéressée dans ce travail de terrain en Inde est l’observation des parcours de soin des patients et le pluralisme médical.

En Inde, les individus ont pour habitude d’avoir des recours alternés à différents systèmes de soins, incluant des rites religieux de guérison.

La chercheuse a, dans le cadre de son étude, visité pour la première fois un centre de méditation et a pu s’entretenir avec un gourou qui l’a informée que plusieurs disciples étaient disséminés un peu partout dans le monde grâce à ce centre.

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Migrations : des idées et des cartes pour aller à l’encontre des politiques

Cafés géographiques de Montpellier du 26 janvier 2016 au Gazette Café.

Nous tenons à remercier avant tout Olivier Clochard pour sa venue ce soir. Docteur en géographie et chargé de recherche au CNRS (UMR Migrinter, Poitiers), il est spécialiste des migrations et à ce titre est membre de Migreurop, « réseau européen et africain de militants et de chercheurs dont l’objectif est de faire connaître et de lutter contre la généralisation de l’enfermement des étrangers et la multiplication des camps, dispositif au cœur de la politique d’externalisation de l’Union européenne » (extrait de www.migreurop.org). Après avoir rédigé Atlas des migrants en Europe. Géographie critique des politiques migratoires (éditions 2009 et 2012) sujet compliqué et sensible, brûlant d’actualité, Olivier Clochard poursuit ses recherches actuellement à Calais où il avait fait sa thèse mais aussi à Chypre et sur d’autres terrains (Bruxelles, Marseille).

L’intervention s’organise en 3 parties : 1) ce qui est nécessaire pour voyager, 2) les restrictions aux frontières, 3) la question des réfugiés.

I/ Des visas pour voyager ?

Il y a environ 230 millions de migrants actuellement, sans que soient compris dans ce chiffre les réfugiés. Les pays qui accueillent le plus de migrants internationaux sont : les Etats-Unis (45,8 millions), la Fédération de Russie (11 M), l’Allemagne (9,8 M). La France arrive en 7e position (7,5 M). Mais chaque pays a une histoire migratoire qui lui est unique. Ainsi il faut rappeler qu’au XIX° siècle ce sont les Européens qui partaient : l’Irlande, frappée par la Grande Famine (1845-1852), avait connu le départ d’au moins un tiers de sa population vers le Nouveau Monde. La France fait partie elle aussi de ces pays qui ont une histoire migratoire importante. Sur le premier graphique, nous pouvons voir que la dislocation de l’URSS a provoqué le départ de nombreuses personnes. Les récentes migrations vers et en Europe ne sont pas un fait nouveau, tout comme dans le monde. Les Emirats Arabes Unis sont, par exemple, aujourd’hui l’un des pays qui vit grâce à la venue de ressortissants étrangers. Au Qatar, 80% de la population est étrangère. Rfce à Tristan Bruslé qui a travaillé sur les Népalais migrant vers cet Etat.

Les politiques européennes légifèrent avant même que les migrants aient commencé de voyager (référence aux travaux de Didier Bigo). Il y eut en effet un gros travail de l’Europe sur la question des visas européens, se basant sur une uniformisation de ces derniers. A partir de 2001 ces visas permettent ainsi à l’ensemble des ressortissants étrangers de voyager. Il est demandé aux consulats de veiller au « risque migratoire » (personnes célibataires, avec antécédents…). Par exemple, un algérien ne peut voyager dans l’espace Schengen sans un visa en cours de validité. Sur la carte de Nicolas Lambert, nous pouvons voir deux ensembles : le premier présente des pays qui concentrent 17% de la population et 73% des richesses mondiales. On peut voir que la mobilité y est importante, les citoyens de ces pays pouvant circuler avec plus de facilité, la plupart du temps sans visa. Le second ensemble présente les pays concentrant les 83% de la population mondiale et 27% des richesses. Cet ensemble a peu ou pas accès aux premiers pays et des dispositifs tentent d’en empêcher les mobilités. C’est pour freiner l’arrivée de demandeurs d’asile. Le décalage est indécent avec le Liban qui accueille aujourd’hui 1 million de réfugiés. Un visa pour l’UE coûte 60 euros. Rapporté au niveau de vie de certains pays, c’est beaucoup. La population des pays riches a donc plus de facilité théorique à voyager. (Source: Néocarto)

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Territoires de santé, santé des territoires : vers des déserts médicaux en France ?

Café géographique du 03/ 05/ 2016 au Gazette Café de Montpellier, avec Christophe Evrard, maître de conférences de l’Université Paul Valéry Montpellier 3. 

« Les professions de santé sont en mauvaise santé. »

Cet exposé a pour objectif de vous aider à comprendre le pourquoi et le comment de la situation de la démographie médicale en France, mais surtout de montrer quelles conséquences territoriales cela implique. Les médias sortent souvent ce sujet quand il faut se mettre quelque chose sous la dent : les déserts médicaux, les difficultés de certaines populations pour trouver un médecin au quotidien, le déficit de la sécurité sociale… sont autant de thématiques récurrentes. Mais parmi ces thèmes, la baisse du nombre de médecins est une réalité fréquemment soulignée, ainsi que l’augmentation du nombre de « déserts médicaux ». En 2013, un rapport du Conseil National de l’Ordre des Médecins souligne que le nombre total de médecins (généralistes, spécialistes et chirurgiens) a enregistré une baisse de -0,3%. D’ici 2020, la France risque de manquer de médecins ! Toutefois, certains faits établis il y a quelques décennies, permettent d’apporter les premiers éléments de compréhension de la situation actuelle.

Des disparités géographiques récurrentes…

Il est à remarquer dans un premier temps, que les disparités géographiques entre les régions du Nord et du Sud de la France sont « classiques », et ne datent pas d’aujourd’hui. Ces oppositions géographiques se fondent sur le nombre de médecins et l’accès au soin des populations, soit la densité médicale. Son application aboutit à l’existence de disparités territoriales entre les régions du Sud, mieux pourvus en médecins que les régions se trouvant au Nord. Ce fait ne date pas d’aujourd’hui : il y a déjà des disparités entre le nord et le sud de la France depuis de nombreuses décennies, et en lien avec les contextes successifs.

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Le canal interocéanique du Nicaragua ? Ambition ou déraison ?

Cafés Géographiques de Montpellier,
Mardi 22 mars 2016

Présentation de l’intervenante :

Lucile Médina, Docteur en Géographie, Maître de Conférences à l’Université Paul Valéry Montpellier 3, UMR ART-Dév. Elle se rend très souvent en Amérique centrale pour ses travaux de Recherche.

Le projet de grand canal interocéanique au Nicaragua est un projet de nouveau reporté qui suscite des interrogations. C’est un sujet d’actualité.

Les principaux ingrédients du projet :

  • Daniel Ortega, président du Nicaragua, ancien chef de la révolution. Figure idolâtrée et controversée au Nicaragua
  • Wang Jing, milliardaire chinois qui a créé le groupe HKND (Hong Kong Nicaragua Development). Aucune expérience dans la construction d’infrastructures.
  • Financement pharaonique de 40 milliards de dollar.
  • Nicaragua, un des pays les plus pauvres d’Amérique centrale avec Haïti.
  • Chine en arrière plan.

Il y a différentes échelles d’analyse géographique à ce projet :

  • Echelle de compréhension mondiale dans le contexte de l’adaptation des transports maritimes à l’augmentation des échanges maritimes mondiaux et à la révolution des transports : l’élargissement du Canal de Panama, l’élargissement du Canal de Suez, le projet de création de Canal en Thaïlande.
  • Echelle régionale. Contexte de développement de corridors bi-océaniques sur le continent américain et de développement de méga-projets (grands barrages, mines, etc.) qui transforment visiblement le territoire et mettent le thème de l’extractivisme au cœur de la recherche actuelle en Amérique latine notamment.
  • Echelle nationale du Nicaragua, le projet questionne sur le modèle de développement poursuivi et l’aménagement territorial.

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Les temps changent, le climat aussi !

Café-géo du 15 Décembre 2015
Par Vincent MORON (Professeur à l’Université d’Aix-Marseille)

En introduction, les intervenants dressent le bilan de la COP 21 ayant eu lieu entre le 30 Novembre et le 12 Décembre 2015. Pour parler des enjeux du réchauffement climatique, invitation de Vincent MORON. Sa recherche s’intéresse à l’analyse de la variabilité et de la prédictabilité des précipitations et leurs effets sur les écosystèmes, notamment dans la zone tropicale.

Le début de la conférence s’interroge sur le temps d’aujourd’hui (15 décembre 2015) à Montpellier et analyse une image satellite qui montre une dépression sur le Languedoc-Roussillon. Celle-ci montre une situation classique, que l’on retrouve sur la carte des pressions avec de l’air chaud qui vient du Sud. Les variations thermiques quotidiennes en 2015 sont ensuite étudiées à l’aide d’un graphique. Celui-ci montre des variations importantes, parfois très rapides : + 10 °C en quelques jours, au mois d’octobre 2015 par exemple. Ces variations de températures intra-annuelles et le cycle thermique annuel moyen constituent le signal thermique le plus évident que l’on connaisse aujourd’hui.

Vincent Moron explique  que le cycle annuel thermique moyen est une réponse au cycle annuel du rayonnement solaire. Le rayonnement solaire précédant la température, certains éléments du cycle annuel thermique peuvent être prévus (ampleur, régularité). Ces prévisions globales peuvent même être lointaines (à l’échelle d’une année par exemple).

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Patrimonialisation et participation habitante : expériences en banlieue

Café-Géo de Montpellier du 24 Novembre 2015
Par Anne Hertzog (MCF Université Cergy-Pontoise)

La soirée débute par des remerciements à l’intention du public présent en nombre, suivi d’une présentation de la conférencière Anne Hertzog, maître de conférences en géographie à l’Université de Cergy-Pontoise, et membre du Laboratoire MRTE. Son premier travail de thèse (2004) s’intitule Là où le passé demeure. Les musées de Picardie : étude géographique. Contribution à l’étude des lieux géographiques de mémoire. Ses recherches portent ainsi sur les lieux de mémoire, les processus de patrimonialisation des lieux et les enjeux territoriaux du patrimoine. Domaine longtemps réservé aux historiens et historiens de l’art, le patrimoine est aujourd’hui un sujet d’étude majeur pour la géographie.

Anne Hertzog précise qu’elle s’intéresse spécifiquement aux acteurs des processus de patrimonialisation que sont les habitants, et notamment dans le territoire particulier des périphéries urbaines. L’ancrage territorial périphérique de l’université de Cergy-Pontoise pousse à réfléchir avec toutes les ressources locales. En effet, on constate une effervescence sociale autour de la question du passé de la ville comme le montre l’exposition co-organisée par la Communauté d’Agglomération au Pavillon de l’Arsenal à Paris en 2015 sur l’histoire et l’urbanisme de la Ville, ou encore l’inventaire du patrimoine réalisé par le Service Patrimoine et Inventaire d’Ile de France à la demande de la même institution.

La réflexion s’est ainsi organisée autour de la patrimonialisation des grands ensembles et du logement social, car il y a une inquiétude actuelle sur le devenir des périphéries urbaines et leurs transformations urbanistiques et sociales. C’est une question vive, traitée par des chercheurs de plus en plus nombreux : Vincent Veschambre bien entendu, mais aussi les chercheurs de l’EIREST (Paris 1 Panthéon Sorbonne) par exemple. On peut trouver un exemple de ces réflexions renouvelées dans le numéro d’EchoGéo que nous avons coordonné avec Elizabeth Auclair consacré à ces questions (https://echogeo.revues.org/14360). Ma présentation exploite un certain nombre de ces travaux aujourd’hui.

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Vers quelle nouvelle grande région Midi­Pyrénées/Languedoc­Roussillon ?

Café Géo de Montpellier #1 du 06 Septembre 2015
Avec Pascal Chevalier, Professeur à l’Université Montpellier 3, UMR Art­Dev, et Pierre Girard, chef du service des études et de la diffusion INSEE Languedoc Roussillon

Ce café géo avait la volonté d’éclairer certain­e­s de nos citoyen­ne­s sur la réforme actuelle qui redéfinit le contour de notre région, le Languedoc-­Roussillon, qui deviendra l’une des plus vaste de France lors de sa fusion avec la région Midi­-Pyrénées, effective le 1er janvier 2016. Les intervenants ont pu interroger la cohérence de cette réforme.

Intervention de Pascal Chevalier

Il  faut  dans  un  premier temps rappeler le contexte de la fusion des régions, et interroger cette question de la cohérence. Quelle est la meilleure échelle à prendre depuis les lois sur la décentralisation ? Le modèle français est unique car il est fragmenté, et cela même à grande échelle puisque le territoire national est composé de 36 000 communes.

L’idée de rassembler ces dernières en des ensembles plus vastes n’est pas neuve. En effet,  une  réforme  a  déjà  pu  voir le jour dès le XIX° siècle :  les SIVU, ou Syndicat Intercommunal à Vocation Unique, qui exprimaient déjà la volonté de regrouper des communes  entre elles. C’est alors un leitmotiv puisque cette question du regroupement reparut dans les années 1960, période durant laquelle on réfléchit sur un maillage territorial dans une France pourtant centralisée. Les lois sur la décentralisation font des territoires français des collectivités. La dernière de ces collectivités nous est connue : il s’agit de la Région.
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Comment lire les territoires de l’eau en France : « une approche géEAUgraphique »

Stéphane GHIOTTI, Chercheur CNRS en géographie (Art-Dev, Université Paul Valéry Montpellier)
Café-géo de Montpellier du mardi 07 octobre 2014

* Qu’est-ce que l’eau?
Une divinité ? Une simple équation ?Une composante physico chimique ?Une force hydraulique ?Un élément qui tisse des liens entre les sociétés et les hommes ?

Au milieu du XIXème siècle, vision qui va réduire l’eau à sa composante physico chimique HO2==> eau moderne, et dans toutes ses fonctions (le transport, le refroidissement, l’eau potable) une eau qui est mesurable, objectivable, a-territoriale , a-historique.

L’eau est un objet hybride, à la fois une matérialité, mais aussi construction sociale autour de cette matérialité ; les usages, les modes de gestion relèvent de ces matérialités, de notre compréhension de celles-ci (connaissance de la ressource et du cycle de l’eau) ; elle est appropriée, elle est gérée, variant dans le temps et l’espace : elle ne se réduit pas à sa seule composition chimique, elle est facteur de lien entre sociétés et les hommes.

Au XIXème siècle, on apprend à lire le monde en parcourant les pages des abécédaires géographiques : nous allons utiliser ce procédé pour comprendre le fonctionnement et les enjeux des territoires de l’eau.

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Tirer parti du danger sur les volcans javanais

Les ressources en milieu volcanique

Les fortes densités de population sur les flancs des volcans javanais sont à l’origine d’une importante  exposition  aux  aléas  volcaniques.  Elles  témoignent  aussi  d’une  certaine attractivité de ces milieux. Les ressources des espaces volcaniques javanais contribuent à fixer durablement des populations capables d’en tirer parti. Le Merapi, dont les éruptions très récurrentes, pouvant menacer jusqu’à plus d’un million de personnes, en ont fait le volcan le plus surveillé d’Indonésie. Traditionnellement, les dépôts laissés dans le fond des vallées par les coulées pyroclastiques ou les laharsi sont utilisés par les populations locales qui les revendent sur l’ensemble de l’île de Java. Les blocs d’andésite et les fractions sableuses représentent des matériaux de construction très prisés. Les carrières du Merapi, aménagées dans les corridors de coulées pyroclastiques et de lahars, ont longtemps fonctionné avec les dangers et la ressource que constituent les matières premières apportées par les aléas volcaniques. Cependant, l’éruption de 2010 a induit plusieurs ruptures dans le système traditionnel mis en place sur le Merapi entre les sociétés javanaises et le volcan. L’étude sur le long terme des évolutions et tentatives d’adaptation successives de cette activité encore mal encadrée révèle combien les espaces volcaniques sont attractifs. Cela entraîne une démultiplication d’acteurs extérieurs au Merapi plus ou moins bien identifiés. Cette situation engendre  des  conflits  entre  des  populations  locales  qui  accusent  les  industriels  de confisquer leurs ressources. Les conflits portent aussi sur la dégradation économique et environnementale qui menace les moyens de subsistance traditionnels des sociétés du Merapi. Ces dernières se tournent donc de plus en plus vers d’autres modes de mises en valeur du volcan.

Les ressources qui permettaient de fixer et de protéger économiquement les sociétés sur le Merapi  sont  aujourd’hui  à  l’origine  d’une  certaine  compétition.  La  concurrence  est importante, tant dans le domaine de l’extraction que dans celui du tourisme. La question soulevée est celle de l’adéquation des mesures de gestion des risques avec les enjeux générés par l’évolution des conditions de vie sur le volcan.

Edouard de Bélizal est agrégé et docteur en géographie, rattaché à l’UMR 8591 Laboratoire de Géographie Physique Paris 1-CNRS

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La ville et son agriculture : « retour vers le futur »

Compte-rendu du Café géo de Montpellier – le 13 janvier 2015 au Café Riche.

Ce Café Géo a permis au public de rencontrer Nicolas Rouget, maître de conférences à Valenciennes, spécialisé dans la géographie rurale. Il a réalisé son doctorat sous la direction de Jean Paul Charvet, géographe et professeur émérite de Nanterre-Paris X, spécialiste de ce même domaine. A cette occasion, Nicolas Rouget a eu la possibilité de nous présenter une partie de son travail et a abordé le sujet de l’agriculture à travers le prisme de nos sociétés actuelles.

La ville et son agriculture : « retour vers le futur » est une approche des projets actuels touchant à la ville et à l’agriculture. Le cœur de la problématique est selon lui « la réactualisation des liens ville-campagne ». Pour ce faire, Nicolas Rouget s’est servi d’une étude de cas, la métropole lilloise et ses projets périurbains ; le Nord-Pas-de-Calais étant en effet une zone d’étude privilégiée où se mêle une forte urbanité, de fortes densités démographiques – quatre millions d’habitants – mais également un lien très étroit entre la ville et l’agriculture notamment dans les bassins miniers de cette région. Le conférencier insiste sur « la symbiose entre l’agriculture et les activités humaines » présente sur ce territoire mais aussi sur la nécessité de changer l’image de ce pays noir qui, force est de constater, est en pleine reconversion. Le dernier aspect qui fut évoqué est celui de Lille, métropole qui s’intéresse à ces liens ville-campagne dans l’optique d’une préservation de l’espace naturel qui relie le cœur de l’agglomération à son bassin minier.

Au terme d’une seconde révolution agricole et de la période des Trente Glorieuses, la ville s’est désolidarisée de la campagne. En 1981 par Philippe Violier qui, dans sa thèse, aborde l’agriculture mais seulement sous l’aspect de sa résistance ou de sa dépendance à la ville. En 1992, Bruno Bonduelle publie un ouvrage intitulé Lettre aux 86 maires de Lille dans lequel il dénonce la concurrence entre les communes qui composent la métropole de Lille. Ce qu’il propose est un processus qui se base sur des modèles existants tels que ceux de Cologne, Copenhague ou des villes hollandaises : il s’agit de faire de Lille une grande métropole ”verte” du Nord. Mais Bonduelle ne voit pas en l’agriculture une solution.

Nicolas Rouget a abordé cette problématique en suivant trois axes à commencer par une contextualisation et une présentation des enjeux, puis une analyse des projets agricoles et paysagers actuels, pour terminer sur l’argument de proximité dont s’emparent des professionnels de la grande distribution.

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La construction Européenne a-t-elle relevé le défi de la cohésion territoriale ?

Café Géo de Montpellier 11 février 2014 (Café Riche 19h30)
animé par Benoît MONTABONE, en partenariat avec le Mouvement Européen 34

Benoît Montabone, Maître de Conférences à l’Université de Rennes, est un géographe spécialiste de la question européenne et de la Turquie. Il a notamment écrit un ouvrage intitulé L’Union Européenne et la Turquie : les enjeux d’un développement régional (Presses Universitaires de Rennes, 2013). Ce soir, il va nous éclairer sur les enjeux que représente la cohésion territoriale, et les politiques mises en place par l’Europe dans le but d’y parvenir Son intervention est suivie de celle de Cyril Robin-Champigneul, chef de la Représentation régionale de la Commission européenne à Marseille et membre du Mouvement Européen France. L’opinion publique a tendance à percevoir l’Europe comme une entité abstraite et technocratique mais Benoît Montabone tente de nous montrer la présence européenne au niveau local et les politiques mises en œuvre pour harmoniser le développement européen.

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Les communautés inuit face au développement minier de l’Arctique

Café Géo de Montpellier du 14 janvier 2014
“Les communautés inuit face au développement minier de l’Arctique”

Les invités de cette soirée sont Jean-Louis MARTIN (directeur du département Dynamique et gouvernance de systèmes écologiques CEFE/CNRS, Montpellier) et Sylvie BLANGY (ingénieur de recherche CNRS/CEFE, Montpellier), tous deux ayant une grande expérience de terrain dans le Grand Nord canadien.

• Retrouvez les diapos de présentation de ce café géo au format PDF :
 Présentation_Café-Géo_Blangy-Martin.pdf

I – Présentation du Nunavut à partir de photos
(Jean-Louis Martin, écologue)

L’Arctique est un vaste territoire, devenu un enjeu géopolitique important. C’est une région qui subit en fait de plein fouet les effets du changement climatique. Il sera ici question du Nunavut, qui a acquis un nouveau statut territorial depuis 1999, dans le Nord canadien. Cet espace se caractérise par certains éléments : il est difficile d’y aller, les coûts sont élevés, les paysages sont vastes, le relief peu marqué, une forte présence de l’eau (grandes rivières…) avec des formations intéressantes d’un point de vue géobiologique (tourbières,…), le climat est froid et rude avec des zones humides. Présence de baies au ras du sol, de fleurs, d’arbres (saules nains / bouleaux nains, de la taille d’une fleur. La faune y est importante de manière saisonnière (notamment les insectes : véritables nuages d’insectes). L’essentiel de la faune est constitué de migrateurs et notamment d’oiseaux très divers comme les petits échassiers, les oies des neiges qui nichent en très grand nombre dans le Nord. Il existe quelques espèces vertébrées sédentaires comme le lagopède, mais également des mammifères tels que le lièvre arctique, le lemming (qui alimente les populations de renards gris), les bœufs musqués (menacés d’extinction il y a trente ou quarante ans, ils connaissent un retour spectaculaire et on les compte aujourd’hui en dizaines de milliers) ou encore les caribous (qui constituent les plus grandes migrations de grands mammifères qui perdurent). Ces caribous quittent la zone forestière pour la zone de toundra en été, afin de se reproduire et pour éviter les moustiques. Problème : avec le réchauffement climatique, on constate la remontée des moustiques ce qui contribue à l’épuisement des animaux qui cherchent à les éviter et peinent donc à se reproduire. Ces animaux sont suivis par leurs prédateurs.

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Montpellier, une métropole en projet(s?)

Café Géo Montpellier
mardi 03 Décembre 2013, Café Riche

Intervenants :
Nicolas Roubieu, Directeur adjoint de l’urbanisme et de l’habitat de la communauté d’agglomération de Montpellier
Jean Paul Volle, Professeur émérite de géographie à l’Université Paul Valéry Montpellier 3

Animateur :
Alexandre Brun, Maître de conférences à l’Université Paul Valéry Montpellier 3, membre de l’unité de recherche ART-Dév.

Introduction par Alexandre Brun, qui remercie les deux intervenants, le Professeur Jean-Paul Volle de l’Université Montpellier 3 et Nicolas Roubieu, Directeur adjoint de l’urbanisme et de l’habitat de la communauté d’agglomération de Montpellier.

En quoi le projet urbain va contribuer à repenser la métropole ? à recréer des solidarités qui manquent peut-être l’échelle de la métropole actuelle ?

Quel effet le Projet Urbain Montpellier 2040 va-t-il avoir à l’échelle régionale également ? comment va-t-il s’articuler avec l’échelle départementale ? avec l’échelle régionale ?

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Les inondations méditerranéennes d’hier à aujourd’hui: dégâts et sinistrés

Débat animé par Nancy Meschinet de Richemond (Maître de conférences-HDR, UMR GRED, université Paul-Valéry-Montpellier III et IRD), le mardi 2 avril 2013 à 19h30 au café Riche

Dans une ambiance festive et chaleureuse, Caroline Calandras, Professeur en classes préparatoires au lycée Joffre de Montpellier, nous présente Nancy Meschinet de Richemond dont l’intervention porte sur les inondations méditerranéennes d’hier à aujourd’hui. L’exposé est enrichi d’un diaporama dont les photos, schémas et cartes viennent illustrer le propos.

Plan de l’intervention :

1. Une inégale répartition dans le temps et l’espace

1.1. Comment définir une inondation méditerranéenne ? exemples de 2002 et 1940

1.2. Des faits : l’irrégularité des crues

1.3. Types de répartition des dommages : inondations torrentielles et pluviales

2. Des inondations, témoins de l’hybridation Société/Nature

2.1. Une sous-représentation des inondations pluviales dans les archives

2.2. Des choix politiques de gestion du XVIIIe siècle qui se traduisent par une répartition des tâches entre l’Etat et les populations locales : à l’Etat la lutte contre les inondations importantes par débordement, aux villageois la lutte contre les inondations pluviales localisées

2.3. L’accroissement récent et massif des enjeux dans les zones à risque : (re)découvrir les vulnérabilités fonctionnelles

3. Faire face aux inondations : « l’indemnisation » témoigne des transformations de la société du XVIIIe siècle à nos jours.

3.1. Une indemnisation qui devient essentiellement financière

3.2. Du sinistré sujet du roi au sinistré citoyen, statut de l’aide

3.3. D’une perception empirique et globale à une approche plus théorique et sectorielle ?
Les inondations constituent un risque majeur sur le territoire national comme régional. En Languedoc-Roussillon, il est avéré pour 1132 des 1545 communes de la région et pour 25 % de la population.

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Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture

Café-géo de Montpellier du mardi 29 janvier 2013

Boris Grésillon (professeur de géographie à l’université d’Aix-Marseille, responsable de l’équipe “Villes, culture et grands projets” au sein du laboratoire Telemme), auteur du livre paru en 2011 Un enjeu “capitale” : Marseille-Provence 2013, Paris, Editions de l’Aube,171p.,

Clotilde Berrou (Architecte DENSAIS, Urbaniste, Mention au Prix Tony Garnier d’Urbanisme 2003 de l’académie d’Architecture, chef de projet ARM Architecture).

L’élection de Marseille comme capitale européenne de la culture a donné lieu à la création de projets audacieux, originaux et quelques fois assez fous dans tout le département des Bouches-du-Rhône, mais c’est un territoire complexe, donc difficile à fédérer. 600 évènements au total : des expositions, la construction de nouveaux musées, mais également des projets décalés comme la conception d’un « GR 2013 » qui ferait découvrir aux touristes toutes les zones de Marseille qu’ils n’auraient jamais visitées comme les quartiers « sensibles », l’aéroport ou les usines de la ville. La réputation de Marseille est aujourd’hui acquise à travers l’image qu’elle véhicule. Boris Grésillon parle de « marketing urbain et culturel » de Marseille : l’attractivité de la ville et le potentiel succès de cette opération ne peuvent s’effectuer sans l’intermédiaire des médias. Le projet Marseille-Provence 2013 peut être abordé sous l’aspect spécifique de la géographie sociale : on peut se rendre compte de nombreux dysfonctionnements qui amènent à leur tour des questions et des problèmes liés à la ségrégation sociale, à la gestion politique, ou encore aux conflits d’intérêts grandissants.

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Archives – Café géographiques de Montpellier

Retrouvez toutes les archives des comptes rendus des Cafés Géographiques de Montpellier, à consulter et télécharger au format PDF.

Les inondations méditerranéennes d’hier à aujourd’hui : dégâts et sinistrés, Nancy Meschinet de Richemond, 2 avril 2013
pdf_icon_16 CR Inondations méditerranéennes – N Meschinet.pdf

Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture, Boris Grésillon, Clotilde Berrou, 29 janvier 2013
pdf_icon_16 CR MP2013 capitale euro culture – B Grésillon C Berrou.pdf

Vers un nouveau monde arabe ?, Jean-Marie Miossec, 24 avril 2012
pdf_icon_16 CR Vers un nouveau monde arabe.pdf

Comment les fondamentalistes religieux s’imaginent le monde, Maud Lasseur & Bertrand Lemartinel, 17 janvier 2012
pdf_icon_16 CR Fondamentalistes religieux.pdf

 La France est-elle compétitive ?, Gilles Ardinat, 25 septembre 2012
pdf_icon_16 CR France est elle compétitive – G Ardinat.pdf

Aqua domitia, une solution pour l’approvisionnement en eau du Languedoc Rousillon, Thierry Ruf, 4 octobre 2011
pdf_icon_16 CR Aqua Domitia.pdf

Paradoxes en Languedoc-Rousillon : une région surfaite ?, Georges Roques, 17 mai 2011
pdf_icon_16 CR Paradoxe en Languedoc-Roussillon.pdf

Les sites naturels paysagers, une aubaine pour faire de la géographie, Martine Amber, 22 mars 2011
pdf_icon_16 CR Les sites naturels paysagers.pdf

La carte en débat, Jean Paul Bord, 18 janvier 2011
pdf_icon_16 CR La carte en débat.pdf

Exploitation minière et conflits au Kivu, Roland Pourtier, 23 novembre 2010
pdf_icon_16 CR Exploitation minière et conflit au Congo.pdf

L’Europe, objet géographique non identifié ?, Yann Richard, 1 juin 2010
pdf_icon_16 CR Europe objet géo non identifié – Y Richard.pdf

Les musiques du monde, Yves Raibaud, 6 avril 2010
pdf_icon_16 CR Géographie et musique – Y Raibaud.pdf

Le Sud à grande vitesse, Laurent Chapelon, 9 juin 2009
pdf_icon_16 CR Sud à grande vitesse – L Chapelon.pdf

Comment l’Europe a découpé le Monde, Christian Grataloup, 1 décembre 2009
pdf_icon_16 CR Europe decoupe le monde – C Grataloup.pdf

Réforme administrative et nouveaux territoires de France, Jean-Marie Miossec, 20 octobre 2009
pdf_icon_16 CR Réforme administrative.pdf

“Le bonheur est dans la ville”, Dominique Crozat, 21 avril 2009
pdf_icon_16 CR Bonheur dans la ville – D Crozat.pdf

Être en bonne santé : un privilège de riche ?, Henri Picheral, 24 février 2009
pdf_icon_16 CR Santé privilège – H Picheral.pdf

Un nouveau président pour les Etats-Unis : une nouvelle donne pour les Américains (et pour le monde) ?, Christian Montès, 16 décembre 2008
pdf_icon_16 CR Nouveau président EU – C Montes.pdf

La Chine rayonne. Après les JO de Pékin, vers l’Expo de Shanghai. Plus loin ?, Pierre Gentelle, 14 octobre 2008
pdf_icon_16 CR La Chine rayonne – P Gentelle.pdf